| REMPLACEMENT, subst. masc. A. − 1. Action de remplacer quelque chose par quelque chose d'autre. Synon. changement, substitution. a) Remplacement de qqc./qqn par/avec qqc./qqn.Ainsi, la communication parfaite n'exigerait pas seulement la substitution du dialogue au monologue, mais aussi le remplacement de la prose par les vers (Comte, Catéch. posit., 1852, p. 15).À Dakar, le remplacement de Boisson par Cournarie (...) aurait lieu quinze jours plus tard (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 112). b) Remplacement de qqc./qqn.À Cuverville depuis deux jours. Temps affreux. Piano complètement désaccordé par suite d'un remplacement de cordes (Gide, Journal, 1930, p. 997).Qu'est-ce en effet, demande Hegel, que l'assimilation organique, sinon une mort lente par remplacement progressif des cellules du corps? (J. Vuillemin, Essai signif. mort, 1949, p. 288). c) [Sans compl.] En général les pachydermes sont sujets à perdre sans remplacement tout ou partie de leurs incisives à certaines époques de leur vie (Cuvier, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 156).La nature n'a que faire de se souvenir. Elle est succession, remplacement, renouvellement (Durry, Nerval, 1956, p. 7). 2. a) Subst. + de remplacement.Chose, personne qui sert à remplacer. Effectifs, troupes de remplacement; matériaux de remplacement. Un trépied de mitrailleuse avait été brisé. On lui envoya un trépied de remplacement sans commentaire (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p. 185).Je n'ai pas envie d'être un produit de remplacement (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 201). b) En remplacement.À la place de quelque chose ou de quelqu'un. J'ai offert donc en remplacement La Torpille déjà acceptée avant La Maison Nucingen (Balzac, Corresp., 1838, p. 467).Une heure après, Luigi était élu capitaine en remplacement de Cucumetto (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 460). 3. En partic. a) Action de remplacer temporairement quelqu'un dans ses fonctions. Synon. intérim, suppléance.Qu'est devenu pendant ce temps le pauvre abbé? Il a fait un remplacement dans un collège de Jésuites (Billy, Introïbo, 1939, p. 222). b) HIST. Faculté accordée aux citoyens appelés à servir dans l'armée, surtout au cours du xixes. et jusqu'en 1872, de se faire remplacer moyennant compensation pécuniaire; acte de remplacer quelqu'un au service militaire. Être usurier, bordelier, négrier ou entrepreneur de remplacements, sont les seuls négoces qui déshonorent l'homme (Goncourt, Journal, 1861, p. 881).Les agences actuelles se fondraient dans celle-là, comme il est arrivé dans l'affaire des remplacements militaires (Taine, Notes Paris, 1867, p. 169). B. − Rare. Ce qui sert à remplacer quelque chose. 1 commandement d'armée, 3 commandements de corps d'armée, 6 divisions d'infanterie, 4 divisions blindées, avec les services et remplacements nécessaires (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 247). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɑ
̃plasmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1549 « action de remplacer une chose par une autre » (doc. ds Z. rom. Philol. t. 67, p. 39 et pour la rectification de la date de 1535, v. Z. rom. Philol. t. 77, p. 125, note 1); b) 1606 « nouvel emploi de fonds disponibles » (Nicot); 2. a) 1780 [éd.] « action de remplacer une personne par une autre dans un emploi » (Raynal, Hist. philos., XIII, 25, p. 393); b) 1792 « acte par lequel un homme prend la place d'un autre appelé au service militaire » (Décret du 8 nov. ds Brunot t. 9, p. 944); 3. 1845-46 agric. (Besch.). Dér. de remplacer*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér.: 216. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 264, b) 174; xxes.: a) 190, b) 484. |