| REPTATION, subst. fém. A. − Action de ramper. 1. ZOOL. Mode de locomotion de certains animaux, privés de pattes ou à pattes très courtes, des serpents en particulier, qui avancent horizontalement par ondulations et rétractions alternatives, chaque courbe du corps prenant appui contre les irrégularités du sol. Synon. rampement.La reptation du serpent. Les bourrelets intermédiaires connus sous le nom de bourrelets de reptation sont aplatis et fusiformes (Brumpt, Parasitol., 1910, p. 610).Ces phoques, excellents nageurs, sont difficiles à saisir dans la mer, tandis que, sur le sol, leurs pieds courts et palmés ne leur permettent qu'un mouvement de reptation peu rapide (Verne, Île myst., 1874, p. 136). − P. anal. Silencieusement, la fouine gravit le long de l'écorce. Elle étouffe le grincement de sa griffe, s'arrête derrière une fourche (...). Elle est seule... Elle reprend sa reptation verticale, jusqu'au bord de l'orifice (Pesquidoux, Chez nous, 1923, p. 216). 2. Progression à plat ventre d'une personne qui rampe sur les mains et les genoux. On se courbe, on se glisse à genoux, on rampe; au bout d'un quart d'heure de reptation on a complètement perdu le sens de la direction (Gide, Retour Tchad, 1928, p. 870). ÉDUC. PHYS. Reptation par déplacement alterné bras et jambes, puis par déplacement coudes et pointes des pieds (R. Vuillemin, Éduc. phys., 1941, p. 71).♦ Reptation prosternée. ,,Marche sur les mains et les genoux, les épaules plus basses que les hanches`` (Kamen 1972). Reptation redressée. ,,Marche sur les genoux, parfois aussi sur les mains, les épaules plus hautes que les hanches`` (Kamen 1972). B. − P. anal. 1. [À propos de choses dont la progression (ou l'allure) est comparable à celle d'un animal qui rampe] Le serpentement de la rivière devient la voracité tentaculaire, la reptation qui tout à coup s'élance pour enlacer et engloutir les montages ivres (Durry, Nerval, 1956, p. 18).À l'occasion des poussées de rétention, on observe, en examinant l'abdomen, des ondes lentes de reptation sur le trajet colique, à progression ascendante et qui traduisent l'ultime défense du gros intestin contre l'occlusion qui menace (Quillet Méd.1965, p. 163). − GÉOMORPHOL. ,,Déplacement lent et discontinu dans le temps de la pellicule superficielle (quelques mm à quelques cm) de matériaux meubles d'un versant`` (Géomorphol. 1979). 2. TRANSP., MANUTENTION. ,,Ensemble des oscillations rapides d'un aéronef autour de l'axe de lacet`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983). Prononc. et Orth.: [ʀ
εptasjɔ
̃]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. [1810 (Allibert, Précis sur les maladies de la peau, I, 299 d'apr. Fonds Barbier)] 1832 (Raymond). Empr. au lat.reptatio, -onis « action de se traîner, de ramper », dér. de reptare, fréquent. de repere « ramper ». Fréq. abs. littér.: 16. Bbg. Darm. 1877, p. 183. |