| * Dans l'article "ROSETTE,, subst. fém." ROSETTE, subst. fém. A. − Objet, ornement circulaire dont la forme évoque celle d'une rose (en architecture, décoration, etc.). Sur sa poitrine [de la momie] descendaient deux autres colliers, dont les perles et les rosettes en or, lapis-lazuli et cornaline, formaient des alternances symétriques du goût le plus exquis (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 188).Il venait de découvrir (...) Naples, ses quartiers baroques, ses rosettes de pierre, ses chevaux à collier de cuivre (Nizan, Conspir., 1938, p. 115). 1. a) Nœud d'un ruban, à une ou deux boucles, que l'on défait en tirant les extrémités. [Le] vieillard (...) renouait les cordons de son carton avec les rosettes savantes, familières aux doigts des collectionneurs d'estampes (Goncourt, R. Mauperin, 1864, p. 25).Lorsque j'eus appris qu'on appelait les petits nœuds de ruban: des rosettes (quel âge pouvais-je avoir alors? Cinq ou six ans...) je m'emparai de quantité de ceux-ci, de celles-ci, dans la corbeille à ouvrage de ma mère (Gide, Feuillets d'automne, 1947, p. 312). b) Petite cocarde de cuir noir que les soldats, au xviiies., portaient dans leur chevelure attachée sur la nuque. (Ds Leloir 1961, Lar. 19e-Lar. Lang. fr.). c) Décoration portée à la boutonnière par les dignitaires de certains ordres civils ou militaires. Rosette de commandeur, d'officier de la Légion d'honneur; attendre, demander, obtenir, arborer la rosette. Il portait, non sans ostentation, la rosette d'officier de l'Instruction publique (Benoit, Atlant., 1919, p. 127): Au revers du veston, la rosette rouge, dans le plus petit modèle qui soit mis en vente, et qui cependant avait provoqué une mémorable scène quand M. de Coëtquidan l'avait achetée après sa promotion, le baron protestant qu'elle était « d'une grosseur répugnante », et feignant de vouloir commander des rosettes invisibles à l'œil nu, qu'on fabriquerait exprès pour lui.
Montherl., Célibataires, 1934, p. 769. 2. Domaines sc. et techn. a) Domaines sc.
α) BOTANIQUE − ,,Disposition de feuilles nombreuses et étalées, arrangées en cercle, rapprochées, et dont l'ensemble termine une tige souterraine ou rhizome, ou des rameaux aériens`` (Littré-Robin 1855). Rosette du pissenlit. D'autres plantes (...) se disposaient en touffes épaisses, étalant à la surface de l'eau leurs rosettes de feuilles découpées (Boule, Conf. géol., 1907, p. 72). − ,,Altération circulaire et fendillée dans le cœur d'un arbre`` (Jossier 1881; dict. xixeet xxes.).
β) MÉD. ,,Figure résultant de l'adhérence de globules rouges hétérologues autour d'un lymphocyte`` (Méd. Flamm. 1975). b) Domaines techn.
α) DÉCOR. Tige de bois fixée sur la traverse d'un portemanteau, et dont l'extrémité est en forme de champignon. (Dict. xixeet xxes.).
β) ÉQUIT. Molette de l'éperon (Dict. xixeet xxes.).
γ) HORLOG. Petit cadran d'une horloge, destiné à en avancer ou en retarder le mouvement (d'apr. Mots rares 1965; dict. xixeet xxes.).
δ) MIROIT. Filet tortillé ou partie blanchâtre apparaissant dans un miroir dont le tain a disparu. (Dict. xixeet xxes.).
ε) MUS. Ouverture circulaire, généralement ornementée, située au centre de la table d'harmonie du clavecin, du luth, de la guitare, de la viole, etc. Synon. rosace, rose1.C'est là, en 1785, qu'il construisit le dédacorde [instrument à dix cordes] qui est au musée du Conservatoire de musique, à Paris, lequel est orné d'une rosette aux initiales de Marie Antoinette (Grillet, Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 302).Voir Brenet Mus. 1926, p. 394.
ζ) RELIURE. Fer à dorer formant à lui seul un motif. (Dict. xixeet xxes.). P. méton. ,,Motif circulaire doré, réalisé à l'aide de ce fer`` (Rob.).
η) SERR. Petite plaque ronde qui est fixée sur une porte et au milieu de laquelle passe la tige du bouton de tirage. Voir Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 3, 1928, p. 57.
θ) TECHNOL. Plaque de métal percée d'un orifice rond, et servant à river les deux bouts d'une goupille. Voir Nosban, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 9. B. − Objet, produit dont la couleur évoque celle de la rose. 1. ALIM. Saucisson sec fabriqué dans la région lyonnaise. Les amateurs placent en général la rosette au premier rang des saucissons secs de Lyon. Elle est toujours consommée crue, en hors-d'œuvre (Ac. Gastr.1962). 2. TECHNOLOGIE a) Encre rouge obtenue à partir d'une essence de bois du Brésil. (Dict. xixeet xxes.). b) Cuivre rouge pur. En appos. Ceux qui ont creusé la terre à coups de pics pour en tirer le cuivre rosette (Arnoux, Abisag, 1919, p. 18). REM. Roset(t)ier,(Rosetier, Rosettier) subst. masc.,technol. Poinçon employé par les couteliers, les ouvriers sur métaux, pour faire des rosettes (supra A 2 b θ). (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [ʀozεt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1225 rosete « petite rose » (Reclus de Molliens, Miserere, 196, 9 ds T.-L.); 2. 1298 « ornement en forme de petite rose » (Pièce justif., A 144 ds J. M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, p. 382); 3. 1727 diamants rosettes (Nouv. archives de l'art fr., p. 289); 4. 1752 horlog. (Trév.); 5. 1765 « nœud formé de boucles qu'on peut détacher en tirant sur les bouts » (Encyclop.); 6. 1820 « en reliure, fer à dorer » (Lesné, La Reliure, p. 217 ds Littré); 7. 1830 « insigne de certains ordres civils ou militaires qui se porte à la boutonnière » (Balzac, Adieu, p. 6); 8. 1771 fleur en rosette (Trév.); 1812 feuilles en rosette (Mozin-Biber); 1817 « bouquet de petites feuilles terminant la tige d'une mousse » (S. Gérardin, Dict. raisonné de bot., Paris, Dondey-Dupré); 9. 1938 « saucisson sec de la région lyonnaise » (Mont.-Gottschalk). II. 1. 1576 « cuivre rouge » (Bodin, Républ., VI, 3 ds Hug.); 2. 1589 « sorte d'encre rouge » (Doc. ds Sté archéol. de Lorraine, 1859, p. 242). I dimin. de rose1*; suff. -ette (-et*). II dér. de rose2*; suff. -ette (-et*). Fréq. abs. littér.: 146. Bbg. Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 390. − Greimas Mode 1948, p. 57, 76. − Hasselrot 20es. 1972, p. 66. |