| REVIREMENT, subst. masc. A. − 1. MAR., vieilli. Action de revirer, de changer de direction. Revirement d'un vaisseau. (Dict. xixeet xxes.). Rem. Les dict. du xixeet xxes. signalent que revirement est peu usité dans cette accept. et que l'on rencontre plutôt virement. 2. Au fig. a) Changement brusque, complet dans une situation, dans le déroulement d'un processus. Synon. renversement, retournement.Il gagnait depuis quelques mois des sommes folles, quand ce revirement subit de la fortune, cette longue série de défaites que les joueurs appellent la déveine arriva (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 1, 1859, p. 45).Elle ne ressentit pas cette allégresse qu'aurait dû lui procurer un revirement aussi heureux de la situation entre les Haudouin et les Maloret (Aymé,Jument, 1933, p. 231). b) Changement complet dans l'attitude, l'opinion, les dispositions de quelqu'un. Synon. retournement, volte-face.Revirement d'opinion. Il était, comme les gens violents, sujet aux revirements brusques (Hugo,Misér., t. 1, 1862, p. 252).On vit s'opérer en peu de mois un revirement général. L'opinion avait ratifié la bonne entente avec le pape: or, il suffit de quelques campagnes de presse pour réveiller, en 1897, l'anticléricalisme de 1877 (Maurras,Kiel et Tanger, 1914, p. 49). c) Changement en sens contraire dans une évolution. Nous glissions à la dissipation, au gaspillage. De dépense imaginaire en dépense imaginaire, aux places de théâtre, aux folies. Alors se produisaient des revirements farouches. Comme tous les prodigues, nous traversions de brusques crises d'avarice (Duhamel,Notaire Havre, 1933, p. 106). B. − FIN., vieilli. Opération financière consistant à s'acquitter d'une somme due par le transfert d'une créance. Un système d'opérations qui pouvait leur fournir le triple de commissions, par le revirement continuel des titres (Boyard,Bourse et spécul., 1853, p. 398). Prononc. et Orth.: [ʀ
əviʀmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1585 « retour de quelque chose sur soi-même » (Cholières, Apres disnées, p. 212, Tricotel ds Gdf. Compl.); 2. 1690 terme de mar. « action de se retourner en sens contraire » (Fur.); 3. 1762 terme de banque revirement de parties (Ac.); 4. a) 1832 « changement complet dans les opinions » revirements de pensée (M. de Guérin, Corresp., p. 47); b) 1837 « changement en sens contraire dans une évolution » (Balzac, C. Birotteau, p. 13). Dér. de revirer*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér.: 153. |