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SAPONIFIER, verbe trans.
A. − INDUSTR. Transformer en savon. Saponifier une huile. [Cyrus Smith] préféra saponifier la graisse au moyen de la chaux. Il obtint de la sorte un savon calcaire (Verne, Île myst., 1874, p. 182).Ces rebuts de boucherie qu'on emporte, le matin, pour les saponifier dans les fondoirs (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 25).
− P. anal., littér. Donner un aspect, un toucher savonneux à. Les épingles du cèdre bleuissaient et ses branches se couvraient de petites gousses brunes; et dès qu'on y touchait, il en sortait une poussière d'un jaune soufre qui vous saponifiait (...) les doigts (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 240).
B. − CHIM. Transformer, sous l'action de l'eau, des bases, un ester en acide et alcool (ou phénol). Une huile déjà saponifiée remplira peut-être le même objet, selon M. Gay-Lussac (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 125).Le pétrole proviendrait de la décomposition, à l'abri de l'air, et en présence d'eau, d'organismes animaux. Il y aurait destruction de la plus grande partie des matières azotées et sulfurées. Les matières grasses restantes seraient saponifiées au contact de l'eau (Chartrou, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 35).
− Empl. pronom. Toutes les huiles ou les graisses ne se saponifient pas également bien (Ac.1935).Il faut, du reste, déduire les acides gras, qui se sont également saponifiés au cours de l'essai (Chartrou, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 141).
REM. 1.
Saponifiable, adj.,chim. Qui peut être saponifié. (Dict. xixeet xxes.). Anton. insaponifiable.Graisses saponifiables.
2.
Saponifiant, -ante, part. prés. en empl. adj.Qui a les propriétés du savon, qui se transforme en savon. Dans une grande cuve, on met le linge sale... puis (...) on fait chauffer de l'eau de pluie que l'on jette sur les cendres dès qu'elle commence à bouillir. L'eau qui a filtré ainsi à travers les cendres s'est chargée d'un corps saponifiant; en filtrant à travers le linge, l'eau y dépose ce corps qui s'allie avec la crasse et la rend soluble dans l'eau de la rivière (Lar. mén.1926, p. 192).Les ménagères de la famille prêtaient à l'eau argileuse des vertus saponifiantes assurant au linge le meilleur traitement tout en économisant le savon (Aymé, Vouivre, 1943, p. 23).
Prononc. et Orth.: [sapɔnifje], (il) saponifie [-fi]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1797 chim. (Ann. chim. et phys., 1resérie, t. 19, p. 292). Dér. de sapon-*; suff. -ifier*.