Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
* Dans l'article "RÔTIR,, verbe"
RÔTIR, verbe
I. − Empl. trans.
A. − ART CULIN.
1. Faire cuire (de la viande) sans graisse et à feu vif, à la broche ou au four. Rôtir un poulet, un gigot. Ils vendent de petites brochettes de morceaux de mouton, gros comme une noix et rôtis au four (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 227).Ils allumaient, à la nuit (...) de grands feux auxquels ils rôtissaient des bœufs entiers, embrochés aux sapins antiques de la montagne (A. France, Île ping., 1908, p. 142).
2. Faire cuire (un autre aliment) sans graisse et à feu vif, au gril, sous la cendre ou à la poêle. Rôtir le café (vieilli), les marrons. Les chocolats d'Italie conviennent peu aux Français: en général, le cacao en est trop rôti (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 118).Sa fille, lui apportait au lit du chocolat et des tartines beurrées (...). − Mais, Yvonne, s'écriait MmeWachfield, elles ne sont pas rôties, ces tartines (Arland, Ordre, 1929, p. 325).
3. Loc. proverbiales, fam. ,,C'est un feu à rôtir un bœuf`` (Ac.). ,,C'est un très grand feu`` (Ac.). Au fig. ,,N'être bon ni à rôtir, ni à bouillir`` (Ac.). ,,N'être bon à rien (en parlant de choses ou de personnes)`` (Ac.). Attendre que les alouettes, les cailles, vous tombent toutes rôties dans le bec. V. alouette, caille1.Rôtir le balai*.
B. − [Le compl. désigne une pers.] Brûler vif. Pendant son bas âge, son aïeul avait été rôti en place de Grève à Paris (Borel, Champavert, 1833, p. 141).
C. − P. exagér. Provoquer une sensation de chaleur, de brûlure; réchauffer, brûler. On peut le voir assis sur une chaise devant un feu qui lui rôtit le ventre, mais il a froid dans le dos (Renard, Journal, 1903, p. 858).Le soleil tape (...). Le vent qui passe rôtit la peau (Gide, Retour Tchad, 1928, p. 935).
Empl. pronom. S'exposer, être exposé à une source de chaleur vive. Désolé, mon cher capitaine, désolé; mais ne restez pas à vous rôtir au soleil, entrez donc, entrez donc (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 5).Le vieux garde rapprochait sa chaise de la cheminée où croulaient des tisons ardents, il se rôtissait les jambes (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 73).
Se rôtir (au soleil). Se faire bronzer (sous le soleil). Être New-Yorkais ce n'était pas, dans ce temps-là, s'enfuir l'hiver à Cuba, se rôtir à Palm-Beach ou faire du ski à Banff (Morand, New-York, 1930, p. 113).
D. − Vieilli. Dessécher par un excès de chaleur ou de froid. Il a gelé cette nuit; si le soleil vient à donner maintenant, il rôtira tous les bourgeons, toutes les fleurs (Ac.).Tous nos orangers sont rôtis [depuis le froid] (Mérimée, Lettres à une autre inconnue, 1869, p. 210).
II. − Empl. intrans.
A. − ART CULIN.
1. [Le suj. désigne une viande] Cuire sans graisse et à feu vif, à la broche ou au four. Rougeur [du couchant] qui (...) s'associait (...) à la rougeur du feu au-dessus duquel rôtissait le poulet (Proust, Swann, 1913, p. 133).
2. [Le suj. désigne un autre aliment] Cuire sans graisse et à feu vif, au gril, sous la cendre ou à la poêle. La chaleur de la poêle où rôtissaient les marrons (A. France, Livre ami, 1885, p. 169).
B. − P. exagér. Être exposé à une chaleur très forte. Les vignes d'espèces bourguignonnes, (...) se substituent aux plants qui rôtissent sur les coteaux du Rhône (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 42).Les autres s'enfuirent, se cachèrent dans un grenier à paille au-dessus de l'écurie. Ils rôtissaient là-dedans. Il fallait soulever les tuiles pour avoir de l'air (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 431).
REM. 1.
Rôtissement, subst. masc.Action de rôtir. Jourdan, à genoux, surveillait le rôtissement. Juste, la chair du chevreau venait de se fendre au pli de l'épaulon (Giono, Que ma joie demeure, 1935, p. 155).
2.
Rôtissure, subst. fém.Fait d'être brûlé. Ce sont des feuilles qui n'étaient pas mortes, des feuilles que l'incendie a brusquement flétries. Les arbres qui les portaient pourront-ils supporter cette rôtissure et asphyxie momentanée? (Gide, Retour Tchad, 1928, p. 975).
Prononc. et Orth.: [ʀoti:ʀ], [ʀ ɔ-], (il) rôtit [-ti]. Littré: [o]: ,,Quelques-uns prononcent vicieusement ro-tir`` (-o- = [ɔ]); DG [o] (id. ds Lar. Lang. fr.); Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1968 [ɔ], [o]; Martinet-Walter 1973, Rob. 1985 [o], [ɔ]. L'accent circonflexe, d'orig. étymol., protège encore, dans une certaine mesure, l'o contre l'ouverture, naturelle en position atone. Mais ,,la prononciation avec o ouvert est plus fréquente et plus spontanée`` (Grammont Prononc. 1938, p. 22) et ,,c'est une affectation ridicule et tout à fait contraire à l'harmonie des sons que de vouloir prononcer rôti avec l'accent circonflexe`` (Dupuis, p. 108 ds Buben 1935, § 28). Même hésitation entre la tendance naturelle et l'infl. de la graph. ,,dans côté (surtout dans à côté), côtelette, hôtel (et ses dérivés), hôpital`` (G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, p. 212). V. ces mots prononc. Ac. 1694, 1718: rostir; dep. 1740: rôtir. Étymol. et Hist. A. Trans. 1. 1155 « faire cuire (de la viande) à feu vif, à la broche ou sur le gril » (Wace, Brut, 11482 ds T.-L.); 2. a) ca 1190 « exposer à une forte chaleur » (Renart, éd. M. Roques, XI, 11534); b) ca 1190 pronom. « s'exposer à un feu, à un soleil ardent » (ibid., 12068). B. Intrans. 1. 1178 « cuire, être cuit à feu vif » (ibid., XII, 13122); 2. 1690 « être exposé à une chaleur très vive » (Fur.). Du germ. *raustjan « rôtir », cf. l'a. h. all. rôsten, all. rösten, m. néerl. roosten (FEW t. 16, p. 685a; Guinet, pp. 163-164). Fréq. abs. littér. Rôtir.: 201. Rôti: 403. Fréq. rel. littér. Rôtir: xixes.: a) 203, b) 427; xxes.: a) 381, b) 220. Rôti: xixes.: a) 368, b) 817; xxes.: a) 763, b) 502.
DÉR.
Rôtissage, subst. masc.Action de faire rôtir; résultat de cette action. Le rôtissage d'un poulet. Le rôtissage du cacao est encore une opération délicate (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 119).Rôtissage (...): On prépare les rôtis à la broche ou dans un vase quelconque non clos, et la cuisson s'opère à l'air libre ou au four (Ali-Bab, Gastr. prat., 1907, p. 81). [ʀotisa:ʒ], [-ɔ-]. Supra prononc. 1resattest. a) 1757 « torréfaction (des minerais) » (Encyclop. t. 7, p. 947b, s.v. grillage), 1825 « torréfaction du cacao » (Brillat-Sav., loc. cit.), b) 1842 « action de rôtir (une viande) » (Mozin-Peschier); de rôtir, suff. -age*.
BBG.Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 444. − Meier (H.), Gelós (S. de). Zur Problematik des germanischen Einflusses auf den romanischen Wortschatz. Arch. St. n. Spr. 1968, t. 205, pp. 277-283. − Quem. DDL t. 17 (s.v. rotissure), 32.