| REPAS, subst. masc. A. − Nourriture composée de plusieurs mets et de boisson(s), prise en une seule fois à certains moments de la journée. Repas complet, copieux, exquis, froid, frugal, plantureux, du matin, de midi; bon, léger, maigre repas; les restes du repas; repas à la carte, à prix fixe; achever, apporter, expédier, partager, préparer, prendre, sauter, servir un/le repas. Elle avait gravi de nouveau sa montagne, déposé ses besaces sur le plancher, étalé sur la nappe le repas des étrangers (Lamart., Confid., 1849, p. 367).Au coin même de la cheminée, les reliefs du dernier repas, le litre vide, un morceau de pain. L'humble désastre de sa misérable vie était là, écrit partout (Bernanos, Imposture, 1927, p. 524).P. métaph. Ce repas qu'on appelle la vie (Sainte-Beuve, Poisons, 1869, p. 19).J'en suis venu à penser que tout ce qui me plaît est bon à faire et qu'il faut toujours épicer de son mieux le repas si fade de la vie (Loti, Aziyadé, 1879, p. 13). − P. anal. Nourriture des animaux. Ma chair assassinée a servi de repas Aux loups. Le reste gît en ce hallier funèbre (Heredia, Trophées, 1893, p. 46). B. − P. méton. 1. Action de se nourrir; forme, rituel social pris par l'absorption quotidienne de nourriture à heures fixes. Faire trois repas par jour; le repas du midi. Les soupers étaient alors le repas à la mode; ceux du Régent, au Palais-Royal, étaient en grande réputation d'esprit et de gaîté (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 273).Le silence de M. Quatrefage, les impertinences de la petite Mercédès (...), et jusqu'aux cheveux dorés de sa tante, oppressaient Berthe durant ces repas interminables, où l'on mangeait une cuisine délicieuse (Chardonne, Épithal., 1921, p. 30). ♦ P. anal. La foule, au jardin d'acclimatation, se presse pour assister au repas des otaries (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 716). − Repas funèbre*. − Vieilli. Repas prié. ,,Repas qui se donne à un certain nombre de personnes invitées`` (Ac.). − ANTIQ. Repas public. Repas pris en commun par les citoyens de certaines cités grecques. Les grands changements que Lycurgue opéra à Lacédémone, furent plutôt dans les règlements moraux et civils, que dans les choses politiques. Il institua les repas publics (Chateaubr., Essai Révol., t. 1, 1797, p. 83): La principale cérémonie du culte de la cité était aussi un repas de cette nature; il devait être accompli en commun, par tous les citoyens, en l'honneur des divinités protectrices. L'usage de ces repas publics était universel en Grèce; on croyait que le salut de la cité dépendait de leur accomplissement.
Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 194. − Repas de brebis*. − Faire (ses) quatre repas (par jour). Transformer la collation du petit déjeuner et celle du goûter en repas complets. Sa sagesse consistait à faire quatre repas tous les jours et à se tenir prudemment entre deux vins (About, Roi mont., 1857, p. 111). SYNT. Repas de famille, en tête-à-tête, en commun, officiel; repas à la maison, au restaurant, à la cuisine, dans la salle à manger; agréable, joyeux repas; donner, faire, offrir un repas; au repas, avant/après le(s) repas, entre les repas; au commencement, au cours, au début, au milieu du repas; à la fin, à l'heure du repas; tout le temps du repas; peu de temps avant le repas; sitôt, peu de temps après le repas; se retrouver aux repas. 2. Banquet, festin (souvent en l'honneur de quelqu'un ou de quelque chose). Repas de fête, de fiançailles, de mariage. J'ai fait de grands repas et des fêtes splendides, Où, couronnés de fleurs et la coupe à la main, Cent convives joyeux mangeaient jusqu'au matin! (Bouilhet, Melænis, 1857, p. 183).Nous acceptons, pour les frais, sauf bien entendu, pour le repas de communion (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p. 131). REM. -repas, repas-, élém. de compos.a) Coin-repas, subst. masc.Séjours pour familles nombreuses, vastes cuisines souvent prolongées par un coin repas (Elle, 5 déc. 1977, p. 18, col. 2). b) Panier-repas, subst. masc.Des avions spécialement équipés (...) emmèneront les vacanciers d'un point à un autre, en vol direct, avec un panier-repas froid pour tout viatique (Le Point, 5 mars 1979, p. 63, col. 3). c) Repas-couperet, subst. masc.Les hommes sont généralement plus respectueux que les femmes de ces repas-couperets qui débitent la vie en tranches impératives (Elle, 23 juill. 1979, p. 21, col. 2). Prononc. et Orth.: [ʀ
əpɑ]. Martinet-Walter 1973: 6/17 [-a]. V. -as. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1160-74 repast « nourriture (en général) » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 1746); b) ca 1350 repast « nourriture des animaux » (Brun de la Montagne, 2717 ds T.-L.); 2. 1534 repas « nourriture que l'on prend à des heures fixes » (Rabelais, Gargantua, XX, éd. R. Calder, M. A. Screech et V.-L. Saulnier, p. 134). Dér. de l'a. fr. past « nourriture, repas » (déb. xiies., Benedeit, St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 995 et 1576), issu du lat. pastus « pâture, nourriture des animaux ou de l'homme », de pastum, supin de pascere « faire paître, nourrir, alimenter »; préf. re-* d'apr. repaître*. Fréq. abs. littér.: 3 564. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 951, b) 5 350; xxes.: a) 5 399, b) 5 671. |