| SARDE, adj. et subst. I. − Adj. Relatif à la Sardaigne. Population sarde, villages sardes. Arrivés près de la petite barque sarde qui nous précède, nous descendons sur une plage au fond du golfe (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 61).Contre les inégalités du soir et du matin, du soleil et de l'ombre (...) la mastruca sarde, le capuchon du burnous protègent les épaules (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 129). − En partic. Qui appartient au royaume de Sardaigne. Les États Sardes, armée sarde. Moi!... (...) un malheureux petit souverain, aplati entre deux gros voisins, qui n'hésitent que sur la sauce à laquelle ils dévoreront mes États (...) Seulement, forcé par le traité de 1817 à tolérer une garnison sarde à Menton (Sardou, Rabagas, 1872, I, 10, p. 27).Enrichi par d'heureuses spéculations de terrains au moment où le gouvernement sarde avait construit en Savoie le chemin de fer du Mont-Cenis, son père avait acheté ce château (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 19). II. − Adj. et subst. (Personne) qui habite la Sardaigne ou qui en est originaire. Berger, pêcheur sarde. Grâce à certaines herbes cueillies à certaines époques et vendues aux contrebandiers par de vieilles femmes sardes, la blessure se referma bien vite (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 273).Au départ d'Alexandrie notre père nous avait présentés au commandant Agostini, un sarde malingre (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 25). III. − Subst., spéc. A. − Subst. masc. 1. ICHTYOL. Poisson de la famille des Scombridés appelé aussi bonite ou pélamide. (Dict. xixeet xxes.). 2. LING. Groupe de parlers romans en usage en Sardaigne. (Dict. xxes.). − Empl. adj. L'homme qui était sur le rivage (...) cria qui vive en patois sarde (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 389).Parmi les langues romanes (...) Groupe sarde (...) en Sardaigne, comprenant plusieurs parlers (...) (dont certains) fortement italianisés et en relation avec les parlers méridionaux de la Corse (Lang. Monde1952, p. 49). B. − Subst. fém., MINÉR. Agate rougeâtre. Synon. sardoine.Le saphir représente les aspirations élevées de l'âme; la calcédoine, la charité; la sarde et l'onyx, la candeur (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 215).La calcédoine est translucide, grise, bleuâtre ou brune, d'un aspect cireux; elle jouissait dans l'Antiquité d'une grande réputation malgré son aspect modeste; lorsqu'elle est rouge, on l'intitule sarde, sardoine ou cornaline (Metta, Pierres préc., 1960, p. 90). Prononc.: [saʀd]. Étymol. et Hist. I. 1. 1remoit. xiies. « variété de calcédoine » (Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, I, 289, p. 39); 2. xiiies. « poisson du genre scombre » (Prov. et Dict. popul., p. 116, Crapelet ds Gdf.). II. 1. 1606 « habitants de la Sardaigne » (Nicot, s.v. habillement); 2. 1842 « relatif à la Sardaigne » (Ac. Compl.); 3. 1904 « groupe de dialectes italiens parlés en Sardaigne » (Nouv. Lar. ill.). I empr. au lat. sarda « sardine [poisson pêché en Sardaigne], « cornaline de Sardaigne ». II empr. au lat. Sardus « de Sardaigne, Sarde ». Fréq. abs. littér.: 35. Bbg. Quem. DDL t. 20. |