| SÉRÉNISSIME, adj. A. − [Titre honorifique donné à quelques princes ou hauts dignitaires] Altesse sérénissime. Toutes les fois que le podesta ou la sérénissime seigneurie veulent se défaire de quelqu'un, on apporte ici le quidam, mort ou vif (Hugo, Angelo, 1835, p. 69).En même temps, le très sérénissime, très respectable et très cher frère, duc de Chartres est installé solennellement grand-maître de l'ordre de la franc-maçonnerie en France (Naudon, Fr.-maçonn., 1963, p. 43). − [P. méton.] Le duc d'Orléans s'était même donné la peine d'écrire (...) de sa main sérénissime, que Charles X venait de faire royale (Dumas père, Comment je devins aut. dram., 1833, introd., p. 30). − Iron., p. anal. Noble, majestueux. Le second service avait pour plat du milieu une sérénissime oie pleine de marrons (Balzac, Pts bourg., 1850, p. 109). B. − HIST. La Sérénissime République, ou, absol., empl. subst. la Sérénissime. La République de Venise. Plus tard, quand Byzance dut s'effacer devant Venise, la Sérénissime République arma même une flotte marchande de galères (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p. 119).Pas plus que la Prusse, l'état habsbourgeois, dynastique et, par nature, polymorphe, n'aurait à se plaindre de cette guerre, s'il substituait à la Belgique lointaine, sinon la Bavière, du moins les territoires de la Sérénissime (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 462). Prononc. et Orth.: [seʀenisim]. Ac. 1694, 1718: sere-; dep. 1740: séré. Étymol. et Hist. a) [xiiies. « dans un texte italianisant » d'apr. Bl.-W.1-5] 1336-37 serenissime « titre honorifique donné à certains souverains » (Lettre de Marino Samidio ds Bibl. Éc. Chartes, t. 56, p. 44); 1441 « id. (en parlant d'un souverain italien) » (Trad. d'Emm. Piloti ds Chev. au Cygne, I, 316 ds Gdf. Compl.); b) 1607 « très illustre » (Oudin Fr.-Esp.). Empr., à diverses époques, à l'ital.serenissimo, même sens, superl. de sereno « serein » (serein1*). Fréq. abs. littér.: 61. Bbg. Hope 1971, p. 50. − Wind 1928, p. 46. |