| REPLANTER, verbe trans. A. − 1. Remettre en terre un végétal après l'avoir retiré du sol ailleurs. Une colonnade de troncs de sapins coupés et replantés en terre avec leur écorce s'avançait de quelques pas sur le sable d'une allée (Lamart., Nouv. Confid., 1851, p. 208).Mais nous nous trouvons devant des processus tout différents, lorsque nous voyons des indigènes prendre les rejets d'un bananier pour les replanter dans le sol ou faire pousser des tubercules de manioc et des patates (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 50). − P. métaph. Il semble que personne ne meure de chagrin, ni de désespoir, ni d'amour, ni de misères cachées, ni d'espérances cultivées sans fruit, incessamment replantées et déracinées (Balzac, Lys, 1836, p. 290). 2. Garnir à nouveau (un lieu) de végétaux. La forêt doit être replantée, mais pas uniquement en pins. Les feuillus doivent avoir leur place eux aussi. Ne serait-ce que pour arrêter les dangereux incendies, ils se recommanderaient aux reboiseurs (Forêt fr., 1955, p. 8). B. − P. anal. [Gén. avec un compl. locatif] 1. Enfoncer à nouveau un objet pointu. Replanter un clou dans le mur. Mais, d'une de tes épingles à cheveux, tu perçais de petits trous dans une feuille de caroubier (...), tu as replanté ton épingle dans tes cheveux, avec tant de violence que tu t'es fait mal (Montherl., Pasiphaé, 1936, p. 113). 2. Remettre quelque chose en place à la verticale. Cadet Blanchet (...) replanta son chapeau sur son chef, et sans rien dire de plus, s'en retourna auprès de La Sévère (Sand, Fr. le Champi, 1848, p. 79). Prononc. et Orth.: [ʀ
əplɑ
̃te], (il) replante [-plɑ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. Fin xiies. replanter arrier « planter ailleurs en remplacement de ce qui s'y trouvait avant, replanter une plante déracinée ailleurs en remplacement d'autres plantes » (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, 5029); 1272 replanter « planter de nouveau » (doc. ds Gdf. Compl.). Formé de re-* et de planter*. Fréq. abs. littér.: 62. DÉR. Replantation, subst. fém.;replantement, subst. masc.Action de replanter; résultat de cette action. Le cas des paysans frappés par le gel de l'hiver 1956 a retenu l'attention de plusieurs députés (exemple: demande d'une prime de replantation pour le Dauphiné et le Périgord) (Meynaud, Groupes pression en Fr., 1958, p. 196).P. métaph. Ceux qui avaient dirigé cette émigration avaient-ils senti qu'ils avaient charge d'âmes?... À ces déracinés, ils ne surent pas offrir un bon terrain de « replantement » (Barrès, Déracinés, 1897, p. 524).P. anal., chir. [Sous la forme replantation] ,,Reposition chirurgicale d'un organe ou segment d'organe amputé avec reconstitution de sa vascularisation artérielle et veineuse`` (Méd. Biol. Suppl. 1982). Au niveau des membres, les replantations distales, surtout digitales, imposent le recours aux techniques de microchirurgie (Méd. Biol. Suppl.1982).− [ʀ
əplɑ
̃tasjɔ
̃], [-t(ə)mɑ
̃]. − 1resattest. 1412 replantement (Arch. Nord, B 11525, f o3 ds IGLF), 1790 replantation (Cretté de Palluel, Mém. sur l'amélioration des biens communaux, le desséchement des marais, le défrichement des terres incultes et la replantation des bois); de replanter, suff. -(e)ment1*, -(a)tion*. |