| SAGOU, subst. masc. A. − ALIM. Fécule amylacée de couleur jaunâtre tirant parfois sur le rouge ou le brun, extraite de la moelle de diverses espèces de palmiers (notamment du sagoutier), utilisée en cuisine et en pâtisserie comme élément de liaison, ainsi que pour préparer des potages et des entremets. Sagou perlé; gelée, soupe de sagou; manger du sagou. Ces rhizomes étaient d'un excellent goût, très-nutritifs, à peu près semblables à cette substance qui se débite en Angleterre sous le nom de « sagou de Portland », et ils pouvaient, dans une certaine mesure, remplacer le pain (Verne, Île myst., 1874, p. 121). − En compos. Palmier-sagou. [Les maisons] sont adossées à un marais où croît avec une vigueur rare et sans aucune espèce de culture, le palmier-sagou dont la moelle intérieure sert à préparer une liqueur spiritueuse et qui est une des richesses de ces îles (Dumont d'Urville, Voy. Pôle Sud, t. 6, 1844, p. 154). B. − BOT. Synon. de sagoutier.Dans les îles de l'Asie, le sagou contient dans son tronc épais une farine abondante (Bern. de St-P., op. cit., p. 69). Prononc. et Orth.: [sagu]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1525 saghu, sagu « fécule tirée de la moelle de divers palmiers » cités comme mots malais (A. Pigafetta, Rel. du Prem. Voy. aut. du Monde par Magellan [trad. de l'ital.], p. 198 et 213 ds König, p. 180); 1611 sagou id. (Fr. Pyrard de Laval, Disc. des Voy. des Français aux Ind. Or., p. 253, ibid.); 2. a) 1618 sagou « id. » (Journ. ou Descr. du merv. Voy. de Guill. Schouten Hollandois [trad. du néerl.], p. 81, ibid.) − 1741 sagu, Savary des Bruslons d'apr. FEW t. 20, p. 109a; b) 1767 synon. de sagoutier (Buffon, Hist. nat., t. 11, p. 52). Empr. au malaissāgū
« moelle de divers arbres »; 2 a pénétré en fr. par l'intermédiaire du port. sagu, att. dep. 1552 (çagu, Castanheda ds Dalg.; sagú, 1561, ibid.). Bbg. Boulan 1934, p. 209. |