| RHÉNAN, -ANE, adj. et subst. A. − 1. (Celui, celle) qui est originaire de Rhénanie ou qui y habite. Quatre-vingt-un mille fantassins français ou rhénans et quatre mille cavaliers seulement battent cent sept mille Russes ou Prussiens (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 14).Strasbourg attirait Rhénans et Souabes; le capucin Euloge Schneider, de l'université de Bonn, vint s'y fixer en 1791 (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 201). 2. Qui est propre au Rhin, aux régions qui l'avoisinent, aux habitants de ces régions. Palatinat rhénan; fossé rhénan, vallée rhénane; art, vignoble rhénan. L'ancienne navigation rhénane, que perpétuent les bateaux à voiles, contraste avec la navigation nouvelle (Hugo, Rhin, 1842, p. 270).Si on arrive à accorder ces trois nécessités qui s'appellent: la sécurité de la France liée à la destination des pays rhénans, ensuite l'entité réelle constituée par les pays rhénans, enfin la destination à donner à la Ruhr, vous avez la solution française du problème de la Rhénanie (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 337). B. − [Avec une valeur caractérisante; gén. par contraste avec l'image donnée par la Prusse et les Prussiens] Qu'est-ce qu'on entend par un Rhénan? Il ne suffit pas d'être né en Rhénanie. Il faut n'avoir pas été fonctionnaire de Berlin; il faut n'avoir pas été pris par l'esprit prussien (Barrès, Cahiers, t. 14, 1923, p. 262). − [P. méton. du déterminé] Il faut approfondir la Rhénanie. Qu'y a-t-il en dessous? La Gaule-Belgique. C'est une terre pleine de dieux et de héros gallo-romains. Réveiller l'esprit rhénan, le retrouver sous l'apport prussien. L'esprit − l'imagination et la réflexion morale. Le cœur − la charité. La volonté − le travail. Les légendes du Rhin établissent bien le particularisme de la Rhénanie (Barrès, Cahiers, t. 12, 1920, p. 289). Prononc.: [ʀenɑ
̃], fém. [-an]. Étymol. et Hist. 1808 confédération rhénane (Boiste). Empr. au lat.rhenanus, dér. de Rhenus, n. lat. du Rhin. Fréq. abs. littér.: 252. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 99, b) 15; xxes.: a) 190, b) 863. |