| RHINOCÉROS, subst. masc. A. − ZOOL. Grand mammifère ongulé de la famille des Rhinocérotidés (infra dér.), caractérisé par un corps allongé et pesant, recouvert d'une peau grise, épaisse, rugueuse, plus ou moins plissée, par des membres trapus, à trois doigts munis de sabots, par une grosse tête aplatie, portant une corne nasale (Rhinocéros d'Asie) ou deux (Rhinocéros d'Afrique), des oreilles droites, en cornet et par une force considérable, vivant dans les régions tropicales humides d'Afrique et d'Asie, naguère chassé pour son cuir et ses cornes. Peau de rhinocéros. J'y pus [en Malaisie] (...) organiser la contrebande de corne de rhinocéros, base de toute médication chinoise, en armant les indigènes, pour cette chasse punie de mort (Giraudoux, Folle, 1944, i, p. 32): Le corps des Rhinocéros est massif (...) terminé par une queue grêle (...). La grosse tête, à profil concave, est rattachée au corps par une encolure brève. (...) Les Rhinocéros sont des mangeurs de feuillage et de rameaux (le Rhinocéros « noir » d'Afrique par exemple) ou des brouteurs d'herbe (le Rhinocéros « blanc » d'Afrique par exemple).
Zool., t. 4, 1974, p. 1106 [Encyclop. de la Pléiade]. ♦ Rhinocéros laineux à narines cloisonnées. Rhinocéros du paléolithique, caractérisé par une épaisse toison. L'acheuléen voit disparaître cette faune chaude que viennent remplacer les animaux à fourrure épaisse: mammouth et rhinocéros à narines cloisonnées (S. Blanc, Init. préhist., 1932, p. 77).V. laineux ex. de Boule. B. − P. anal. 1. ENTOMOL. Coléoptère muni d'une corne. V. orycte ex. 2. Littér. Ce qui évoque un rhinocéros par son aspect extérieur. Des arbres à la peau rude de rhinocéros (Renard, Journal, 1898, p. 478).L'amiral hollandais, craignant quelque stratagème de guerre, (...) a cru devoir stopper (...). Il n'aurait (...) qu'à laisser porter sur les Français ses rhinocéros de bois pour les disloquer, les écraser (La Varende, J. Bart, 1957, p. 187). 3. Homme brutal, grossier, féroce. M. William Track? (...) C'est (...) un butor, un animal, un ours, un tigre, un dromadaire, un rhinocéros (Labiche, Deux merles bl., 1858, ii, 4, p. 159).[Magnus Conrast] s'avisa de réprouver Marchenoir dont il avait espéré monnayer les rares facultés de rhinocéros, − oubliant trop que ce pachyderme en liberté pouvait avoir la fantaisie de le piétiner (Bloy, Désesp., 1886, p. 248). REM. 1. Rhinocérisé, -ée, adj.,hapax. Qui évoque le rhinocéros par sa rugosité. Un petit homme, à la peau de figure tannée, rhinocérisée (E. de Goncourt, Zemganno, 1879, p. 120). 2. Rhinocéroser (se), verbe pronom.,hapax. Prendre l'aspect d'une peau de rhinocéros. L'âge (...) se révèle dans le travail d'une peau de visage qui s'est, pour ainsi dire, rhinocérosée (Goncourt, Journal, 1875, p. 1052). Prononc. et Orth.: [ʀinɔseʀ
ɔs]. Warn. 1968: [-ʀo:s]. Ac. 1718: rhinocerot; 1740: -ceros; dep. 1762: -céros. Étymol. et Hist. A. 1288 l'unicorne rimocherons (Jacquemart Giélée, Renart le Nouvel, éd. H. Roussel, 191); fin xives. rinoceros (Roques t. 1, 10569); 1549 rhinoceros (Entree de Henry II a Paris, f o9 v ods Gdf. Compl.). B. 1742 entomol. le scarabee rhinocerôt (P. Lyonnet, trad.: Lesser, Théologie des insectes, II, 33 ds Quem. DDL t. 21); 1756 id. rhinoceros (Geoffroy, Matière médicale ds Fr. mod. t. 14, p. 298). Empr. au lat.rhinoceros « id. », gr. ρ
̔
ι
ν
ο
́
χ
ε
ρ
ω
ς « id. ». Fréq. abs. littér.: 172. DÉR. Rhinocérotidés, subst. masc. plur.Famille de mammifères ongulés périssodactyles, comprenant les rhinocéros actuels et d'autres espèces fossiles. Les Rhinocérotidés débutent dans l'Éocène moyen de l'Amérique du Nord par des formes (...) assez voisines des Tapiridés (E. Perrier, Zool., t. 4, 1932, p. 3583).Voir Zool., t. 4, 1974, p. 686 (Encyclop. de la Pléiade).− [ʀinɔseʀ
ɔtide]. − 1reattest. 1904 (Nouv. Lar. ill.); de rhinocéros, suff. -idés*. |