| SANS-GÊNE, subst. inv. A. − Subst. masc. Attitude d'une personne qui agit avec désinvolture ou avec une familiarité excessive. Synon. impolitesse, grossièreté.− Il s'agit de ton mariage, dit la cousine Bette (...) sans paraître offensée de la façon dont la baronne s'y prenait pour les renvoyer, en la comptant pour presque rien. La mise de cette cousine eût, au besoin, expliqué ce sans-gêne (Balzac,Cous. Bette, 1846, p. 3).Honteux d'une faiblesse aussi répugnante, il en accusait l'ambiance de Claquebue et le sans-gêne de la famille d'Honoré (Aymé,Jument, 1933, p. 191). − Rare, en bonne part. Synon. aisance, liberté.Ce sans-gêne ravissant et souverain de la rue qui met l'âme des Sévillans en continuelles vacances (Morand,Flagell. Séville, 1951, p. 255). B. − Subst. Personne qui agit de la sorte. Philippe a bien mené cette affaire... Et je n'aurais pas cru que ce gros sans-gêne aurait si promptement réussi (Balzac,Rabouill., 1842, p. 533). − Empl. adj. Synon. culotté.Elle constate de près, myope et sans-gêne, la couleur de mes prunelles, assortie à celle de mes cheveux courts (Colette,Cl. ménage, 1902, p. 107). C. − Subst. fém., CHAUSS. Chaussure basse, couvrant tout le pied, comportant un soufflet élastique de chaque côté de l'empeigne. Chaussures dites « sans-gênes », dessus cuir souple havane avec 2 soufflets élastiques, semelles et talons caoutch. (Tarif-album Manufrance, 1950, p. 154 ds Quem. DDL t. 16). Prononc. et Orth.: [sɑ
̃
ʒ
εn]. Att. ds Ac. 1935. Plur. v. sans-. Étymol. et Hist. 1. 1817 subst. « manière d'agir d'une personne qui ne se gêne pas » (Stendhal, Rome, Naples et Flor., t. 1, p. 346); 2. 1842 « personne qui se comporte de cette manière » ce gros sans-gêne (Balzac, loc. cit.). Comp. de sans* et de gêne*. Fréq. abs. littér.: 116. Bbg. Quem. DDL t. 16. |