| ROQUEFORT, subst. masc. Fromage de lait de brebis, ensemencé d'une moisissure spéciale et affiné dans les caves de la région de Roquefort, en Rouergue, dans l'Aveyron. Dans le roquefort qui est le type des fromages [persillés] on obtient le persillé en ensemençant l'intérieur de la pâte avec des spores de pénicillium fournis par du pain moisi préparé à cet effet (Pouriau,Laiterie, 1895, p. 598).− Expr. pop., fam. ♦ Aller roquefort (vieilli). Exagérer. Il va roquefort. Il exagère. (quelques marins, fin 1918, 1919.) (Esnault, Notes compl. Poilu, [1919] 1957).Rem. Développement d'aller fort, exagérer (Esnault, Notes compl. Poilu, [1919] 1957). ♦ C'est plus fort que le roquefort. ,,« C'est excessif, exagéré, inadmissible ». Renforcement plaisant et allitéré de c'est fort, c'est trop fort au sens de « c'est exagéré »`` (Rey-Chantr. Expr. 1979). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɔkfɔ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1642 (Saint-Amant, Les Œuvres, seconde pert. Epître à M. de Melay, 152 ds
Œuvres, éd. J. Lagny, t. 2, p. 240: me presenter au nez Un Roquefort, mais des plus raffinez). Réduction méton. de fromage de Roquefort, commune de Roquefort-sur-Soulzon (Aveyron), où ce fromage est produit. Fréq. abs. littér.: 11. Bbg. Arveiller (R.). Contribution à l'ét. du lex. français... In: [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 32. − Quem. DDL t. 7. |