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REVENDRE, verbe trans.
A. − Vendre ce qu'on a acheté ou ce qui vous appartient. Revendre d'occasion, à prix coûtant. Elle désirait que Shelley s'occupât de revendre la maison de Marlow qu'ils avaient achetée trop vite (Maurois,Ariel, 1923, p. 239).Je t'ai prévenu en juin: si tu ne publies pas ces textes, je revends mes parts, vous en disposerez comme vous voudrez (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 371).Empl. pronom. à sens passif. Fais-toi acheter des diamants, tous les diamants que tu pourras, ma petite. C'est encore ce qui se revend le mieux (Anouilh,Sauv., 1938, I, p. 153).
BOURSE. Revendre à terme. [Le cambiste] achète une devise où elle est plus bas, pour la revendre immédiatement sur un autre marché, où elle est plus haut (Baudhuin,Crédit et banque, 1945, p. 138).
P. ext. Vendre ce qui a été dérobé, détourné, ce qui provient d'un trafic. Un jour, Coupeau lui ayant chipé deux bons de pain pour les revendre et les boire, elle avait failli le tuer d'un coup de pelle (Zola,Assommoir, 1877, p. 753).Cottard (...) s'était mêlé à des affaires de contrebande sur les produits rationnés. Il revendait ainsi des cigarettes et du mauvais alcool dont les prix montaient sans cesse (Camus,Peste,1947, p. 1332).
Au fig. Avoir qqc. à revendre, à en revendre.Avoir quelque chose en abondance, en excès. La femme, vraiment femme, ne craint qu'une chose, la froideur de ce qu'elle aime. Dès qu'elle est rassurée, elle a des ailes, des forces, du courage à revendre (Amiel,Journal, 1866, p. 337).Ces Allemands (...) tiraient mal, mais ils semblaient avoir des balles à en revendre, des pleins magasins sans doute (Céline,Voyage, 1932, p. 18).
Pop. En revendre à qqn.Être plus rusé que lui, l'attraper. C'est un chouette type et pis tu sais on peut pas lui en revendre, il est calé (Dussort,Preuves exist., 1927, dép. par G. Esnault, 1938, p. 27).
B. − COMMERCE
1. Vendre ce que l'on produit ou un produit que l'on a transformé, manutentionné. C'est une véritable fête pour Hortense qui sort peu, qui passe sa vie, ainsi que moi, à acheter des moutons et à en revendre la laine (Gozlan,Notaire, 1836, p. 90).Cette masse, battue et divisée en lopins, était revendue aux forgerons du pays qui l'utilisaient après un ou plusieurs corroyages ou réchauffages suivis d'un battage au marteau (Fillon,Serrurier, 1942, p. 3).
Empl. pronom. à sens passif. Augustin apprit qu'à côté des bêtes à lait, cheptel proprement dit des exploitations rurales, d'autres animaux s'achètent au printemps, se revendent à l'automne, et s'engraissent dans l'intervalle (Malègue,Augustin, t. 1, 1933, p. 198).
2. Vendre des marchandises, des objets produits ou manutentionnés par quelqu'un d'autre. Revendre en gros, demi-gros, au détail. Fendant (...) avait vendu cet ouvrage en bloc à des épiciers qui le revendaient à bas prix au moyen de colportage (Balzac,Illus. perdues, 1839, p. 525).Le libraire, c'est-à-dire le libraire d'assortiment, est un commerçant de détail, qui achète les livres à l'éditeur pour les revendre au public ou aux différentes clientèles spécialisées (Civilis. écr., 1939, p. 16-3).
Prononc. et Orth.: [ʀ əvɑ ̃:dʀ ̥], (il) revend [-vɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 « vendre ce que l'on a acheté » (Guiot de Provins, Bible, 967 ds Œuvres, éd. J. Orr, p. 40: Achater sevent et revendre [li clergié]); 2. 1erquart xiiies. « vendre une seconde fois » réfl. (Renclus de Molliens, Miserere, 86, 10 ds T.-L.); 3. mil. xves. en avoir a vendre et a revendre (Charles d'Orléans, Œuvres, éd. P. Champion, Rondeaux, CXIV, p. 356); 4. 1791 fam. en revendre à qqn (Le Dîné du grenadier à Brest, p. 3 ds Quem. DDL t. 32). Dér. de vendre*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 311. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 406, b) 492; xxes.: a) 387, b) 475.