| SANTON1, subst. masc. Petite figurine provençale de la crèche représentant les personnages de la Nativité (la Sainte Famille, les rois mages, des bergers, le bœuf, l'âne et de nombreux personnages populaires typiques). La foire des Santons (...) y est elle-même en décadence [à Marseille] (Lorrain, Heures Corse, 1905, p. 5).Avez-vous vu en Provence, dans les crèches de Noël, ces petits personnages de plâtre peint, de la hauteur d'un doigt, qu'on appelle des santons (Tharaud, Péguy, 1926, p. 82).− Expr. [Chez Giono] Faire le santon, bâiller aux santons. Ne rien faire. C'est un mauvais moment à passer, mais je jouerais qu'on gagnera (...). Seulement, pour gagner faut pas bâiller aux santons (Giono, Colline, 1929, p. 68). REM. Santonnerie, subst. fém.Atelier où l'on fabrique des santons. Des hommes pleins comme les santonniers en font [des bonshommes] aux santonneries (Giono, Eau vive, 1943, p. 14). Prononc. et Orth.: [sɑ
̃tɔ
̃]. Homon. sentons (de sentir). Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1896 (Arène, Veine argile, p. 257). Empr. au prov.santoun « statuette d'argile peinte représentant les personnages de la Nativité et destinée à figurer dans les crèches », propr. « petit saint » (v. Mistral), dér. dimin. de sanh, sant « saint » (v. ce mot); FEW t. 11, p. 150a. DÉR. Santonnier, subst. masc.Artisan qui fabrique des santons. Mon père était santonnier à Aubagne (...) j'ai un frère qui continue, mais seulement au moment de Noël car c'est un métier qui ne paie pas (L'Œuvre, 20 déc. 1941).Cette année encore, le Salon des Santonniers, 29edu nom, accueille (...) des maîtres venus d'ailleurs. D'Égypte, du Canada, de Hollande, de Roumanie, etc. (Bonne soirée, 3 déc. 1986, p. 8, col. 2).− [sɑ
̃tɔnje]. − 1reattest. 1931 (A. Brun, Le Fr. de Marseille, p. 130); de santon1, suff. -ier*. |