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RIGOLADE, subst. fém.
Pop. ou fam.
A. −
1. [Corresp. à rigoler1A 1] Action de prendre du bon temps, de faire la fête, la noce et en particulier l'amour; résultat de cette action. Partie de rigolade. Je les trouve [les Masson] trop coureurs de plaisirs, trop jouisseurs, trop portés à la rigolade (Goncourt, Journal, 1878, p. 1224).
En partic., pop., vieilli. Synon. bagatelle, gaudriole.Moineaud (...) ouvrier parisien imprévoyant et gai, qui n'avait pour toute joie que la rigolade avec sa femme, quand il avait bu un coup (Zola, Fécondité, 1899, p. 9).
2. [Corresp. à rigoler1A 2] Rire bruyant et vulgaire; amusement, divertissement; plaisanterie; moquerie. Aimer la rigolade; quelle rigolade! On avait d'abord pouffé derrière ses programmes; les programmes s'abaissèrent, et une vaste rigolade, ouverte, sans pitié, fit onduler la salle (Montherl., Pte Inf. Castille, 1929, p. 663).Griollet (...) avait regardé Jerphanion, en ébauchant une grimace de rigolade complice. Mais l'ironie était restée au bord des lèvres (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 93).
Loc. verb.
Ne pas avoir le cœur/la tête à la rigolade. Ne pas avoir le cœur, la tête à s'amuser, à plaisanter; ne pas être de bonne humeur. Je voudrais vous avoir fait mieux rigoler, mais je n'ai qu'à moitié le cœur à la rigolade, une déveine! Ordinairement, il n'y a pas plus carnaval que moi (Bernanos, Imposture, 1927, p. 465).Je t'assure que je n'ai pas la tête à la rigolade (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 416).
Ne pas être à la rigolade. Ne pas être d'humeur à plaisanter. Eh bien! qu'est-ce encore aujourd'hui? Tu n'es pas à la rigolade, Est-ce que tu serais malade? As-tu mal dormi cette nuit? (Ponchon, Muse cabaret, 1920, p. 186).
B. − P. méton. Propos peu sérieux, fantaisiste. Synon. blague2(fam.), facétie, plaisanterie.Dire, échanger des rigolades. Les cochers, (...) jetaient un regard, lâchaient une rigolade: « Dis donc, tu ne paies rien?... Ohé! La grosse mère, je vas chercher l'accoucheuse!... » (Zola, Assommoir, 1877, p. 580).De fil en aiguille, même sur Napoléon on a trouvé des rigolades à se raconter (Céline, Voyage, 1936, p. 436).
Loc., fam. À la rigolade, pour la rigolade. Pour rigoler, plaisanter. Synon. pour rire (v. rire1I A 3 c).Tu te figures donc que c'est pour la rigolade qu'on échange des prunes! (Vallès, J. Vingtras, Insurgé, 1885, p. 363).V. arrière-but s.v. arrière- I B 2 ex. de Cendrars.
C. − P. ext.
1. Chose ridicule, peu sérieuse, sans importance. Synon. bagatelle, baliverne, foutaise (pop.).[Dans un tour nég.] Il voulait parler au notaire! Et séance tenante!... Il s'agissait pas de rigolade! mais de « Révolution Agricole »! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 572).Sur la nationale, le vent me prend de plein fouet. Je sens dans le volant que c'est loin d'être de la rigolade (Giono, Gds chemins, 1951, p. 216).
Prendre (qqc./qqn) à la rigolade. Prendre (quelque chose ou quelqu'un) comme une plaisanterie. Puisque Sénac sait la chose et puisque tu sais qu'il la sait, ne va pas t'imaginer qu'il prend ton histoire à la rigolade. Il en a paru, tout au contraire, surpris et remué (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 57).Moi je prends Mussolini à la rigolade (Queneau, Enf. du limon, 1938, p. 68).
2. Chose facile, faite sans effort, comme par jeu. 300.000 kilomètres à l'heure (...) pour le soleil, c'est une rigolade, lui qui est un million 300.000 fois plus gros que la terre. Et que le soleil est lui-même une rigolade pour la Voie Lactée (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 115).
Loc. À la rigolade. Sans effort, sans peine, très facilement. Les condés (...) devaient attendre (...) qu'elle soit dans le manque [de cocaïne], là ils allaient (...) la faire s'allonger [= avouer sa complicité] à la rigolade [comme ils voudraient] (Pt Simonin ill., 1957, p. 190).
Prononc.: [ʀigɔlad]. Étymol. et Hist. 1. 1815 « bamboche » (Winter, Chanson ap. Vidocq, Mém., t. 3, 1828-29, p. 298); 2. 1844 « amusement, divertissement » (Vidocq, Vrais myst. Paris, t. 5, p. 173); 3. 1875 « chose ridicule, peu sérieuse, sans importance » (Lar. 19e); 4. 1877 « chose dite pour faire rire » (Zola, loc. cit.). Dér. de rigoler1*; suff. -ade*. Fréq. abs. littér.: 186. Bbg. Darm. 1877, p. 82.