| SACERDOCE, subst. masc. RELIGION A. − ,,Fonction de ceux qui ont le privilège du sacré ou de certains rapports publics avec la divinité, soit pour offrir les sacrifices et prier au nom du peuple, soit pour transmettre au peuple certains enseignements et bénédictions de Dieu`` (Foi t. 1 1968). Sacerdoce chrétien, égyptien, juif, lévitique. Le sacerdoce de Melchisédech, d'Aaron (Ac.). C'est le sacerdoce, c'est-à-dire un état où il y avait beaucoup de méditations et de loisirs, qui donna à la littérature hébraïque son existence et sa perfection (Joubert,Pensées, t. 1, 1824, p. 130).Hanan avait reçu le souverain sacerdoce du légat Quirinius, l'an 7 de notre ère (Renan,Vie Jésus, 1863, p. 37). − RELIG. CATH. Ministère du pape et des évêques (sacerdoce de premier rang); ministère des prêtres (sacerdoce de second rang, synon. prêtrise). Sacerdoce épiscopal, pontifical; sacerdoce des prêtres; se destiner, se préparer au sacerdoce; sacrement du sacerdoce. J'exerçais le sacerdoce avec piété. J'ai desservi pendant quarante ans l'église de Sainte-Modeste-hors-les-Murs (A. France,Île ping., 1908, p. 45).Pour la première fois, il me parut que j'entrevoyais le but véritable de ma vie et la majesté du sacerdoce. Je me jetai, oui, je me jetai aux genoux de M. le curé de Lumbres (Bernanos,Soleil Satan, 1926, p. 259). ♦ Sacerdoce royal. Jésus possède le sacerdoce royal, « à la façon de Melchisédech »: sacerdoce unique en son genre et éternel (...), que Jésus tient de sa qualité de Fils de Dieu, glorifié par sa résurrection (Religions1984). − P. anal. Fonction qui revêt un caractère quasi-religieux par la vertu et le dévouement qu'elle exige. Synon. vocation.Sacerdoce politique; sacerdoce de la magistrature, du professorat; s'acquitter d'une tâche comme d'un sacerdoce. Ces guides du Sahara sont des personnages respectés (...) ils exercent une sorte de sacerdoce (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 9, 1864, p. 119).Mon respect s'accrut pour ce saint homme dont le dévouement ne trouvait pas de récompense: je fus préparé de bonne heure à traiter le professorat comme un sacerdoce et la littérature comme une passion (Sartre,Mots, 1964, p. 33). − P. métaph. Je crois que mes vieux frères [les républicains] doivent frapper de grands coups, et que vous [les saint-simoniens], revêtus d'un sacerdoce d'innocence et de paix, vous ne pouvez tremper dans le sang des combats vos robes lévitiques (Sand,Corresp., t. 1, 1836, p. 342). B. − Corps sacerdotal; corps ecclésiastique considéré dans sa puissance, sa hiérarchie, son autorité. Le sacerdoce dont parle ordinairement la Bible est celui du Temple de Jérusalem. À sa tête était le grand-prêtre dont Aaron serait le prototype. Il avait à ses côtés un prêtre en second, un surintendant du temple, des gardiens du seuil et un grand nombre de simples prêtres (Allmen1956). − En partic. [Avec une majuscule] Papauté, Saint-Siège. Les querelles du Sacerdoce et de l'Empire (Ac.). Prononc. et Orth.: [sasε
ʀdɔs]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiiies. « ministère du prêtre » (Vie del ben. Just., B.N. 818, f o302d ds Gdf. Compl.); 2. 1677 « fonction qui est revêtue d'un caractère presque sacré » (Fléchier, Lamoignon ds Littré). Empr. au lat.sacerdotium « sacerdoce », « dignité d'augure ». Fréq. abs. littér.: 584. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 981, b) 1 865; xxes.: a) 424, b) 391. |