| SALUTAIRE, adj. A. − Qui aide à conserver ou à rétablir un bon état physique ou moral, qui est nécessaire à garder un bon équilibre. Synon. bienfaisant, sain, salubre.Climat, herbe, plante, promenade, remède, sommeil salutaire. Elle faisait toujours garder pour moi une bouteille de ce célèbre vin de Bordeaux, si salutaire à mon estomac (Taine,Notes Paris, 1867, p. 341).L'héroïque femme avait dû dépenser une force surhumaine pour aller chercher elle-même, dans sa pharmacie, l'antidote salutaire, cependant que la douleur commençait à lui tenailler les entrailles (G. Leroux,Roul. tsar, 1912, p. 120). − Empl. subst. Il faut encore (...) posséder la botanique; pouvoir discerner les plantes, entendez-vous, quelles sont les salutaires d'avec les délétères, quelles les improductives et quelles les nutritives (Flaub.,MmeBovary, t. 1, 1857, p. 154). B. − P. ext. Qui est bénéfique, profitable, utile à la conduite, au comportement de quelqu'un ou à l'évolution de quelque chose. Châtiment, conseil, épreuve, influence salutaire; inspirer une crainte salutaire; recevoir des avis salutaires. Nous traitons de génie celui qui nous dit la parole qui nous est utile, le mot salutaire que nous attendons (Barrès,Cahiers, t. 14, 1923, p. 174). − Loc. Faire œuvre salutaire. Admettons qu'en effet on fera œuvre salutaire en persuadant à tout écrivain que s'il s'applique bien et s'il ne sacrifie pas à la mode, il pourra devenir un Flaubert, comme le bon sujet de l'image d'Épinal entre à Polytechnique (Thibaudet,Réflex. litt., 1936, p. 106). C. − Qui est propre à assurer le bonheur éternel, le salut de l'âme. C'est la « consécration » des eaux, faite par les prières du prêtre et le « mystère de la croix » qui attire l'esprit-saint sur elles et les rend salutaires (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 514). REM. Salutairement, adv.D'une manière salutaire. L'utilité pour le salut du baptême convenablement conféré par qui que ce soit; la possibilité de réparer par la pénitence les chutes commises après la réception du baptême. Toutes expressions qui marquent bien que les sacrements opèrent salutairement en l'âme du chrétien (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 594). Prononc. et Orth.: [salytε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1315 estat salutaire « situation saine (d'une ville) » (Ordonnances de l'Echiquier de Normandie, éd. F. Soudet, p. 213); 2. 1377 « qui peut être utile, profitable » (Prat. de B. de Gordon, B. N. 1327, f o12 r ods Gdf. Compl.); 3. 1495 « qui est propre à assurer le salut de l'âme » (Jean de Vignay, Mir. histor., XX, 69, éd. 1531, ibid.); 4. 1567 « qui est propre à conserver ou rétablir la santé du corps » (J. Martin, trad. Vitruve, Archit., p. 7 v o). Empr. au lat.salutaris « qui concerne la conservation, utile, avantageux, favorable ». Fréq. abs. littér.: 801. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 873, b) 897; xxes.: a) 805, b) 842. |