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RESTAURANT, subst. masc.
A. − Vx. Aliment, boisson qui restaure, réconforte, redonne des forces. Prendre des restaurants. C'est un bon restaurant que le vin, le bouillon (Ac.1835, 1878).
B. − Moderne
1. Établissement public où l'on sert des repas moyennant paiement. On dîna au bord de l'eau, dans un restaurant champêtre (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 294).Je me cherchai un restaurant bien économique et j'abordai à l'un de ces réfectoires publics rationalisés où le service est réduit au minimum et le rite alimentaire simplifié à l'exacte mesure du besoin naturel (Céline, Voyage, 1932, p. 257).V. carte III B 1 a ex. de Defert.
SYNT. Grand, meilleur, modeste, petit, vieux restaurant; restaurant bien fréquenté, célèbre, cher, chic, confortable, connu, luxueux, renommé; restaurant alsacien, chinois, italien; restaurant exotique, gastronomique, régional, végétarien; restaurant libre-service; restaurant de luxe; restaurant avec dancing, orchestre; carte de restaurant; salle de restaurant; cuisine, office d'un restaurant; cuisinier, garçon, personnel, plongeur, serveur d'un/du restaurant; clientèle du restaurant; menus, plats du jour du restaurant; ouvrir, tenir un restaurant; aller, déjeuner, dîner, manger au restaurant; emmener, inviter qqn au restaurant; entrer dans un restaurant.
En partic. Restaurant mis en place par une collectivité locale, une association dans un but social. Restaurant d'entreprise; restaurant populaire; restaurant économique, social. Dans le secteur Restaurants de collectivités (France), (...) la marge bénéficiaire a été touchée par les poussées inflationnistes (2,1 % contre 2,8 % en 1972) (Les Informations, 17 sept. 1973, p. 114, col. 2).
Restaurant du cœur. Restaurant où sont servis des repas gratuits aux déshérités durant les mois d'hiver. En deux heures, il [Coluche] avait trouvé tout le système des « Restaurants du cœur » (Télé Star, 11 janv. 1988, p. 37, col. 2).
Restaurant universitaire. Restaurant réservé aux étudiants et à une catégorie de personnel de l'enseignement ou de la recherche, et dont le coût est partiellement pris en charge par l'État. Les restaurants universitaires accordent aux étudiants moyennant un prix très modique, des repas sains et abondants (Le Particulier, juill. 1956, p. 48).
2. P. méton.
a) Service de restaurant d'un établissement; partie d'un établissement réservé à ce service. Restaurant d'une auberge, d'une boîte de nuit, d'un hôtel; hôtel sans restaurant. Certains restaurants de grands hôtels ne servent que peu de couverts, sauf les jours de pluie, leur clientèle se rendant dans les restaurants à la mode, ou au contraire dans les snack-bars (Jocard, Tour. et action État, 1966, p. 97).
b) Repas pris au restaurant; temps passé au restaurant. Il haussa les épaules (...) et paya l'addition. Après le restaurant, ils marchèrent un peu (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 176).
REM. 1.
-restaurant, élém. de compos. entrant dans la constr. de subst.a) [-restaurant indique que les repas peuvent être pris dans le lieu noté par le 1erélém.] α)
Bar(-)restaurant,(Bar restaurant, Bar-restaurant) subst. masc.,café(-)restaurant,(café restaurant, café-restaurant) subst. masc.Bar, café assurant un service de restauration. Combien de pensions de familles: nombre de chambres. Combien de cafés, de cafés restaurants (Fonteneau, Cons. munic., 1965, p. 41).
β)
Hôtel-restaurant, subst. masc.Hôtel possédant un service de repas. Un autre point qui donna lieu à contestation à propos des hôtels-restaurants fut celui de savoir si l'hôtelier peut subordonner la fourniture de la chambre à celle des repas (Jocard, Tour. et action État, 1966, p. 98).
γ)
Voiture-restaurant, subst. fém.,wagon-restaurant, subst. masc.Voiture, wagon S.N.C.F., spécialement équipé(e) pour servir des repas aux voyageurs. Le wagon-restaurant (...). Voici un « intérieur » de quelques mètres carrés dans lequel on sert parfois 300 repas par jour à raison de 3 services de 50 couverts pour le déjeuner et autant pour le dîner − sans parler des petits repas (Arts et litt., 1935, p. 84-3).La S.N.C.F. a généralisé sur des lignes secondaires la voiture-buffet (sur des relations régionales ne pouvant pas comporter de voitures-restaurants) (Defert, Pol. tour. Fr., 1960, p. 72).
b) [-restaurant spécifie la finalité du 1erélém.] V. ticket-restaurant (s.v. ticket) et aussi:
Chèque-restaurant, subst. masc.Somme allouée par une entreprise à un salarié pour se restaurer, la différence de prix étant à la charge du salarié. On peut régler le repas (6 F) [livré à son domicile par un traiteur] avec des chèques-restaurants d'entreprise. Une excellente formule pour les déjeuners rapides, qui évite d'attendre dans les restaurants bondés (L'Express, 3-9 févr. 1969, p. 109, col. 2).
2.
Restaurant-, élém. de compos.,rare.
Restaurant-pont, subst. masc.Restaurant qui enjambe comme un pont les différentes chaussées d'une autoroute, réservé aux usagers de cette autoroute. Le restaurant-pont de M. (est situé) sur l'autoroute de Normandie (...). On connaît le principe des « ponts » à l'italienne: à l'automobiliste qui déjeune est offert, en spectacle panoramique, le défilé des voitures (Le Monde, 20 juill. 1969ds Gilb. 1980).
3.
Restau, resto, subst. masc.Abrév. fam. de restaurant (supra B 1). Un petit resto; manger au restau. J'connais un petit restau (...). Tu m'en diras des nouvelles (Le Breton, Rififi, 1953, p. 131).Restau(-)U, resto(-)U. Abrév. fam. de restaurant universitaire (supra B 1). Il s'est senti incapable de rejoindre sa chambre après le médiocre dîner du « resto-U » (Le Monde, 21 juin 1978ds Gilb. 1980).À Strasbourg, il y a quelques semaines, le Relais du volontariat distribue des tracts à l'entrée du « restau U » (Le Monde dimanche, 13 mars 1983, p. III, col. 5).Restos du cœur ou, absol., Restos. Abrév. fam. de restaurant du cœur (supra B 1). « Faut que tout le monde graille », disait Coluche. Ses « Restos du cœur » servent deux cent vingt mille repas chaque jour. (...) si les « Restos » fonctionnent, c'est surtout grâce aux pas riches. (Télé Star, 11 janv. 1988, p. 37, col. 4).
4.
Restauroute, restoroute, subst. masc.Restaurant établi au bord d'une grande route ou d'une autoroute. Le « restoroute » est un monde à part, le premier signal du retour à la civilisation, avec ses boutiques de mode (...) sa boîte aux lettres et son téléphone public, sa « salle à langer », sa caféterie (Le Monde, 21 juill. 1972, p. 10, col. 6).
Prononc. et Orth.: [ʀ εstɔ ʀ ɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1521 « ce qui répare les forces, aliment ou remède fortifiant » (Marguerite d'Angoulême ds Briçonnet, Corresp., t. 1, p. 70); 2. 1803 « établissement de restaurateur » (Boiste). Part. prés. subst. de restaurer « redonner des forces par la nourriture », cf. l'a. prov. restaurant « boisson réconfortante » dès 1507 ds Pansier; d'apr. Littré qui cite Fournier, Paris démoli, introd., p. XXXIX, le premier restaurant aurait été ouvert par Boulanger en 1765. Fréq. abs. littér.: 1 395. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 313, b) 1 849; xxes.: a) 2 459, b) 3 195. Bbg. Quem. DDL t. 14 (s.v. restoroute), 21 (s.v. café-restaurant).