| RICTUS, subst. masc. A. − PATHOL. Contraction des muscles peauciers de la face due à un spasme nerveux et donnant au visage l'expression d'un rire forcé. Rictus sardonique du tétanos. Le rictus des morts était sur sa pauvre bouche (R. Bazin, Blé, 1907, p. 240).Sa contraction [du muscle risorius de Santorini] produit l'expression du rictus (G. Gérard, Anat. hum., 1912, p. 409). B. − P. anal. Rire forcé et silencieux ou sourire grimaçant et silencieux traduisant souvent des sentiments comme la jalousie, la colère, la méchanceté, la douleur. Rictus amer, douloureux, effroyable, hideux, moqueur, sarcastique; bouche contractée, crispée par un rictus. L'homme répondit avec un rictus aimable dont le sourire caressant d'un crocodile donnerait quelque idée (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 709).Cette détresse honteuse était si grande, que je ne pouvais pas m'empêcher de grimacer. Je voyais dans les glaces, les vitres, un visage (...) avec ce rictus navrant qui demande pitié, ressemble à un hideux sourire (Bernanos, Journal curé camp., 1936, p. 1166).V. imprimer I A 3 ex. de Daniel-Rops. − [À propos d'un animal] Un rictus découvrit ses crocs, éclatants sous les babines noirâtres (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 323). Prononc. et Orth.: [ʀiktys]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1821 (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, p. 274). Mot lat. signifiant « ouverture de la bouche, bouche ouverte », part. passé de ringor « grogner en montrant les dents ». Fréq. abs. littér.: 104. |