| SÉVICES, subst. masc. plur. Mauvais traitements, outrages, brutalités exercés sur une personne ou sur un groupe de personnes qu'on a sous son autorité ou en son pouvoir. Affreux sévices; sévices atroces, cruels, graves; craindre, exercer, subir des sévices. Premier jour des sévices des vainqueurs de Fribourg. On dit qu'à Neufchâtel, cinq libéraux ont été poignardés par les royalistes! (Michelet, Journal, 1847, p. 680).Françoise Minkowska a exposé une collection particulièrement émouvante de dessins d'enfants polonais ou juifs qui ont subi les sévices de l'occupation allemande pendant la dernière guerre (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 78).♦ Sévices corporels, physiques. J'en ai connu que ni menaces ni sévices physiques n'eussent fait broncher (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 265). ♦ P. métaph. Scandale à l'E.D.F.: c'est le règne des « sévices publics » (Le Figaro Magazine, 4 oct. 1986, pp. 150-151). − Au sing., littér., rare. Je suis bien avec l'Inquisition; il n'aura nul sévice à craindre (Renan, Drames philos., Eau jouvence, 1881, V, 2, p. 503). − DR. Violences exercées par un mari sur sa femme, un père sur ses enfants, un maître sur ses serviteurs. Accuser qqn de sévices; user de sévices envers son fils. Les époux pourront réciproquement demander le divorce pour excès, sévices ou injures graves, de l'un d'eux envers l'autre (Code civil, 1804, art. 231, p. 43).Une version qui n'a pas du tout convaincu les enquêteurs en raison des traces trop nombreuses de sévices que présentait le bébé (L'Est Républicain, 29 janv. 1987, p. 21, col. 5). ♦ Sévices à enfant. [Le concubin] a déjà eu maille à partir avec la justice précisément, pour sévices à enfant, ce qui lui a valu une condamnation de deux ans de prison (L'Est Républicain, 29 janv. 1987, p. 21, col. 2). ♦ Porter plainte en cas de sévices. L'apprenti peut porter plainte en cas de sévices ou de mauvais traitements (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 70). Prononc. et Orth.: [sevis]. Ac. 1694-1740: sevice, subst. fém.; dep. 1762: sévices, subst. masc. plur. Étymol. et Hist. 1273 sing. cevise « acte de brutalité, mauvais traitement » nuissement ne cevise (Lett. d'E. de Nueblans dans Dépos. en fav. des droits de l'égl. d'Autun, 1282, Cathédr., A. Autun ds Gdf. Compl.); 1399 sévice (Pièce Y 5222, f. 95 ds Bibl. École des Chartes, t. 35, 1874, p. 491); 1690 plur. (Fur.). Empr. au lat. d'époque impérialeseavitia « fureur, violence, furie; rigueur, cruauté », dér. de saevus « en fureur; cruel, sauvage ». Fréq. abs. littér.: 46. |