| SABBATIQUE, SHABBATIQUE, adj. Qui est relatif, qui appartient au s(h)abbat. A. − RELIG. JUIVE. Sabbatique ou shabbatique (notamment au sens A 1) 1. Qui concerne le septième jour de la semaine. Repos, veillée s(h)abbatique; commandement, défense, interdiction s(h)abbatique. L'usage des Juifs hellénistes consacra pour les lieux de réunions sabbatiques le nom de synagogue (Renan, Hist. peuple Isr., t. 4, 1892, p. 225).On rechercherait comment s'est organisée l'intrusion parmi les hommes d'un monde shabbatique différent du monde ordinaire (G. Nahonds Le Shabbat dans la conscience juive, 1975, p. 37). − P. anal. Sources sabbatiques. On croyait que la nature (...) observait [le sabbat]; toutes les sources intermittentes passaient pour « sabbatiques » (Renan, Vie Jésus, 1863, p. 234). 2. Année s(h)abbatique. La septième année. À l'issue de l'année shabbatique, le Deutéronome (chap. 31, v. 10-13) prescrit une lecture solennelle et publique de la Thora (A. et R. Neher, Hist. biblique du peuple d'Israël, 1962, p. 158).V. sabbat A 2 ex. de Univers écon. et soc., 1960, p. 64-8. ♦ P. méton. Qui concerne l'année s(h)abbatique. La rémission shabbatique des dettes (G. Friedmannds Le Shabbat dans la conscience juive, p. 85). − P. anal. Année sabbatique. Année de congé rémunérée accordée tous les sept ans aux professeurs des universités nord-américaines notamment, afin de leur permettre de se consacrer à leurs travaux personnels. Les syndicats de l'Enseignement supérieur réclament l'institution de l'année sabbatique (Dupré1972).Par anal. Frédéric Grendel [journaliste] (...) a pris une année sabbatique (Dernières Nouvelles d'Alsace, 10 sept. 1986, p. 7, col. 4). ♦ [Dans d'autres professions] P. méton. Congé sabbatique. Tout salarié (...) n'ayant pas bénéficié d'un congé sabbatique (...) au cours des 6 années précédentes, a droit à un congé non rémunéré d'une durée minimale de 6 mois (Femmes d'aujourd'hui, 11 mai 1987, p. 23, col. 1 et 2). 3. Époque, période sabbatique. Le septième millénaire. Les Juifs croyaient à la période sabbatique où le monde devait se transformer par miracle (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 737).V. messiaque rem. s.v. messie ex. de P. Leroux. B. − Sabbatique. Qui concerne le sabbat des sorciers. Ronde sabbatique. L'on m'a parlé de prêtres sacrilèges, d'un certain chanoine qui renouvellerait les scènes sabbatiques du Moyen Âge (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 31). − P. anal. Avant mes premiers vers (...) nous n'étions que les fœtus de nos esprits − fœtus assez sabbatiques, te rappelles-tu? (Mallarmé, Corresp., 1867, p. 244).Le tintamarre sabbatique de toute la salle qui miaulait avec l'orchestre (Richepin, Braves gens, 1886, p. 463). REM. Chabbatique, adj.,var. [Corresp. à supra A] La lecture chabbatique de la Thora (E. Munk, Le Monde des prières, trad. par H. Schilli, Paris, Keren Hasefer, t. 3, 1973, p. 37). Prononc. et Orth.: [sabatik], [ʃa-]. Ac. dep. 1718: sabbatique. Étymol. et Hist. 1. a) 1569 jud. an sabbatique (J. Le Frère, L'Histoire de Flave Josephe, t. 1, p. 400: le septieme an qu'ils appellent sabbatique); 1650 (C. Lancelot, Nouv. méthode pour apprendre la langue lat., p. 430: année sabbatique); b) [1948 année sabbatique « année de congé » (s. réf. ds Rob. Suppl. 1970)] 1968 (Lar. encyclop. Suppl.); 2. 1611 sabatique « relatif au sabbat » (Cotgr.); 3. 1844 « relatif au sabbat (des sorciers) » (Pommier, Colères, p. 38: rondes sabbatiques). Empr. au lat. chrét.sabbaticus « sabbatique » (annus sabbaticus « an sabbatique », ves. ds Blaise Lat. chrét.) et celui-ci au gr. σ
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ς « qui concerne le sabbat, sabbatique », dér. de σ
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ν (sabbat*). L'expr. an(née) sabbatique est la trad. de l'hébr. biblique sěnat šabbātōn « année de repos, de cessation » (Lév. 25, 5). Au sens 1 b, trad. de l'angl. amér. sabbatical year (1886 ds NED Suppl.2), sabbatical leave (1903 ds Americanisms). Fréq. abs. littér.: 11. |