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RESPIRER, verbe
I.
A. − Empl. intrans.
1. [Le suj. désigne un être animé]
a) Aspirer et rejeter l'air pour renouveler l'oxygène de l'organisme. Respirer bruyamment, facilement, longuement, péniblement, profondément, rapidement, régulièrement; respirer par la bouche, par le nez; respirer à l'aise, à cœur joie, à pleine poitrine, à pleins poumons, avec difficulté; respirer avec force/vivacité, sans effort/peine. J'éprouve en grimpant sur les hauteurs une peine extrême à respirer et je m'essouffle après quelques pas d'ascension au point de perdre haleine (Maine de Biran, Journal, 1816, p. 168).Le professeur d'éducation physique (...) doit obtenir que tous [les enfants] se tiennent droits, et sachent respirer (Encyclop. éduc., 1960, p. 129).
[Dans une constr. factitive] Faire respirer (qqn) dans un spiromètre. Puisque nos habitudes veulent que nous entassions dans nos salons plus de monde qu'ils n'en peuvent contenir, il faudrait penser à faire respirer ces foules (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 296).
À l'inf., à valeur de subst., en compos. La maison [est] évidemment donnée comme la condition actuelle du mieux-vivre, du mieux-respirer, donc du mieux-aimer (Elle, 5 sept. 1977, p. 36, col. 1).
P. métaph. On manquait d'air, dans la peinture, avant qu'ils [les impressionnistes] vinssent − depuis eux on s'est senti respirer mieux, une aisance charmante s'est réveillée dans notre art (Mauclair, Maîtres impressionn., 1923, p. 163).[P. méton. du suj.] Palpiter. Le Nœud de vipères, dénoué par Mauriac, a laissé respirer plus librement des cœurs qu'il avait étouffés (Arts et litt., 1935, p. 80-4).
Loc. Faire qqc. comme on respire. Faire quelque chose naturellement, spontanément. Mentir comme on respire. Pour le reste, il faut lire, et relire, « Mon corps et moi », « la Mort difficile » ou « Babylone ». Ce sont des livres uniques de sincérité et d'éclat moderne. Crevel n'y est aux prises qu'avec son tourment perpétuel, il y écrit comme on respire, comme on suffoque (Le Nouvel Observateur, 16-22 mars 1989, p. 128, col. 3).
[Le suj. désigne un animal, un végétal] Les végétaux respirent aussi bien le jour que la nuit. Après l'arrachage, la betterave continue à respirer, c'est-à-dire qu'elle prend de l'oxygène à l'air, et qu'elle lui rend de l'acide carbonique aux dépens du sucre (Saillard, Betterave, t. 2, 1923, p. 176).Pour détacher les tiques, qui respirent par la partie postérieure du corps, on les enduit d'un corps gras (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 202).
b) P. méton. Être en vie. Le général respire à peine. Le bruit court qu'il se trouve mal (Chincholle, 1889ds Rec. textes hist., p. 88).Ne pas/plus respirer. Être mort ou comme mort. Il me vient une peur imbécile (...): « Il ne respire plus, il est mort! » (Pagnol, Fanny, 1932, iii, 6, p. 191).
Arg. Oublier de respirer. ,,Mourir`` (Lacassagne, Arg. « milieu », 1928, p. 262).
c)
α) Littér. Vivre. Tout ce qui respire. À peine échappée cette part de son secret, elle ne respirait plus que dans la crainte qu'un hasard le révélât tout entier (Bernanos, Crime, 1935, p. 869).
β) Reprendre haleine; avoir un moment de répit. Tu ne me laisses pas respirer avec tes questions (Marat, Pamphlets, Charlatans mod., 1791, p. 278):
Utilisez les intervalles entre deux campagnes pour reposer, regrouper et entraîner les troupes. Cette période ne doit pas être trop longue, car il ne faut pas laisser à l'ennemi le temps de respirer. Billotte, Consid. strat., 1957, p. 40-11.
[P. méton. du suj.] Se sentir soulagé. Ils convinrent de procéder immédiatement (...) à l'arrestation de cinq ou six apaches (...). En apprenant ces mesures énergiques, Paris respira (A. France, Révolte anges, 1914, p. 377).
γ) MUS. Marquer une pause. La musique se compose d'une série de phrases mises bout à bout, et qu'il importe de faire ressortir selon les intentions du compositeur, au lieu de les dévider platement sans respirer (La Laurencie, Éc. fr. violon, 1924, p. 98).L'instrumentiste ou le chanteur reprennent haleine pendant les silences. Ils respirent un instant et ces respirations momentanées s'appellent soupirs (Rougnon1935, p. 107).
2. Au fig. [Le suj. désigne un inanimé; p. réf. notamment]
a) [au bruit de la respiration, du souffle ou de l'émission vocale] Marie [d'Agoult] et lui [Liszt] se sont installés à Bellagio (...). De leur maison ils entendent respirer le lac (Pourtalès, Vie Liszt, 1925, p. 74).Pourquoi la voix est-elle le plus émouvant des instruments de musique (...). Les cors peuvent « cuivrer » comme elle; et, comme elle, respirent tous ces instruments [cuivres] (Migot, Lex. termes mus., 1935, pp. 144-145).
b) [à l'ouverture de la bouche pour aspirer l'air] Les quais étaient noirs et comme morts; quelques fenêtres seulement, ouvertes, respiraient (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 372).
c) [au besoin d'air frais, d'oxygène; ici, en constr. factitive] Les ouvriers font respirer les lampes en les plaçant au débouché des canars qui amènent l'air frais (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p. 681).
d) [à l'augmentation et à la diminution du volume thoracique] L'espace scénique (...) peut s'élargir ou se rétrécir, se resserrer ou se dilater, respirer au rythme du drame (Serrière, T.N.P., 1959, p. 72).
e) [à l'association d'idée vie/respiration] En tournant le coin de l'étroite rue de l'église, une échappée de vue s'est ouverte sur des collines éloignées: un peu de clarté respirait encore à l'horizon (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 205).Au fond d'elles [les sources] le soleil était sur le sable, en une poussière de clarté vivante qui respirait (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1385).
B. − Empl. trans. [Le compl. désigne soit l'air, l'oxygène, des corps d'où provient une odeur, soit, au fig., des idées, des doctrines présentées comme pénétrant en celui ou celle qui les adopte]
1. [Le suj. désigne un être animé] Respirer qqc.
a) [Qqc. désigne l'air ou ce dont il est chargé] Écoutez les entretiens de ces enfants: leur voix est rauque, sourde et comme voilée par les miasmes impurs qu'ils respirent dans les établissements cotonniers (L. Blanc, Organ. trav., 1845, p. 47).Mon cher Léon, pendant que vous menez douce et joyeuse vie dans votre royal pavillon de La Muette (...) respirant le frais sous les ombrages séculaires de la plus belle forêt de France (...) nous rôtissons sur l'asphalte des boulevards (La Hêtraie, Chasse, vén., fauconn., 1945, p. 176).
Rare. Respirer qqc. + inf.Il attendait que le matin prît cette allée (...). Il le respirait venir (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1334).
[Dans une constr. factitive] Faire respirer un cordial, un flacon de sels, des liqueurs spiritueuses, des plantes à odeurs entêtantes. On peut (...) faire respirer la vapeur de la décoction de quelques plantes aromatiques (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 120).
Synon. de inhaler.Contre la grippe: un nouveau vaccin « à respirer » est à l'étude (Le Point, 12 juin 1978, p. 103, col. 2).
[P. méton. du suj.] Son corps entier entrait dans la possession de ce bout de nature (...); ses narines le respiraient (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1334).Je l'aime [la nuit] avec tous mes sens, avec mes yeux qui la voient, avec mon odorat qui la respire (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Nuit, 1887, p. 1138).
P. métaph. [Le docteur] respirait dans cette chambre un parfum du ciel (Balzac, U. Mirouët, 1841, p. 85).Les paysans rentrant par les plaines tranquilles Prennent au crépuscule un accent éternel; Et la tristesse passe, en respirant le ciel Vaguement lumineux dans les eaux immobiles (Samain, Chariot, 1900, p. 134).
SYNT. Respirer le grand air, l'air vivace et pur (d'une région), la (forte) odeur des bois mouillés, des fruits, des senteurs (robustes); éviter de respirer un air froid, une atmosphère fétide, des vapeurs délétères, des fumées (de poudre et) d'incendie, des vapeurs irritantes, des substances aromatiques.
b) [P. méton. de l'obj.] Synon. de humer, flairer, sentir.Et à je ne sais quelle odeur de vétusté et de poussière répandue sous ces arches funèbres, on croiroit respirer les temps passés, et pour ainsi dire sentir les siècles (Chateaubr., Corresp., t. 1, 1799, pp. 17-18).Il respirait ses cheveux; son parfum sentait le parfum, comme tous les parfums, mais chez elle ça semblait presque une odeur naturelle (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 274).
Respirer qqn dans (les yeux, les cheveux). Et lui renversant la tête à deux mains sur ses genoux, elle le humait, le respirait, dans les yeux, dans les cheveux, partout, comme un bouquet (A. Daudet, Sapho, 1884, p. 29).
Empl. pronom. réfl. L'enfant (...) était devenue une jeune fille (...) et, à son coucher, quand ses regards glissaient sur la rondeur fleurie de ses seins, jusqu'à la tache d'encre qui ombrait son ventre vermeil, elle souriait, elle se respirait un instant comme un bouquet frais, heureuse de son odeur nouvelle de femme (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 857).
Au fig.
Respirer qqc. dans qqn.Mais point une Lisette comme celle d'ici, ni la paix et le clair de lune que j'y respire (Delacroix, Journal, 1822, p. 3).
Respirer qqc. sur qqn.À seize ans, si on l'avait baisé, Alban n'avait baisé personne. Mais il la laissait dire pour ne pas paraître un nigaud: il sentait bien qu'elle les respirait sur lui, ces baisers inexistants, avec un reproche mêlé d'envie (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 503).
Empl. pronom. à sens passif, p. métaph. À Domremy Jeanne se respire encore (Barrès, Amit. fr., 1903, p. 182).
c) [Le compl. désigne un affect, une période de temps révolu] Respirer l'allégresse de la victoire, une atmosphère familiale. Tout est plein d'un calme que je respire avec les yeux (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 117).
d) [Le compl. désigne le jour; dans des tournures nég. ou avec des verbes tels que cesser] Cesser de respirer le jour. Synon. de mourir.Lorsque j'aurai cessé, dans la vie infidèle, De respirer le jour, les feuilles et les eaux, Je laisserai mon ombre aux nymphes immortelles (Noailles, Cœur innombr., 1901, p. 115).
e) [Le compl. est un nom abstr.] Nous pouvons confronter l'œuvre de Phidias avec les doctrines philosophiques qu'il respirait (Barrès, Voy. Sparte, 1906, p. 70).Empl. pronom. à sens passif. Puis on revint aux idées d'art qui, dans ce pays, se respirent avec l'air (A. France, Lys rouge, 1894, p. 138).
2. [Le suj. désigne un inanimé] [Le toit] descend des quatre côtés par une forte et égale pente; sur aucune face, la maison ne respire le grand air (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 49).
II.
A. − [Le compl. désigne un inanimé plus ou moins abstr.]
1. [Le suj. désigne une pers.] Désirer, souhaiter ardemment.
a) Littér. Respirer + subst.Et il se peignit horrible, respirant la haine et la fureur, enfin un esprit infernal (A. France, Révolte anges, 1914, p. 282).[En constr. restrictive avec ne ... que] Ce même peuple, qui ne respirait que la défaite des gardes du roi, n'attendit pas qu'eux soldats eussent tiré tout-à-fait (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 535).Les Chicachas sont de valeureux guerriers; ils montent supérieurement à cheval, et ne respirent que la guerre (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p. 54).
b) Vx. Respirer de + subst.Tous ceux qui avoient perdu des parents ou des amis respiroient de vengeance (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 289).
2.
a) [Le suj. désigne une pers.] Synon. exprimer, manifester.C'était une princesse Qui respirait la tendresse Loin de l'éclat des cours. Venez, venez, venez, mes amours! (Béranger, Chans., t. 2, 1829, p. 102).
b) [Le suj. désigne un écrit, une œuvre] Synon. exprimer, exhaler, être empreint de.Ouvrage qui respire la vertu; articles de journaux qui respirent l'évasion, la fantaisie; sa peinture respire une grande mélancolie. Un nouveau recueil de poésies, les Consolations. Tout le livre respire la piété la plus vive et la plus tendre pour Victor Hugo (A. France, Génie lat., 1909, p. 301).
[Le suj. désigne un trait caractéristique d'un ouvrage, d'une œuvre,...] Les recueils de nos fabliaux (...) sont pleins de traits qui respirent cette liberté de penser, ce mépris des préjugés (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p. 106).L'ardeur de sa foi en sa mission; il [Virchow] l'a concentrée dans une formule dont la simplicité respire la grandeur: « le médecin est l'avocat naturel du pauvre » (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 655).
3. Arg. [Le suj. désigne une pers.]
a) Boire. Respirer une bouteille (Esn. 1966). Quand il fera vache, tire-toi en camplouse (...) respire des terreuses (...) Quand il fera chaud, va à la campagne (...) bois des bouteilles de vin (Hogier-Grison, Monde où l'on vole, 1887, p. 296).
b) Supporter, encaisser. Un coup dur à respirer. Résultat [de l'opération de police]: quarante kilos de blanche [d'héroïne] envolés (...). Un coup moche à respirer (Le Breton, Razzia, 1954, p. 91).Quarante kilos de came cravatés (...) C'est duraille à respirer, non! (Le Breton, Razzia, 1954, p. 118).
[Le compl. d'obj. désigne une pers.] Subir. [Une maîtresse] dure à respirer longtemps (Esn.1966).
[Dans une constr. du type se faire qqn] Se respirer qqn. Synon. de se farcir qqn.De toute façon fallait que je me le respire, ce pansu à tronche de traître, que je me le tartine, me le tortore (A. Boudard, La Cerise, 1972, p. 258 ds Cellard-Rey 1980).
c) Soupçonner, renifler. J'ai respiré le charriage (Esn.1966).Je les ai fait marrer [les deux policiers qui te demandaient], en leur annonçant qu'on t'attendait pour dîner; ils ont respiré le charre [= le charriage] instantanément (Simonin, Cave se rebiffe, 1954, p. 221).
B. − Se manifester, s'exprimer (dans); se dégager (de).
1. [Le compl. de lieu ou d'orig. désigne une pers., p. méton., sa représentation, une partie de son corps, ses vêtements] Noblesse qui respire en la personne (de qqn); une profonde tristesse respire dans les traits de qqn; tout en (telle personne) respire le manque d'éducation. Ces yeux si beaux, où respirait l'ennui le plus profond, et, pis encore, le désespoir de trouver le plaisir, s'arrêtèrent sur Julien (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 281).Elle avait beau rire: un animal orgueil respirait dans sa voix qu'elle avait haussé à peine (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 100).
2. [Le compl. de lieu ou d'orig. désigne une œuvre, une œuvre d'art, une constr.] Cette mélancolie [de Delacroix] respire jusque dans les Femmes d'Alger, son tableau le plus coquet et le plus fleuri (Baudel., Salon, 1846, p. 128).Jusque dans cet hôtel de ville (...) respire le contraste d'un passé guerrier (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 372).
Prononc. et Orth.: [ʀ εspiʀe], (il) respire [-spi:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin xiies. respirer de qqc. « reprendre vie après avoir supporté quelque chose de douloureux, de pénible » (Sermons St Bernard, éd. W. Foerster, p. 35, 25) − 1559, Amyot ds Gdf. Compl.; b) 1640 absol. « se reprendre, avoir un peu de répit après une épreuve » (Corneille, Cinna, 6); 2. 1210-30 absol. « attirer l'air dans sa poitrine puis le rejeter » (Guillaume le Clerc, Ste Madeleine, 343 ds T.-L.); 3. xiiies. fig. « se manifester » (Ysopet de Lyon, 3309, ibid.); 4. ca 1300 trans. « exhaler (une odeur) » (Guillaume de St Pathus, Mir. St Louis, éd. P. B. Fay, p. 64); 5. 1601 absol. « être vivant » (Montchrestien, Hector, éd. Petit de Julleville, p. 56); 6. 1601 « souhaiter ardemment » (Id., Les Lacenes, p. 178); 7. 1768 « fixer l'oxygène de l'air et dégager du gaz carbonique (des plantes) » (Valm. t. 3, p. 518, s.v. plante). Empr. au lat.respirare « respirer, reprendre haleine, exhaler » et fig. « se reposer, se remettre, avoir du répit ». Fréq. abs. littér.: 6 077. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9 433, b) 7 849; xxes.: a) 8 494, b) 8 478.
DÉR. 1.
Respir ou respire, subst. masc.[Dans des loc. pop. ou patoisantes] Respiration, haleine, souffle. Le trot, en descendant, coupait le respire à la grosse sévère (Sand, François le Champi, 1848, p. 92 ds L. Vincent, Lang. et style rust. Sand, 1916, p. 174).Jusqu'au dernier respir. Pas un mot, et retiens ton respir! (Coulabin, Dict. loc. pop. Rennes, 1891). [Dans un style recherché] Je ne me demandai plus pourquoi j'étais là (...) aux côtés d'un homme qui n'avait marqué, d'aucun petit mouvement, d'aucun respir prolongé, d'aucun éclaircissement du visage, qu'il eût du plaisir à ce que nous fussions seuls (Colette, Chambre d'hôtel, 1940, p. 41).P. métaph. V. matagot2ex. de Giono.Ce n'est pas seulement l'harmonie de quelques maisons anciennes, des constructions d'Aalto et du « design » qui nous ont esbrouffés mais l'ensemble finlandais, une fraîcheur, une pureté, un certain état d'esprit venu d'un vaste « respir » (Le Nouvel Observateur, 6 juin 1977, p. 57, col. 1). [ʀ εspi:ʀ]. 1resattest. 1543 « respiration, souffle » (Marot, Métamorphoses d'Ovide, II, 1506, éd. C. A. Mayer, t. 6, p. 212), rare, ds Gotgr. 1611 et un ex. déb. xviiies. (Fénelon ds DG), resté vivant dans les parlers région. (v. FEW t. 10, p. 308), répertorié dans la lexicogr. dep. Ac. Compl. 1842 qui le qualifie de ,,vieux``; déverbal de respirer.
2.
Respirateur, adj. masc. et subst.a) Adj. masc., vx. Qui sert à la respiration. Muscles, nerfs respirateurs (Littré-Robin 1855). b) Adj. et subst. masc. (Appareil) respirateur. α) Hyg., méd. du travail. ,,Masque formé d'une couche d'ouate interposée entre deux parois de fils métalliques, et que l'on prescrit aux ouvriers de certaines professions insalubres pour tamiser l'air avant l'inspiration`` (Lar. encyclop.). β) Appareil qui permet (à un sujet sain) de respirer dans un milieu anormal (atmosphère délétère, raréfiée,...). Respirateurs pour sujets sains. Le sujet respire de lui-même des gaz oxygénés fournis par un appareil soit de type scaphandre vrai (prise d'air à distance), soit d'un type autonome (plongée sous-marine) (Pt Lar. Méd.1976). γ) Thérap. ou méd. Appareil d'assistance respiratoire, qui permet une ventilation artificielle des poumons. Cette équipe est dotée d'un appareil respirateur portatif à dépression fonctionnant d'une façon autonome (Organ. hospit. Fr., 1957, p. 36).Après avoir absorbé un mélange de valium et d'alcool, Karen Ann une belle fille de vingt ans, tombe soudain dans le coma. Son petit ami Tom Flynn la réveille en pratiquant le bouche-à-bouche. Puis rechute, dont le respirateur de police-secours n'arrive pas à la tirer (Le Nouvel Observateur, 19 avr. 1976, p. 48, col. 1). [ʀ εspiʀatœ:ʀ]. 1resattest. a) 1802 subst. (Laveaux, Dict. de l'Ac. fr. augmenté: Respirateur antiméphitique), b) 1845 adj. (Besch.); de respirer, suff. -eur2*.
BBG.Picoche (J.). Struct. sém. du lex. fr. Paris, 1986, pp. 29-31.