| SÉDITIEUX, -EUSE, adj. et subst. A. − Adj. et subst. (Personne) qui suscite une sédition, qui y prend part, qui se met en révolte ouverte contre l'autorité établie. Synon. agitateur, factieux, insoumis, rebelle, révolté.Arrêter les séditieux. L'histoire (...) présente (...) les Gracques comme des séditieux, des révolutionnaires, des scélérats (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 435).L'agent se fâcha, menaça de me conduire au poste comme séditieux, défaitiste et fauteur de scandales (Arnoux, Paris, 1939, p. 103). B. − Adj. [En parlant d'une chose] Qui pousse à la sédition, qui tend à provoquer une sédition. Affichage, chant, discours, emblème, mouvement, propos séditieux; brochure, déclamation, harangue séditieuse; attroupements, cris, écrits séditieux; lettres, paroles séditieuses. Le Parlement avait condamné les lettres du duc de Bourgogne adressées aux bonnes villes, comme mauvaises, séditieuses, scandaleuses et offensives à la majesté royale (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 132).Il arriva à ma mère, sous la Terreur, de chanter une chanson séditieuse contre la république. Le lendemain, on vint faire une perquisition chez elle (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 83). − [P. méton.] Quant à la majorité des citoyens français, ils ignoraient qu'on servît tous les soirs, rue de Varennes, un thé subversif et des petits fours séditieux (Coppée, Franc-parler II, 1896, p. 75). C. − Adj. Enclin à la sédition, à l'opposition; révolté. Tout le Quartier Latin connaissait le Calife (...) son caractère fanatique, séditieux, irascible, tout d'une pièce (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p. 1118).Fils unique, destiné à vendre le cognac de ses pères, il hérita aussi un esprit séditieux dont j'ignore l'origine. Très tôt, il fut l'ennemi des siens et refusa de passer par la porte ouverte (Chardonne, Romanesques, 1937, p. 11). REM. Séditieusement, adv.D'une manière séditieuse. Il parla séditieusement sur la place publique (Ac. 1935). Prononc. et Orth.: [sedisjø], fém. [-ø:z]. Ac. 1694, 1718: seditieux; dep. 1740: sé-. Étymol. et Hist. 1. Adj. a) ca 1355 cri sedicieus « qui tend ou provoque à la sédition » (Bersuire, f o41 verso ds Littré); b) ca 1370 « qui prend part à une sédition » cité seditieuse (Nicole Oresme ds Meunier, Essai sur la vie et les ouvrages de Nicole Oresme, p. 199); cf. ca 1470 gens partiaux et seditieux (George Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 4, p. 11); 2. 1413 subst. seditieux, troubleurs de paix (Lett. de Charl. VI, Chambre des comptes de Paris, f o18 v ods Gdf. Compl.). Empr. au lat. class.seditiosus « id. » de seditio, v. sédition. Fréq. abs. littér.: 149. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 417. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970] p. 306. |