| SAC1, subst. masc. I. − [Désigne un contenant] A. − 1. Contenant fait d'une matière souple mise en double et assemblée sur les côtés et le fond, la partie supérieure étant seule ouverte. Synon. poche, sachet, sacoche.Elle mangeait lentement les marrons et jetait sans cesse un coup d'œil au fond du sac comme pour voir s'il en restait toujours (Maupass., Bel-Ami, 1885, p. 306).Il ne voulait pas partir que les semailles ne fussent faites (...) les poignées de grains volaient en faisant lueur. Et le semeur revenait vers le sac debout au coin de la haie qui se vidait peu à peu (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 64). ♦ Sac à + subst. (désignant le contenu).Sac à blé, à farine, à charbon, etc. Sac destiné à recevoir, à contenir du blé, de la farine, etc. Un jeune garçon de seize à dix-huit ans s'occupait incessamment à remplir, à allumer et à nettoyer le chibouk du maître. Il portait à la ceinture un sac à tabac, brodé d'or et de perles fines (About, Roi mont., 1857, p. 81). ♦ Sac de + subst. (désignant le contenu).Sac de blé, de bonbons, de cerises, de grains, etc. Sac contenant du blé, des bonbons, des cerises, des grains, etc. Il y a de la neige (...) et tous les rugissements ne remplaceraient pas un sac de charbon (Bloy, Journal, 1899, p. 319). ♦ Sac de/en + subst. (désignant la matière dont le sac est fait).Le jeune avocat se plaisait à jouer avec le riche chapelet contenu dans un petit sac en velours vert (Balzac, Double fam., 1830, p. 271): 1. ... avec d'infinies précautions, M. Lavoine sortait de sa poche un petit sac de peau. Dans le sac de peau, il y avait un sac de velours et, dans le sac de velours, un sac de soie et, dans le sac de soie, une petite boule d'ivoire. Elle était sculptée à jour, très délicatement.
Duhamel, Suzanne, 1941, p. 231. ♦ Sac de terre, sac à terre. Sac rempli de terre ameublie et servant de matériaux pour établir des fortifications provisoires, pour soutenir des tranchées, pour protéger du feu de l'ennemi. Les sacs à terre [dans la bataille de mouvement], faciles à déplacer, sont toujours préférables [aux abris creusés] (Paloque, Artill., 1909, p. 383). ♦ Sac (de sable) (sports (boxe)). ,,Sac en grosse toile, rempli de sable et recouvert de cuir, sur lequel le boxeur frappe à l'entraînement`` (Petiot 1982). Domitien Van Bergen était un homme méthodique. Il se levait à l'aube, s'en allait une heure, au fond de son jardin, lutter avec des haltères, des punching-balls et des sacs de sable (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p. 82). ♦ Sacs postaux. Sacs servant au transport des lettres. Parmi les passants ignorants, je promenai une jeune ferveur. J'étais fier de coudoyer ces inconnus avec mon secret au cœur. Ils m'ignoraient, ces barbares, mais leurs soucis, mais leurs élans, c'est à moi qu'ils les confieraient au lever du jour avec la charge des sacs postaux (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 145). ♦ Sac poubelle. Sac en matière plastique ou en papier remplaçant les poubelles traditionnelles ou doublant les poubelles ménagères. Selon les services des villes et communes qui ont adopté les sacs poubelles, les avantages sont considérables: propreté, bruit, odeurs, imperméabilité, travail du personnel (LemaireEnvir.1975). − P. anal. (de couleur) ♦ Sac à charbon, sac à carbi (pop., vx). Prêtre en soutane. Synon. corbeau.Le prêtre (...) [ces enfants] l'appelleront corbeau ou, d'un mot plus à la mode en ce moment: sac à charbon (Le Figaro, août 1884ds Fustier, Suppl. dict. Delvau, 1889, p. 579). ♦ ASTRON. Sac à charbon. Espace du ciel, dans l'hémisphère austral, sans étoiles: 2. Sous ces latitudes, la Croix du Sud est maîtresse de l'hémisphère. Le sac à charbon se situe exactement au-dessous (...) Il y a là une poche noire. Et plus on la contemple, plus elle semble profonde. C'est un tel abîme hypnotique et d'un noir si intense, qu'il prend du recul, détache, donne du relief à toutes les étoiles en fission qui flambent pour un instant au premier plan...
Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p. 210. − Loc. fig. Tirer d'un sac deux moutures. V. mouture. − P. euphém. [Juron remplaçant sacré] Sac à papier! Sac à laine! (vx), sac à ficelles! C'était pour lui trop de contrainte que de rester une demi-heure sans allumer son cigare, sans faire de grimaces, et sans proférer à chaque phrase son jurement favori, sac à papier! (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 308). SYNT. Sac de/en bure, caoutchouc, chanvre, cuir, jute, papier, tissu, toile; sac à café, fruits, glace, grains, pansements, plombs, raisins; sac de/d'argent, billes, ciment, dragées, écus, farine, graines, marrons, moules, noix, plâtre, plumes, pommes, pommes de terre, pralines, semence, son; toile à sac; sac plein, rempli, vide; sac crevé, éventré; sac bourré, énorme, gonflé, volumineux; sac pour l'emballage, le transport; expédier un sac; mettre en sac; charger, (r)emplir, fermer, lier, manipuler, porter, soulever, vider un sac; entrée, fond, oreilles, ouverture d'un sac; grand, gros, petit sac. 2. P. anal. a) [Avec la forme, avec l'aspect gonflé d'un sac rempli] Il tapa sur ses poches, il tapa sur les gros sacs que faisaient ses poches, en bas et de chaque côté de sa veste (Ramuz, Gde peur mont., 1926, p. 103). − Fam. Sac de pommes de terre. Protubérance musculaire sur le biceps. Son mari, un tout jeune homme (...) frêle et charmant dans une veste de chasse dont le coutil laissait apercevoir aux biceps le sac de pommes de terre du savetier (E. de Goncourt, Élisa, 1877, p. 111). − HIST. DE L'ANGLETERRE. Sac de laine. Coussin qui sert de siège au président de la Chambre des Lords. S'il arrivait en ce pays qu'un homme tenant le pouvoir (...) fît du sac de laine l'oreiller de son corps de garde (...) qu'est-ce que le peuple anglais ferait à cet homme? (Hugo, Actes et par., 2, 1875, p. 201). − MAR. [En parlant d'une voile] Faire le sac. Se gonfler sous l'action du vent. Une voile qui fait le sac est très défavorable pour la navigation au plus près (Soé-Dup.1906). b) [Avec la forme droite, rectangulaire d'un sac vide] Vêtement droit, sans forme marquée. J'ai longuement considéré les baigneuses. Il faut que le genre humain soit devenu complètement imbécile pour perdre jusqu'à ce point toute notion d'élégance. Rien n'est plus pitoyable que ces sacs où les femmes se fourrent le corps (Flaub., Corresp., 1853, p. 290).En appos. Paletot, robe sac. Paletot, robe sans taille marquée. Mon époux, M. Grospré, rencontra devant la boutique de Girard un personnage dont l'aspect était fort singulier (...) il avait une espèce de paletot sac (...) un pantalon à pied extrêmement large (Kock, Âne M. Martin, 1862, p. 55). − [En signe de pénitence, sac étant associé à cendre] Vêtement simple fait de grosse toile. Porter le sac et la cilice, le sac et la cendre. L'humilité, vêtue d'un sac, les reins ceints d'une corde, les pieds nus, le front couvert de cendre (...) devint une des premières vertus du fidèle (Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 84).On aurait vu pleurer Ninive, et Tyr descendre De son trône, et Sidon vêtir le sac de cendre (Hugo, Fin Satan, 1885, p. 855). c) [Avec la fonction du sac qui est de contenir, d'envelopper qqc.] ♦ Sac de couchage, sac à viande (arg. milit., pop.). Enveloppe (de toile, de coton) cousue à un bout et sur les côtés remplaçant les draps. Quand on se réveillait le matin, tout était raide, le sac à viande, la couverture (...) les godillots surtout (Vialar, Morts viv., 1947, p. 79).Arg., SPORTS. Sac de couchage, sac à puces. Sac fait d'un matériau isolant muni d'une fermeture à glissière (permettant d'ouvrir un côté et le fond) et souvent d'un capuchon, utilisé par les campeurs, les alpinistes pour dormir. Les sacs de couchage destinés aux alpinistes doivent être chauds, légers et solides. Les meilleurs sacs sont faits d'un duvet de très bonne qualité: les autres matériaux, laine ou produits synthétiques, ne sont pas suffisamment isothermiques (Gautrat1970). ♦ Course en sac. Jeu dans lequel les concurrents, le corps enfermé dans un sac et la tête seule dépassant, doivent avancer le plus rapidement possible en sautillant. Chaque cabaret organisait un jeu spécial pour attirer les clients. Ici, une course en sacs, les concurrents obligés de courir les pieds et les jambes contenus dans un sac, sautant, roulant et culbutant (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p. 109). − Loc. fig. ♦ [P. réf. au sac dans lequel on enfermait les malfaiteurs avant de les noyer] Hommes, individus, gens de sac et de corde. Scélérat, canaille digne d'être noyé(e) dans un sac. Je ne pouvais m'empêcher de sourire en les suivant des yeux, ceux-là..., ces diables-là..., funambules de la calade qui à chaque palier grouillaient, bossus, cagneux, mendiants, lépreux, avec femmes et enfants de sac et de corde, véritable cour des miracles (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 133). ♦ Avoir la tête dans un sac (fam., vx). Être dans l'ignorance totale, ne rien comprendre, ne rien savoir de quelque chose, d'une situation. Mon frère avait, comme on dit, la tête dans un sac en arrivant dans un pays si différent du sien (J. de Maistre, Corresp., 1809, p. 355). ♦ Mettre au sac (pop., vx). Mettre dans l'embarras, dans une situation délicate, périlleuse; mettre en danger. [Je vais] battre en brèche leur industrie [des voleurs] (...) la mettre au sac (Vidocq, Mém., t. 4, 1828-29, p. 58). ♦ Prendre qqn la main dans le sac (fam.). Prendre quelqu'un sur le fait; prendre quelqu'un en flagrant délit de vol ou en train de commettre un acte délictueux, répréhensible. J'ai été obligé de le chasser parce que je l'ai pris plusieurs fois la main dans le sac, et qu'il volait par trop impudemment (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 652): 3. ... il revenait à son projet (...) de rendre méprisable sur la place de Paris l'homme vertueux et honorable par lequel il avait été pris la main dans le sac (...) tout est réparable. Mais avoir été saisi en flagrant délit de lâcheté?... le duel qui s'ensuit entre le criminel et le témoin du crime ne se termine que par la mort de l'un ou de l'autre.
Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 282. d) ANAT. Cavité en forme de poche, ayant généralement une ouverture étroite et contenant fréquemment un liquide. Sac aérien, branchial, membraneux, pulmonaire. [Les poumons] émettent de larges sacs à parvis très minces et remplis d'air (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 60).[Le corps de l'os hyoïde] contient des sacs, communiquant avec le larynx (E. Perrier, Zool., t. 4, 1932, p. 3393). − Sac herniaire. ,,Poche formée par la partie du péritoine à l'intérieur de laquelle se trouve le contenu herniaire`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Ce microbe se trouve seul ou associé dans la sérosité des sacs herniaires (Lemierre, Widalds Nouv. Traité Méd.fasc. 3 1927, p. 242).Sac lacrymal. Canal cylindrique, situé à l'angle extrême de l'œil, fermé en haut en cul de sac et s'ouvrant en bas dans le canal lacrymo-nasal. Ablation, inflammation, tuméfaction du sac lacrymal. Il se reprit à pleurer de plus belle. Pleurer devant ses gens! (...) il fallait que l'arme du bon Ayvaz, en tranchant le canal nasal, eût ébranlé le sac lacrymal et les tubercules eux-mêmes (About, Nez notaire, 1862, p. 83).Sac vocal. ,,Renflement, poche que certains singes et amphibiens anoures portent sous la gorge`` (Animaux 1981). − BOT. Sac embryonnaire. [Chez les Angiospermes] Partie de l'ovule comprenant l'oosphère qui après fécondation donnera l'œuf. Des tissus (...) chez les végétaux supérieurs, se forment dans le sac embryonnaire de l'ovule et précèdent le développement germinatif du nouvel individu (Bergson, Évol. créatr., 1907, p. 108).Sac pollinique. ,,Poche portée par les étamines contenant les cellules mères des grains de pollen`` (Lend.-Delav. Biol. 1979). Dans une fleur de moutarde parasitée (...) l'anthère peut présenter un nombre anormal de sacs polliniques (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 409). 3. P. méton. a) Pop. Somme d'argent importante; fortune, richesse. Voilà trois ans que je casque, et j'étais prête à continuer. J'ai même offert le gros sac à Mercier pour lui racheter le dossier (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 471): 4. Il y a des femmes (...) qui, se croyant trompées, se défendent avec leur cœur, avec leurs larmes, avec leur douleur (...) Mais il en est d'autres pleines de sang-froid (...) qui se contentent d'étendre le bras et de mettre la main sur l'argent (...) sur le sac!
Labiche, Ptes mains, 1859, II, 15, p. 73. ♦ Arg., pop. Avoir le sac. Être riche. Par exemple, c'est ça qui m'est égal! cria-t-elle en éclatant de rire. Est-ce que mon petit Mufe n'a pas le sac! (Zola, Nana, 1880, p. 1440). ♦ [Avec un numéral et gén. dans des comptes ronds] Billet, somme de mille francs. Quatre-vingt-quinze kilos [d'or] à cinq cents sacs, ça faisait quarante-sept briques et demie (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 204). b) Fam. Sac d'écus (vieilli), sac. Personne fortunée, riche. L'usage n'était point alors général [au 17esiècle] de marier un sac d'écus avec un sac d'écus (Nerval, Nouv. et fantais., 1855, p. 199). ♦ Se marier, épouser le (gros) sac. Faire un riche mariage, se marier avec quelqu'un de fortuné. Ceux qui prétendaient qu'elle avait épousé un sac, ou bien que le fils Schoudler avait voulu vieillir l'or bancaire de son blason autrichien, étaient également dans l'erreur. Ce mariage n'avait été qu'un mariage d'amour (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 41). B. − 1. Contenant souple qui sert à ranger et/ou à transporter diverses choses. Par quelle complication ai-je, hier, en descendant du train, refusé mes bagages au porteur, tenant à trimbaler moi-même ma lourde valise et le gros sac jusqu'à la voiture (Gide, Journal, 1935, p. 1239).À ses pieds, un sac jaune dont le cuir se fendillait par endroits était bourré au point de ressembler à une sphère. Au bout d'un instant, il (...) allongea une grande main vers le sac qu'il déplaça sans bruit de quelques centimètres (Green, Moïra, 1950, p. 1). ♦ Sac de nuit (vieilli), sac de voyage. Bagage à main souple généralement de forme allongée et arrondie. Il nous a fourni pour tapissier un de ses amis (...) qui vient travailler apportant ses outils dans un sac de voyage (Goncourt, Journal, 1868, p. 470).Je le trouvai en train d'empiler méticuleusement dans un sac de nuit des objets de toilette, du linge de jour et une chemise de nuit (G. Leroux, Parfum, 1908, p. 12). ♦ Sac à dos. Sac de toile, muni de bretelles permettant de le porter sur le dos. Synon. sac tyrolien.Les « équipes volantes » [dans le Vercors] entraient en action trois par trois transportant dans leur sac à dos des livres, des textes, des marchandises considérées dans ce temps par l'ennemi comme aussi dangereuses que des explosifs (Cacérès, Hist. éduc. pop., 1964, p. 138). ♦ Sac à ouvrage. Sac (en toile, en tapisserie) renfermant l'ensemble du matériel de couture. Sur sa tête déjà chauve, car il pouvait bien avoir cinquante ans, se trouvait placé un chapeau de femme, et il portait à son bras un sac à ouvrage (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 485). ♦ Sac à provisions. Sac qui sert à transporter les achats faits pour le ménage. Synon. cabas.La vieille demoiselle sortait des bas d'un sac à provisions et les mettait à sécher à même le poêle (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 28). ♦ Sac de plage. Sac servant à transporter les maillots et les draps de bain. J'ai aperçu (...) tout au bout de la plage (...) deux Arabes en bleu de chauffe (...). Masson a demandé comment ils avaient pu nous suivre jusque-là. J'ai pensé qu'ils avaient dû nous voir prendre l'autobus avec un sac de plage (Camus, Étranger, 1942, p. 1162). − Loc. fig., fam. ♦ Mettre sac à terre. Débarquer; p. ext., faire grève (d'apr. Le Clère 1960). C'était mon dernier voyage à bord du Volturno à destination de New-York, où je devais mettre sac à terre et quitter le bord (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 248). ♦ Trousser, prendre son sac et ses quilles (vx). Prendre ses affaires et s'en aller. (Dict. xixeet xxes.). Donner, flanquer, ficher son sac à qqn; donner à qqn son sac et ses quilles. Congédier une personne, la mettre à la porte. [Lemploy] était absent (...) le jour où les patrons (...) ont flanqué leur sac à deux des contremaîtres (Toulet, Nane, 1905, p. 198). ♦ Mettre, fourrer dans le même sac. Englober dans un même mépris, dans la même appréciation. Bourgeois et socialistes sont à fourrer dans le même sac. La France succombe sous une immense bêtise (Flaub., Corresp., 1871, p. 259).L'opinion a tôt fait de loger dans le même sac une femme qu'on courtise et une femme qui a succombé (Boylesve, Leçon d'amour, 1902, p. 174). − Sac au dos! [Commandement militaire pour donner le signal du départ] Un coup de sifflet les interrompt. « Rompez les faisceaux! La colonne repart! » − « Sac au dos! Debout, là-bas! Sac au dos! » (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 738). SYNT. Sac de fantassin, de matelot, de militaire, de soldat; sac d'artiste, de peintre; sac alpin, tyrolien; sac d'alpiniste, de bivouac, de campeur, de randonnée, de scout, de varappe; sac de pêche; sac à gibier; sac à outils; sac à plusieurs poches, à soufflet; boucler, déballer, porter un sac; mettre qqc. dans un sac; sortir, tirer qqc. d'un sac; faire son sac; bretelles, courroies d'un sac. 2. Sac à main, et, absol., sac. Accessoire de la toilette féminine, porté à la main ou en bandoulière, qui sert à ranger divers objets personnels. Sac en/de cuir, en crocodile; sac brodé; sac du soir; fermeture, poignée d'un sac. Tu as oublié ton sac (...) et il le lui lança. Le sac se vida sur le trottoir et Marguerite se mit à genoux pour ramasser son argent, son peigne, son rouge à lèvres (Nizan, Conspir., 1938, p. 215): 5. J'offrirais à Zaza, pour sa fête, un sac que je confectionnerais de mes mains. J'achetai une soie rouge et bleue, brochée d'or, qui me parut le comble du luxe; d'après un patron de la Mode pratique, je la montai sur une armature de sparterie et je doublai la pochette avec du satin cerise...
Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 121. 3. Vieilli. Sac (d'écolier, d'école). Synon. de cartable, sacoche, serviette.L'année prochaine, elle ira en quatrième (...) quittera le sac (la serviette) pour quatre livres noués par une sangle et un carré de tapis (Cocteau, Enfants, 1929, p. 8). 4. Vx. Sac de procès, ou, absol., sac. Dossier contenant toutes les pièces d'un procès. Madame Violante s'était mariée (...) à un avocat (...) Ce bonhomme préférait à sa moitié ses sacs de procès qui n'étaient point faits comme elle (A. France, Contes Tournebroche, 1908, p. 101). − Loc. fig. ♦ Sac de nœuds, sac d'embrouilles. Affaire très compliquée, confuse. Le type qui l'accompagnait, on finira par le trouver. On a le témoignage de la dame qui logeait dans l'appartement où ils avaient installé leur canon. Tu vois qu'on va finir par y voir clair, dans ce sac de nœuds (J. Houssin, À la santé du Dobermann!, Paris, Fleuve noir, 1982, p. 195).En pleine nuit il faut toujours faire attention à ce qu'on dit. Le soleil arrive presque toujours ensuite et le jour se lève sur un sac d'embrouilles (P. Djian, Zone érogène, 1986 [1984], p. 7 ds Bernet-Rézeau 1989). ♦ Condamner, juger sur l'étiquette du sac (vx). Condamner, juger sur les apparences. (Dict. xixeet xxes.). ♦ Montrer, voir, livrer le fond du sac (vieilli). Montrer, livrer les pièces les plus secrètes d'un procès; p. ext., livrer ce qui est/doit être tenu secret. Notre vie à tous les trois va être bien étroite, et (...) trois ou quatre mille francs de rentes de plus me feraient du bien (...). Tu vois que je t'ouvre « le fond du sac » comme à un ami (Flaub., Corresp., 1875, p. 206).[Daudet] me confie que dans cette marche, Zola a soudainement montré le fond de son sac, avoué sa jalousie contre moi et laissé éclater sa mauvaise humeur contre Bourget (Goncourt, Journal, 1886, p. 561). ♦ L'affaire est dans le sac (fam.). L'affaire est pratiquement réglée (avec succès). Petite sotte, ne vois-tu pas que l'affaire est dans le sac, que le vieux t'épousera alors que ton gigolo aura tôt fait de te renvoyer au trottoir? (Mauriac, Chair et sang, 1920, p. 146). ♦ Vider son sac (fam.) Vx. Être à bout d'inspiration, au bout du rouleau. Canalis avait, selon la pittoresque expression des journalistes, vidé son sac; il se sentait incapable d'inventer une nouvelle forme de poësie; sa lyre ne possède pas sept cordes, elle n'en a qu'une (Balzac, Modeste Mignon, 1844, p. 60).Usuel. Dire, de manière directe et sans ménagement, ce que l'on a sur le cœur; avouer des faits tenus cachés jusque là. De vous à moi, et pour vider mon sac, et pour me confesser à mon pasteur comme il convient, je vous avoue que j'ai du bon sens. Je ne suis pas fou de votre Jésus qui prêche à tout bout de champ le renoncement et le sacrifice (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 41). ♦ En faire un sac (arg.). En faire une histoire. Au fait tu m'dois cent sacs j'en fais pas un sac (Renaud, Mistral gagnant, Paris, éd. Le Seuil, 1988, p. 108 ds Bernet-Rézeau 1989). C. − [À propos d'une pers., plus rarement d'un animal] 1. Fam. Corps d'une personne. Le bonhomme décline, il y a quelque chose dans son sac qui sonne mal, l'œil est triste, le mouvement de son bras s'affaiblit (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 57).Dans ce vieux sac tanné, avons-nous fait entrer des plaisirs et des peines, des malices, facéties, expériences et folies (Rolland, C. Breugnon, 1919, p. 17). ♦ Pop. Sac à puces. Personne sale; chien malpropre. ♦ Pop. Sac à vin. Ivrogne, alcoolique. [La fille Prouane] finit par supplier Mademoiselle de lui laisser emporter la bouteille (...) − Pour que tu la vides d'un coup (...) dit Lazare. C'est de toi qu'on se méfie maintenant, petit sac à vin! (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 1006). ♦ Pop. Sac d'os. Personne très maigre. Madame Andréa? une petite vieille, un vieux sac d'os (Aymé, Uranus, 1948, p. 90). 2. Estomac, ventre. Ce sacré soûlard était sa préoccupation (...). Lui, rigolo, le sac plein tous les jours, la tête sens devant dimanche, toussait, crachait (Zola, Assommoir, 1877, p. 687). ♦ Pop. En avoir plein son sac. Être rassasié; avoir bien mangé, bien bu. (Dict. xixeet xxes.). Au fig. En avoir (plein) son sac. En avoir assez, être excédé. Synon. en avoir plein* le dos, ras le bol (v. bol2).Toutes les vannes qu'on peut vous filer avec des paroles! Merde! Plus pour moi! J'avais mon sac!... J'en étais gavé pour toujours des confidences et des salades!... Salut! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 270). 3. [P. réf. au prestidigitateur] Ensemble des astuces et des tours dont dispose quelqu'un. Sac à malice. Tire de ton sac à malice Piéton heureux cette fois-ci Mes souhaits à Madame Alice Mirbeau Carrières-Sous-Poissy (Mallarmé, Vers de circonstance, 1898, p. 105).Avoir plus d'un tour, bien des tours dans son sac. Être rusé, avoir beaucoup de ressources (intellectuelles) pour se tirer d'affaire. La traduction dudit bouquin dans une revue russe me rapportera près de 3 000 francs! (...) et j'ai d'autres « tours dans mon sac ». Enfin je crois que je vais devenir pratique!!! (Flaub., Corresp., 1873, p. 105).Croyez-vous qu'ils n'aient pas plus d'un tour dans leur sac pour se débarrasser d'un homme qui voit trop clair? (Bernanos, Crime, 1935, p. 817). II. − Contenu d'un sac. Pour un demi-mètre cube de béton on emploie 500 litres de (...) matériaux [de démolition] et on ajoute deux sacs de ciment sans chaux (J. Cahen, Bruet, Carrières, 1926, p. 124). − MAR. Sac de marin. ,,Ensemble des effets réglementaires et des objets personnels constituant le contenu du sac d'un marin`` (Gruss 1952); p. méton., sac cylindrique contenant les effets réglementaires. ♦ Travailler aux sacs. ,,Donner, aux marins, un moment de liberté pour s'occuper de leurs linge et vêtements`` (J. Cahen, Bruet, Carrières, 1926, p. 124). REM. 1. Sache, subst. fém.,région. (Suisse). Sac allongé en grosse toile. Une sache de café, de charbon, de farine, de noix. La Chambre des Blés de cette ville fera vendre des sacs et saches vides (Pierreh.1926). 2. Saquette, subst. fém.,vieilli. Petit sac, sachet. Synon. sacoche.Jean (...) sortit quatre clous d'or de sa saquette (Arène, Contes Paris, 1887, p. 19). 3. Sacciforme, adj.,anat. En forme de sac. Synon. sacculiforme (rem. s.v. saccule).Anévrisme sacciforme; appendice, cavité, glande sacciforme. [Les canaux biliaires] présentant des dilatations sacciformes (Le Gendreds Nouv. Traité Méd.fasc. 7 1924, p. 303). 4. Polochon-sac. V. polochon. Prononc. et Orth.: [sak]. Homon. sac2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 « sorte d'étoffe grossière » (Alexis, éd. Chr. Storey, 144); b) 1remoit. xiies. « habit misérable de pénitence et d'humiliation » (Psautier Cambridge, 29, 13 ds T.-L.); 1690 « vêtement inélégant » (Fur.); c) 1160-74 « contenant de matière souple, ouvert par le haut » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 3514); d) 1269-78 sas de charbon « sac contenant effectivement du charbon » (Jean de Meung, Rose, éd. F. Lecoy, 5019); e) 1675 avoir la tête dans un sac « être dans l'ignorance la plus complète » (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. II, p. 94); 1798 prendre qqn la main dans le sac (Ac.); 1842 course en sac (Ac. Compl.); 1881 mettre dans le même sac (Zola, Romanc. natur., Romanc. contemp., p. 276); f) 1790 sac à clous! ([Lemaire], 2elet. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, p. 3 ds Quem. DDL t. 19); 1791 sac à papier! ([Robin], Je suis le véritable père Duchêne, moi, foutre, n o2, p. 8, ibid.); 1840 sac à farine! (Bayard et Dumanoir, Les Guêpes, xi, in Répertoire dram., IV, ibid., t. 5); g) 1844 avoir le sac « être riche » (Vidocq, Vrais myst. Paris, t. 1, p. 209); 1846 un sac « somme de mille francs » (ds Esn.); 1859 « grosse somme d'argent » supra ex. 4; h) 1881 sac à puces « chien » (Rigaud, Dict. arg. mod., p. 339); 1916-17 id. « sac de couchage » (ds Esnault, Notes compl. Poilu); 1902 sac à viande (ds Esn.); 1904 sac de couchage (Nouv. Lar. ill.); 2. a) 1599 sac de nuit (Inv. de Gabrielle d'Estrees ds Havard t. 4); 1740 sac à ouvrage (Ac.); 1868 sac de voyage (Goncourt, Journal, p. 470); 1907 sac à main (Colette Willy, La Retraite sentimentale, p. 253 ds Quem. DDL t. 16); b) 1824 « petite malle renfermant tous les objets usuels du fantassin et qu'il porte sur son dos » (Ségur, Hist. de Nap., VII, 1 ds Littré); 1890 sac-au-dos « soldat d'infanterie » (Lar. 19eSuppl.); 1904 sac tyrolien (C.A.F. Manuel ds Petiot 1982); 1928 sac alpin (J. Droit, Le Loup bavarde, p. 209); 1957 sac à dos (Butor, Modif., p. 167); 3. a) 1478 « dossier contenant les pièces d'un procès » (Lettres de Louis XI, VI, 373 ds Bartzsch); b) 1680 l'affaire est dans le sac (Rich.); 4. a) fin xives. « ventre » (E. Deschamps, Ball. Chacun ne cherche plus qu'à s'enrichir, éd. Queux de St Hilaire, t. 1, p. 230); 1673 vider le fond du sac « soulager son ventre en le purgeant » (Molière, Malade imaginaire, III, 6); 1837 vider son sac « dire le fond de sa pensée » (Balzac, Employés, p. 136); 1844 id. « avoir perdu sa faculté d'invention » (Id., Modeste Mignon, p. 60); b) ca 1480 sac à vin « ivrogne » (Mist. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 34435); c) 1678 avoir cent ruses au sac (La Fontaine, Fables, l. 9, fable 14, éd. H. Régnier, t. 2, p. 427); 1935 avoir plus d'un tour dans son sac (Ac.); d) 1872 sac à la malice (Littré Add.); 1875 sac à malice (Lar. 19e); e) 1878-79 en avoir son sac (de) « être excédé, ne plus pouvoir supporter quelque chose ou quelqu'un » (La Petite lune, n o15, p. 3); 5. 1677 « cavité de l'organisme » (Bossuet, Connaiss. de Dieu, II, 4 ds Littré); 1732 sac lacrymal (Trév.); 1831 sac embryonnaire (Lecoq, Juillet, Dict. raisonné de bot., p. 557). Du lat. saccus « sac, besace », « vêtement de crin grossier », lui-même empr. au gr. σ
α
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ς « étoffe grossière de poil de chèvre », d'où « manteau grossier », « sac de pénitent, cilice », « sac, bourse ». DÉR. 1. Sachée, subst. fém.,rare. Contenu d'un sac (supra II). [Mr Doolittle] saisit des ciseaux à ongles et éventra son trésor. La sachée se composait de menues pelures dorées qu'il prit après coup pour des confettis (Morand, Rococo, 1933, p. 244).− [saʃe]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. ca 1190 sachiees de charbon (Renart, éd. M. Roques, 9047); de sac1, suff. -ée*. 2. Sacherie, subst. fém.a) Industrie, fabrication des sacs. (Ds Lar. Lang. fr. et Rob. Suppl. 1970). b) Ensemble de sacs, sachets. Les normes prescrivent que la date de fabrication doit être indiquée sur la sacherie (Cléret de Langavant, Ciments et bétons, 1953, p. 110).− [saʃ
ʀi]. − 1resattest. 1485 saquerie, sacquerie « peut-être endroit où l'on remisait les sacs ou pièce du haut de laquelle on les extrayait des bateaux » (Escript de parchon d'entre Jehan de Hurtebise et Jehan Jeneviere, Chir., St-Brice, Arch. Tournai ds Gdf.), 1941 sacherie « industrie, fabrication des sacs » (Dupont, Bois carburant, p. 28); de sac1, suff. -erie*. BBG. − Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 297. − Hope 1971, p. 49. − Möhren Landw. Texte 1986, pp. 234-240. − Quem. DDL t. 5, 6, 9, 16, 17, 19, 27, 30, 31, 32. − Rapin (R.). Le Genre, indice de grandeur. Fr. mod. 1953, t. 21, p. 120; 1960, t. 28, p. 6. |