| RESPECTIF, -IVE, adj. Fréq. au plur. Qui concerne, revient ou appartient à chacun des éléments pris en compte dans l'ensemble considéré. Avoir des droits, des devoirs, des rôles, des torts respectifs; leurs propriétés, leurs fonctions respectives; des territoires respectifs; des places, des parts respectives. Il reconduisit sa femme jusqu'au-delà des limites de leurs appartements respectifs, pour être certain qu'elle n'écouterait pas la conférence (Balzac, Splend. et mis., 1844, p. 167).Beaucoup de monastères se considéraient comme plus ou moins indépendants de leurs évêques respectifs (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 637).− [Avec un sing. coll.] [Les Chaldéens] cultivaient l'art de dresser les horoscopes des naissances et d'en tirer des augures pour l'existence et la mort des gens qui étaient nés alors que les planètes et les étoiles fixes se trouvaient dans le ciel à telle ou telle position respective (Chauve-Bertrand, Question calendrier, 1920, p. 37).En effet, le saurissage peut atteindre des degrés variés selon la durée respective du salage et du saurissage (Industr. conserves, 1950, p. 20). − Rare. Qui se caractérise par un retour, un regard en arrière. La question n'est pas là, reprit la marquise après une pause pleine de méditations respectives (Balzac, Secrets Cadignan, 1839, p. 313). − LING. ,,On appelle transformation respective (...) l'opération qui consiste à dériver Pierre et Jean aiment leurs maisons respectives de la phrase abstraite Pierre aime la maison de Pierre et Jean aime la maison de Jean`` (Ling. 1972). Prononc. et Orth.: [ʀ
εspεktif], [-spe-], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1415 le dér. respectivement*] A. 1544 respectif de « attentif à » (Des Périers, Nouv. Récr., 91 ds Hug.) − 1611, Cotgr. B. 1680 « mutuel » obligation respective dr. (Rich.). A dér. du lat. respectus « égard, considération » (v. respect); suff. -if*. B empr. au lat. scolast. respectivus « respectif, qui se rapporte à un autre » (av. 1216, Innocent III ds Du Cange s.v. respectivus1; 1267 ds Latham) et « circonspect » (Acta sanctorum ds Blaise Latin. Med. Aev.). Cf. l'a. prov. respectiu, sens B (ca 1350 Leys d'amors, éd. J. Anglade, III, t. 3, p. 25). Méditations respectives (Balzac, Secrets Cadignan, loc. cit.) est un néol. de sens créé d'apr. l'étymon lat., propr. « action de regarder en arrière ». Fréq. abs. littér.: 428. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 906, b) 579; xxes.: a) 332, b) 536. Bbg. Gohin 1903, p. 300. |