| RUSSIFIER, verbe trans. Faire adopter les institutions, les coutumes, la langue russe; rendre russe. À l'humiliation que Daudet et moi éprouvons à voir notre littérature allemanisée, russifiée, américanisée, Rodenbach oppose la théorie qu'au fond, les emprunts sont bons, que c'est la nutrition avec laquelle s'alimente une littérature (Goncourt, Journal, 1891, p. 95).− Empl. pronom. Le yiddisch a perdu du terrain; ceux qui le parlent encore en Russie tendent, plus que jamais, à se russifier (Arts et litt., 1936, p. 54-1). − Au part. passé. Varsovie, cette ville quelque peu russifiée sans le savoir (Arts et litt., 1936, p. 52-2). Prononc.: [ʀysifje], (il) russifie [-fi]. Étymol. et Hist. 1830 Allemands russifiés (J.-B. May, Saint-Pétersbourg et la Russie en 1829, vol. 2, pp. 351-352 ds Quem. DDL t. 7). Comp. de russi- élém. tiré de russe* et du suff. -(i)fier*. DÉR. Russification, subst. fém.Action de russifier; résultat de cette action. Politique de russification. Les Mongols (...), les Morves et Tchérémisses finnois de la Haute-Volta subissent une russification continue (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 284).− [ʀysifikasjɔ
̃]. − 1reattest. 1892 la russification de certaines races étrangères (Guérin qui cite Alfred Rambaud); de russifier, suff. -ication, v. -ique et -tion. BBG. − Quem. DDL t. 2, 5 (s.v. russification), 9 (id.). |