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RÂBLÉ, -ÉE, adj.
A. − [En parlant d'un animal quadrupède] Qui a le râble épais et court. Cheval, chien, lapin, lièvre râblé. Les ruminans fortement rablés, comme les bœufs (Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 345).Je m'arrêtais sous la lune, rentrant chez moi, à caresser le chat râblé qui me suivait le long des grilles du Luxembourg (Giraudoux, Simon, 1926, p. 116).
B. − P. anal.
1.
a) [En parlant d'une pers.] Qui est carré, trapu et vigoureux. Synon. costaud, massif; anton. élancé, filiforme, fluet, longiligne, mince, svelte.Une femme courte, râblée comme un cochon (Claudel, Connaiss. Est, 1907, p. 47).Je suis pris d'un fol amour pour ce petit homme râblé et pétri en boule par qui sait combien d'hivers et de moissons à travers ses père et mère (Giono, Gds chemins, 1951, p. 59).
Empl. subst., rare. Il vaut mieux avoir pour chef un râblé débrouillard qu'un calé à lorgnon (Montherl., Olymp., 1924, p. 373).
P. métaph. J'ai lu, ces jours-ci, le livre de Cladel, Les Va-nu-pieds. C'est musculeux, c'est rablé, c'est puissant; mais c'est canaille, trop canaille. On pourrait justement comparer ce livre à ces toiles, qui font la devanture d'une baraque de foire, où luttent des Hercules de village. Ça ne fait rien, c'est un talenteux, ainsi que disait le cher Théo (Goncourt, Journal, 1873, p. 953).Une sérénité divine, pour ainsi parler, règne dans ses Chroniques rimées (...) d'un si savoureux beau français qui donne comme l'impression du faire robuste et râblé de maître Nicolas Boileau-Despréaux (Verlaine, Œuvres compl., t. 5, Hommes d'auj. (Ponchon), 1885-93, p. 452).
b) [En parlant d'une partie du corps] Costaud, large, bien en chair. Elle forçait Gaussin à admirer (...) cette perfection de petit corps aux reins râblés, aux bras pleins (A. Daudet, Sapho, 1884, p. 197).Un vieil imperméable jaune, posé sur ses épaules râblées (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 86).
2. Rare. [En parlant d'un animal] Qui est gros, bien en chair. Un gros freux râblé, de vol mou, qui s'empêtra dans une liane de vent, trébucha des deux ailes et tomba comme une épave dans le vide du vallon (Giono, Solit. pitié, 1932, p. 186).
3. [En parlant d'une chose concr.] Épais, large. Les arbres deviennent plus forts et plus petits, plus râblés (Flaub., Champs et grèves, 1848, p. 189).Cette écriture nerveuse, simplifiée à l'excès, et pourtant régulière, ronde, comme râblée! (Martin du G., Thib., Sorell., 1928, p. 1169).
REM. 1.
Râblu, -ue, adj.,vieilli, synon.a) [Corresp. à râble A] Lièvre bien râblu. Et devant les bœufs râblus, Le baby suçait son pouce (Rollinat, Névroses, 1883, p. 224).b) [Corresp. à râble B; en parlant d'une pers.] C'était un petit homme, râblu, ventru, coloré, à la démarche lourde et pacifique de bon vivant plein de soupe et de bière (Courteline, Train 8 h 47, 1888, 1repart., II, p. 17).Empl. subst. Lui et moi, deux râblus (Arnoux, Calendr. Fl., 1946, p. 110).P. métaph. Une locomotive (...) à quatre essieux couplés (...) musculeuse, râblue, les reins à l'épreuve (D'Esparbès, Ceux de l'an 14, 1917, p. 23).
2.
Râblure, subst. fém.,rare. Fait d'être carré, costaud. [Boisroger] jetait, dans une ode bouffonnante, une caricature grandiose et titanesque, le masque comique de quelque bourgeois Farnèse, une pochade, une vengeance où éclataient la rablure et la carrure épiques d'un dessin de Michel-Ange (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p. 128).On ne se lasse pas (...) de la virulence de ces comédiens colorés (...), de ces chanteurs qui ne sont jamais au-dessous du ton, de l'élasticité de leurs membres infatigables, de leur râblure, de leurs bons mots qui éclatent comme des bombes (Morand, New-York, 1930, p. 178).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɑble], [-a-]. Ac. 1694-1878: râble; Ac. 1798 ,,on dit plus ordinairement râblé``; Ac. 1935: râblé. Étymol. et Hist. Ca 1570 « qui a le râble épais et court (d'un animal) » (Charles IX, Chasse roy., 8 ds Gdf. Compl.); 1765 p. ext. (Encyclop., s.v. rable: Un homme bien rablé). Dér. de râble*; suff. -é*. Fréq. abs. littér.: 68.