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SALUTATION, subst. fém.
A. − Action de saluer, d'adresser des marques de reconnaissance, de respect à quelqu'un. Emmanuel se préparait à murmurer un mot de salutation à ce camarade d'armes, lorsqu'il aperçut son visage. Il resta paralysé de surprise. C'était Pitou (Roy,Bonheur occas., 1945, p. 388).
RELIG. CATH. Salutation angélique. Salut de l'Ange Gabriel à Marie, lui annonçant qu'elle serait la mère du Christ; prière à la Vierge, appelée aussi Ave Maria ou Je vous salue Marie. L'autre dimanche, un prédicateur commentait ces deux mots de la salutation angélique: pleine de grâce (Mauriac,Journal 3, 1940, p. 219).
B. − Manière de saluer plus solennelle que le salut; [dans un cont. souvent péj.] salut exagéré et hypocrite. Carle eut de la peine à percer la foule pour venir quand il fut demandé, et il n'eut que le temps de faire une salutation au roi qui la lui rendit par un sourire et un signe de tête (Delécluze,Journal, 1825, p. 109).Je suis journaliste (...) rédacteur à L'Époque, fit mon jeune ami avec une grande dépense de salutations et de politesses (G. Leroux,Myst. ch. jaune, 1907, p. 13).
[Le plus souvent avec une épith. qualifiant la salutation, ou tout autre terme ou expression insistant sur la quantité de ces salutations] Faire une profonde salutation; s'éloigner avec de nombreuses salutations; se retirer avec force salutations. La foule devenant moins dense, j'osai répondre à la salutation enjouée d'un fort beau garçon qui passait (Gide,Carnets Égypte, 1939, p. 1053).
C. − Formule de salutation. Formule de politesse terminant une lettre. J'hésite d'une façon absurde entre plusieurs formules de salutations dont aucune n'est sincère ou vraisemblable (Green,Journal, 1939, p. 186).
Toujours au plur. [Dans une formule de politesse; le plus souvent avec une épithète] (Veuillez agréer ou recevez) mes salutations affectueuses, cordiales, distinguées, respectueuses, les meilleures, les plus sincères. Je reste tout dévoué à vos ordres, et vous prie de recevoir mes salutations empressées (Martin du G.,J. Barois, 1913, p. 314).
Prononc. et Orth.: [salytasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1270 « action de saluer » (Pierre d'Abernum, Secre de secrez, éd. O. A. Beckerlegge, 338, p. 9); fin xiiies. salutation del Ave (Nativité N.D., 766 ds T.-L.); 1587 « marque de respect plus démonstrative que le salut » (F. de Lanoue, 557 ds Littré); 1827 plur. « formules de politesse par lesquelles on termine les lettres » (Cl.-M. Gattel, Dict. univ. de la lang. fr., t. 2, p. 598). Empr. au lat.salutatio « salut, hommages, visite ». Fréq. abs. littér.: 203. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 299, b) 293; xxes.: a) 395, b) 212.