| SABÉEN2, -ENNE, adj. et subst. HIST. DES RELIG. Membre d'une secte judéo-chrétienne mentionnée dans le Coran; gnostique dont la religion s'apparentait peut-être à celle du précédent. Les fêtes célébrées par les anciens Sabéens en honneur des planètes, étaient fixées sous le signe de leur exaltation (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 44).Un petit village habité en grande partie par des gens de la secte des sabéens (Nerval, Voy. Orient, t. 2, 1851, p. 157).Prononc. et Orth.: [sabeε
̃], fém. [-εn]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1653 Sabis « membres d'une secte pseudo-chrétienne de Mésopotamie, les Mandéens ou chrétiens de Jean-Baptiste » (La Boullaye Le Gouz, Voyages et observations, p. 276: Sabis par les Arabes se nomment dans leur langue Mendai [...] disciples de [...] Jean Baptiste); 1694 Sabéens (Corneille); 2. 1721 Sabéens « membres d'une secte païenne de Harran, en Haute-Mésopotamie » (Trév.). Empr., puis adapt. au moyen du suff.-éen (-ien*), à l'ar. ṣābi' (Sabéen, membre d'une secte (les Mandéens ou chrétiens de Jean-Baptiste) », lui-même empr. à l'araméen ṣba207(mandéen ṣba') « baptiser » (cf. NED et Klein Etymol., s.v. Sabian). Les Sabéens, mentionnés dans le Coran (II, 59; V, 73; XXII, 17), bénéficiaient, au même titre que les juifs et les chrétiens, d'une certaine tolérance de la part de l'islam. Au ixes., une secte païenne implantée à Harran en Haute-Mésopotamie se fit passer pour sabéenne afin d'échapper aux persécutions musulmanes (cf. Théol. cath. t. 14 1939). |