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SÉPIA, subst. fém.
A. − ZOOL. [N. sc. de la seiche] Nous n'oserions plus, après lui [Marcel Proust], toucher à ces êtres pourchassés, soigneux de brouiller leur trace et de propager à chaque pas leur nuage individuel, comme fait la sépia (Colette, Ces plais., 1932, p. 186).
B. −
1. Substance colorée, de teinte brune, extraite d'une poche de la seiche et qui est utilisée pour le dessin au lavis. Bâton, crayon de sépia; passer un dessin à la sépia. La sépia employée par les aquarellistes est fournie par la vessie d'un petit mollusque, la seiche (sépia). Elle est d'un ton plus ou moins chaud, selon qu'elle est naturelle ou colorée (Adeline, Lex. termes art, 1884).
Empl. adj. De la couleur de cette substance. Couleur, teinte sépia. Cet artiste traite surtout des paysages et des marines, animés de quelques scènes dans le style de Watteau, de Boucher ou de Vernet, en divers camaïeux fort délicats: vert, sépia, rose, bleu (G. Fontaine, Céram. fr., 1965, p. 64).
2. P. méton. Dessin exécuté avec cette matière. Vous ne faites que des sépias. Le tableau de David n'est pas autre chose (Delacroix, Journal, 1857, p. 8).Ce qui est vrai pour un objet de quelques centimètres est vrai pour une figure ou un paysage. Un visage de Vinci ou de Rembrandt, aux incalculables variations de valeurs, le prouve autant que les sépias d'après nature de Lorrain ou du Poussin (Arts et litt., 1935, p. 30-8).
Prononc. et Orth.: [sepja]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. I. [1665 ceppia « seiche » cité comme un mot gr. (M. Thévenot, Relation d'un voyage fait au Levant, p. 157 d'apr. R. Monnot ds Fr. mod. t. 21, p. 139)] 1791 seppie (Valm., s.v. seche); 1832 sépia (Raymond). II. 1804 « liquide noirâtre produit par la seiche et qu'on emploie en peinture » (Duméril Hist. nat., p. 184, 488); 1839 « dessin fait à la sépia » (Balzac, Curé vill., p. 34). I empr. au lat. sepia « sèche », aussi « encre produite par cet animal » en lat. d'époque impériale. Il serait empr. à l'ital. seppia (FEW t. 11, p. 478; Hope, p. 450) dont la forme a pu aussi influencer les graphies en -pp- du fr. Fréq. abs. littér.: 35.