| RÉGULE1, subst. masc. A. − CHIM. ANC. Substance métallique non ductile extraite de certains minéraux et considérée comme la partie la plus pure de ceux-ci. L'oxyde d'antimoine se réduit à l'état métallique (...). Le métal est coulé dans des lingotières en fonte. Ce produit est appelé régule d'antimoine (Wurtz, Dict. chim., t. 1, vol. 1, 1869, p. 356). ♦ Régule jovial. Alliage d'antimoine et d'étain. Régule de Vénus. Alliage d'antimoine et de cuivre. Régule d'arsenic. ,,Arsenic métallique, arsenic noir, dit, dans le commerce, mort aux mouches`` (Littré). Rem. ,,Mot employé pour désigner l'état métallique. Régule d'antimoine, d'arsenic, de cobalt, de molybdène, antimoine, arsenic, cobalt, molybdène`` (Lavoisier, Traité élém. chim., Paris, Cuchet, t. 3, 1789, p. 141). B. − TECHNOL. Alliage notamment à base d'étain, de plomb et d'antimoine, ou constitué de résines synthétiques, que l'on utilise comme revêtement antifriction pour les pièces (bielles, coussinets,...) soumises à un frottement prolongé. Le régule est un alliage de plomb, d'étain, de cuivre, d'antimoine et de nickel; cette composition est variable suivant la dureté à obtenir ou le point de fusion choisi (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 48). Prononc. et Orth.: [ʀegyl]. Homon. et homogr. régule2. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1611 anc. chim. regule d'antimoine (Cotgr.); 1690 regule martial (Fur.); 2. 1932 « alliage antifriction » (Lar. 20e). Empr. au lat. des alchimistesregulus « régule », empl. métaph. du lat. class. regulus « jeune roi, petit roi », dimin. de rex, v. roi (les alchimistes croyant que le régule d'antimoine pouvait devenir de l'or, roi des métaux), d'où en fr. le sens de « roi insignifiant » (La Grise, tr. Guevara, I, 2 ds Hug.); puis, en b. lat. terme d'ornith. « roitelet », sens repris par le fr. 1858 (Legoar.) par l'intermédiaire du lat. sc. regulus (cf. Buffon, Oiseaux, t. 5, p. 363). |