| RÉVOLTANT, -ANTE, part. prés. et adj. I. − Part. prés. de révolter*. II. − Adjectif A. − Domaine métaphys. ou mor. 1. Qui remplit d'indignation, de dégoût, de mépris. Brutalité, injustice révoltante. Non, elle est ignoble [une histoire], elle est révoltante! (Aymé,Cléramb.,1950, II, 10, p. 126).Cette lettre est d'une hypocrisie révoltante! (...) Essaie de ne plus penser à moi. Pourquoi ne dit-il pas simplement: Ne pense plus à moi? (Beauvoir,Mandarins,1954, p. 405). − C'est révoltant. Comme je n'ai jamais eu d'argent, jamais je n'ai pu faire ce que je voulais (...). Aujourd'hui qu'il nous vient un peu d'argent, voilà mes enfants qui m'embêtent. Avouez que c'est révoltant (Duhamel,Terre promise,1934, p. 137). − C'est révoltant de + compl. indiquant la cause.Notre 5 pour 100 (...) c'est un maximum qu'on veut rétablir sur les capitalistes. C'est révoltant de principes et de conséquences (Lamart.,Corresp.,1836, p. 188).C'est révoltant de bêtise (Du Camp,Hollande,1859, p. 150). 2. Qui suscite le refus, l'opposition de l'âme, de l'esprit. La faute impardonnable de M. de Talleyrand envers la France, c'est d'avoir consenti aux révoltants traités de Vienne (Chateaubr.,Mém., t. 4, 1848, p. 561).La vie m'apparut odieuse et révoltante, pleine de misères, de hontes, d'infamies voulues ou inconscientes (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Ermite, 1886, p. 1057). B. − Domaine esthét., intellectuel.Qui est contraire au bon goût, aux règles établies; qui suscite la réprobation. Les erreurs révoltantes où sont tombés « presque tous » les grands maîtres en traitant ce genre difficile [la musique d'église] (Berlioz,À travers chants,1862, p. 263).Que nous veulent les écrivains avec ce révoltant patois? L'argot est odieux! L'argot fait frémir! (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p. 188). − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre, rare. Entre le meilleur et le pire, il y a place encore pour le hardi, l'absurde, le cocasse, le révoltant et le saugrenu (Colette,Jumelle,1938, p. 125).Le révoltant, dans tout cela, c'est que toute cette histoire (...) c'est ma faute (Duhamel,Combat ombres,1939, p. 251). Prononc. et Orth.: [ʀevɔltɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1749 (d'Argenson, Journal, t. 5, p. 443 ds Brunot t. 6, p. 73, note 1). Part. prés. adj. de révolter*. Fréq. abs. littér.: 298. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 602, b) 293; xxes.: a) 452, b) 723. Bbg. Gohin 1903, p. 236. |