| SALTARELLE, subst. fém. Danse populaire italienne, à trois temps (3/4 ou 6/8), au mouvement vif et accéléré, aux figures variées à l'infini, le cavalier jouant de la guitare, et la cavalière jouant du tambour de basque. Danser la saltarelle. Le loti ou coryphée faisait les bouffonneries habituelles en guidant les pas de quatre femmes qui se livraient à cette saltarelle éperdue (...) qui ne varie guère qu'en raison du plus ou moins de feu des exécutants (Nerval, Voy. Orient, t. 1, 1851, p. 321).♦ P. métaph. Il s'écarquillait les yeux à lire son diurnal dont les caractères turbulaient, en dansant une saltarelle de pattes de mouches (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 258). − P. méton. Air sur lequel s'exécute cette danse; chanson française correspondant à cette danse; p. ext., pièce instrumentale s'inspirant de cette danse. Le chanteur [improvisateur] s'arrêta (...) Mais une ritournelle Arriva jusqu'à nous, et le peuple infidèle Oublia l'Italie et le pauvre chanteur Pour une saltarelle! (Nadaud, Chansons, 1870, p. 331). Prononc.: [saltaʀ
εl]. Étymol. et Hist. 1834 « air de danse italien à trois temps » (Fétis, La Musique mise à la portée de tout le monde, p. 381 ds Quem. DDL t. 31); 1842 « danse vénitienne à trois temps » (Ac. Compl.). Empr. à l'ital.saltarello « danse rapide, danse de la campagne romaine » (dep. le xvies. d'apr. DEI), dér. de saltare (sauter*). Bbg. Hope 1971, pp. 364-365. |