| ROMARIN, subst. masc. A. − BOT. Plante arbustive méditerranéenne de la famille des Labiacées, très rameuse, à feuilles persistantes, opposées, linéaires, vert sombre par-dessus, blanchâtres par-dessous, à petites fleurs bleues, parfois cultivée comme plante ornementale. Les haies de romarin fleurissent tout l'hiver, et attirent par leur âcre parfum les artistes ailés qui travaillent sur l'Hymette (About, Grèce, 1854, p. 132).Une inculte vallée toute bleue de romarins et toute noire de ronces (Lorrain, Sens. et souv., 1895, p. 43).Romarin officinal. Synon. de encensier (rem. s.v. encens). − [Avec une valeur symbolique] Cette plante utilisée autrefois dans des rites païens. Le bouquet de romarin que nos chefs décédés emportent avec eux au tombeau (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 217).Le pieux colon offrait à ses lares, couronnés de myrte et de romarin, une poignée de sel (A. France, Révolte anges, 1914, p. 214). B. − P. méton. Jeunes pousses, feuilles ou fleurs de romarin utilisées en gastronomie, parfumerie et médecine pour leurs propriétés aromatiques, stimulantes, vulnéraires, etc. Après l'ennui et l'incuriosité du premier empire, qui abusa des eaux de Cologne et des préparations au romarin, la parfumerie se jeta (...) vers les pays du soleil (Huysmans, À rebours, 1884, p. 152).Le romarin est employé comme stimulant, excitant et emménagogue (Planchon, Collin, Drogues orig. végét., t. 1, 1895-96, p. 512). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɔmaʀ
ε
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694; 1694: ,,Quelques-uns escrivent rosmarin``. Étymol. et Hist. xiiies. ros-marin (Livre des simples medecines, éd. P. Dorveaux, p. 172, n o1007); id. rosmarin (L'Aviculaire des oiseaux de proie, ms. Lyon 697, f o218c ds Gdf. Compl.); ca 1393 rommarin (Ménagier de Paris, II, 2, éd. G. Brereton et J. Ferrier, p. 124). Empr. au lat.rosmarinus (v. André Bot.) propr. « rosée de mer ». Fréq. abs. littér.: 58. |