| REMMANCHER, verbe trans. Munir d'un nouveau manche. Remmancher un outil, un balai. Remmancher une cognée (Ac. 1878, 1935). − P. anal. ou au fig., fam. ♦ Vieilli. Réconcilier, raccommoder des personnes. Le mariage de Lucien avec Clotilde est si bien rompu, que rien ne peut le remmancher (Balzac, Splend. et mis., 1846, p. 417).Remmancher les goupillons et les sabres, reconstituer le monachisme et le militarisme (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 614). ♦ Région. (Canada). Rebouter, soigner. Ils connaissaient tous de réputation le rebouteux (...). C'est lui qui a remmanché le petit Roméo Boily, après qu'il avait été écrasé par une waguine chargée de planches (Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p. 216). REM. Remmancheur, subst. masc.,région. (Canada). Rebouteux. Je n'y ai point confiance non plus, aux médecins. Si on avait pensé à aller chercher un remmancheur, comme Tit'Sèbe de Saint-Félicien (Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p. 215). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɑ
̃mɑ
̃
ʃe], (il) remmanche [-ɑ
̃:ʃ]. Étymol. et Hist. 1. 1445 renmanchier « emmancher de nouveau » renmanchier et refaire les hauyaux (Compte des fortifications, 9eSomme des mises, A. Tournai ds Gdf. Compl.); 1549 remmancher (Est.); 2. 1587 fig. « rétablir, remettre en train » ici pronom. la negociation s'en remmancha (Lanoue, 635 ds Littré); 1846 trans. « raccommoder tant bien que mal » (Balzac, loc. cit.). Dér. de emmancher*; préf. r(e)-*. |