| * Dans l'article "RÉSONNER,, verbe intrans." RÉSONNER, verbe intrans. A. − 1. Produire un son amplifié, ou une vibration qui engendre un son. Résonner lugubrement, sourdement; résonner comme l'ouragan, comme un tambour; faire résonner des accords, des cordes, un diapason, un tambour; des coups résonnent; projectile qui résonne en tombant. Il gravissait le perron arrondi, ses pas résonnaient sur les dalles (Mauriac, Myst. Frontenac, 1933, p. 23).Bientôt, le premier marteau résonna contre le coin de bois ferré qui enfonçait un cercle sur la partie renflée d'un tonneau (Camus, Exil et Roy., 1957, p. 1600). − En partic. Synon. de sonner, tinter.Je courus à la demeure suivante, et vingt fois de suite, je fis résonner la sonnerie (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Nuit, 1887, p. 1142).Cependant, un après-midi d'automne, nous entendîmes résonner son coup de sonnette impérieux et bref (A. France, Vie fleur, 1922, p. 538). 2. a) [Le suj. désigne le son lui-même] Retentir en s'accompagnant d'échos, de vibrations sonores. Le bruit, l'écho, des cris résonne(nt). Son rire résonna dans le silence de la nuit (Rolland, J.-Chr., Aube, 1904, p. 109).Sa voix résonnait dans le salon vide (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 242). b) Au fig. − [En parlant d'un souvenir, d'un son émis ou d'une parole prononcée dans le passé] Les dernières phrases du père résonnaient en écho à ses oreilles (Jouve, Paulina, 1925, p. 125).J'étais un enfant. Sa voix [de mon père] résonne encore dans mon oreille (Arnoux, Seigneur, 1955, p. 138). ♦ Résonner à qqn dans l'oreille. La proclamation qu'on a faite du haut de ce balcon me résonne encore dans l'oreille (Hugo, M. Tudor, 1833, 3ejournée, 2epart., 1, p. 191). ♦ P. métaph. Tous les chants, toutes les voix, tous les parfums, toutes ces choses qui forment la vaste harmonie qu'on nomme nature, poésie, Dieu, résonnaient dans son âme, y vibraient en longs chants intérieurs (Flaub., Smarh, 1839, p. 109). − [Avec un adv. de qualité] Synon. de sonner.Je suis vicomtesse. Vicomtesse résonne fort bien quand on vous annonce: madame la vicomtesse de K. (Fongeray, Soir. Neuilly, t. 2, 1827, p. 330).J'étais député!!! Voilà un titre qui remplit bien la bouche et résonne agréablement à l'oreille (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 334). − Rare, poét., empl. trans. [Avec compl. d'obj. interne] Faire retentir. Et maintenant, triomphe! Il n'est plus dans mon cœur Une fibre qui n'ait résonné sa douleur (Lamart., Harm., 1830, p. 360). B. − [Le suj. désigne le milieu ambiant] Renvoyer un son en le prolongeant ou en l'amplifiant, s'emplir de bruit. Synon. retentir, vibrer.Faire résonner une voûte. Cette salle ne résonne pas, résonne beaucoup (Ac.1835-1935). − Résonner de (qqc.).[Mon grand-père] ne parle pas souvent; mais comme il est sourd, il crie si haut que toute la maison en résonne (Sand, Meunier d'Angib., 1845, p. 192).Toute la ville résonnait des marteaux: les ouvriers travaillaient aux deux églises (La Varende, Heur. humbles, Pèlerins d'Argentan, 1942, p. 25).Au fig. Tout résonnait du bruit de ses louanges, du bruit de ses exploits (Ac.).,,On le louait de partout, on s'entretenait partout de ses exploits`` (Ac. 1835-1935). Prononc. et Orth.: [ʀezɔne], (il) résonne [-zɔn]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 « renvoyer le son; produire un son accompagné de résonances » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 2589, 5593); 2. fin xiies. (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, 104, 8: de totes parz. resonent li dit des apostres). Empr. au lat.resonare « produire un son accompagné de résonances; renvoyer un écho; retentir (du bruit de...) ». Fréq. abs. littér.: 951. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 314, b) 1 666; xxes.: a) 1 137, b) 1 343. DÉR. Résonnement, subst. masc.,vx ou littér. a) Action de résonner, de retentir, de renvoyer le son. Synon. résonance.Le résonnement de cette voûte nuit à la voix (Ac.1798-1878).Les canons ont chacun leur son, leur timbre, leur résonnement, leur boum ronflant ou strident ou sec ou fracassant (Goncourt, Journal, 1870, p. 676).b) Au fig. Retentissement. Sa souffrance perdait son résonnement sentimental et toute qualité qui la différenciât de la joie (Montherl., Songe, 1922, p. 165).− [ʀezɔnmɑ
̃]. Ac. 1718: resonnement, Ac. 1740-1878: ré-. − 1resattest. a) xiies. resonement « bruit » (Texte lorrain, publié par F. Bonnardot ds Romania t. 5, p. 279 [lat. strepitus]), b) 1611 « retentissement » (Cotgr.); de résonner, suff. -ment1*. |