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RIANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. − Part. prés. de rire*.
II. − Adjectif
A. −
1. [En parlant d'une pers.] Vieilli ou littér. Qui rit, a l'air gai, joyeux. Synon. rieur.Beaucoup de critiques mettent au dessus de tout dans l'œuvre de Raphaël ces riantes et heureuses madones qui ignorent encore la sublimité de la lutte(R. Ménard,Hist. Beaux-Arts, 1882, p. 101).Ma mère apparaîtra sur le seuil, scandalisée, riante (Colette,Sido, 1929, p. 87).
P. métaph. Quelle est là-bas là-bas légère et sinueuse Cette vapeur bientôt fondue à la clarté? La rivière riante, on la nomme Joyeuse, Qui roule son eau fraîche au milieu de l'été (Jammes,Prem. livre quatrains, 1923, p. 43).
2. [En parlant d'un élément du visage, d'une manière d'être] Qui exprime la joie, la gaieté. Synon. gai, rieur, souriant; anton. chagrin2, douloureux, morose.Air riant; figure, mine riante. Si ton doigt y souligne [dans mon journal] un mot frais, un mot tendre, De ta bouche riante, enfant j'ai dû l'entendre (Brizeux,Marie, 1840, p. 97).[Georges] en parlait [de la musique de Christophe], le visage animé, les yeux brillants, riants, et les larmes tout proche: un amoureux! (Rolland,J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1498).
B. − P. méton.
1. [En parlant d'une chose concr., en partic. d'un élément de la nature] Qui est agréable à la vue, plein de séduction et dispose à la gaieté. Synon. charmant, gai, plaisant, rieur.Bocage, village riant; colline riante. Ce chemin (...) me rapprochait de la campagne: je la voyais s'étendre au loin dans la direction du couchant, triste ou riante, verte ou glacée, suivant la saison (Fromentin,Dominique, 1863, p. 68).Nous descendons [de l'avion] près d'un riant hôtel, aux fauteuils de chintz (Maurois,Journal, 1946, p. 286).
Riant de.L'époque où le travail et l'industrie auront converti ces lieux, aujourd'hui incultes et solitaires, en campagnes riantes de verdure et riches en moissons (Crèvecœur,Voyage, t. 2, 1801, p. 176).
Riant en.La nature, tantôt riante en tous ses traits, De verdure et de fleurs égayant ses attraits; Tantôt mâle, âpre et forte, et dédaignant les grâces, Fière, et du vieux chaos gardant encor les traces (Delille,Homme des champs, 1800, p. 110).
En partic. [En parlant d'une couleur, d'une lumière, d'un ton] D'une teinte claire, lumineuse, vive, qui dispose à la gaieté. Le soir lui apparaissait fait de couleurs précieuses et riantes; lui-même en humeur de rire (Toulet,Mariage Don Quichotte, 1902, p. 164).Delacroix (...) créera (...) des violets douloureux, funèbres, ou riants pour l'Entrée des Croisés à Constantinople (1840) et pour la Lutte de Jacob avec l'Ange (1861) (Kunstler,Art XIXes. Fr., 1954, p. 57).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre, rare. Caractère, état de ce qui est riant. Un des gouacheurs [Moreau l'aîné] les plus habiles, les plus légers, les plus pimpants, et le paysagiste qui, pour moi, a seul rendu la gaieté et le riant de la campagne parisienne (E. de Goncourt,Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 121).
2. [En parlant gén. d'une chose abstr.]
a) Gai, heureux. Mon avenir est à jamais fixé! C'est une longue suite de jours riants et paisibles. « Elle et moi, » ma vie se résume dans ces deux mots; vrai, je suis trop heureux (Sue,Atar Gull, 1831, p. 26).Une maison tranquille et sereine (...) une maison faite selon ses goûts où il lui sera loisible de vivre avec les plus riants de ses souvenirs (Organ. hospit. Fr., 1957, p. 31).
Être riant à qqn.Être favorable, sourire à quelqu'un. Il (...) se hâta de sortir du bois au grand trot, laissant maître John Bird s'en aller tranquillement du pas d'un honnête homme à qui tout est riant dans la vie (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 3, 1859, p. 439).
b) Qui est agréable, qui inspire des pensées gaies. Riant espoir. Tout en causant de Catherine et de Thomas, de ses riants projets pour l'avenir (Sue,Atar Gull, 1831, p. 9):
Les cordes de ta harpe semblent tordues avec les fibres de mon cœur et me résonnent douloureusement dans la poitrine (...) c'est mon âme qui pleure à travers la musique (...). − Maîtresse, répondit la harpiste (...) si mon chant t'attriste, je puis, en changeant de mode, faire naître des idées plus riantes dans ton esprit. Gautier,Rom. momie, 1858, p. 200.
c) Qui est aimable, séduisant à l'esprit. Anton. austère, rébarbatif.S'efforçant (...) tantôt par les préceptes d'une philosophie forte et sévère, tantôt par des doctrines plus riantes et plus faciles (...) de mettre le bonheur individuel à l'abri de la fureur des tyrans, de l'iniquité des lois (Cabanis,Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 12).L'auteur des Essais s'est attaché à rendre la philosophie, de sévère et farouche qu'elle était, accessible à tous et riante (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t. 7, 1853, p. 275).
d) Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre, rare. Caractère, qualité de ce qui est riant, de ce qui est agréable, séduisant. Il ne faudrait pas s'imaginer que Corrège soit un peintre exclusivement préoccupé du joli, de l'aimable et du riant (Gautier,Guide Louvre, 1872, p. 228).
Prononc. et Orth.: [ʀiɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « qui exprime la gaieté » (Roland, éd. J. Bédier, 1159: le vis cler e riant); 2. ca 1225 « agréable à la vue » (G. de Coinci, Mir. Vierge [I Mir 31], éd. V. F. Koenig, t. 3, p. 16, 136: lettre [...] si bien tornee et si rians); 3. 1314 « qui rit, aime à rire » (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, § 1199: cil qui rist volentiers est dit riant); 4. 1585 « agréable à l'esprit » (P. Robin ds Garnier, Tragédies, éd. W. Foerster, t. 1, p. 149: un signal plus riant). Part. prés. adj. de rire1*. Fréq. abs. littér.: 4 525. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7 255, b) 8 446; xxes.: a) 6 912, b) 4 369. Bbg. Duch. Beauté. 1960, p. 175.