| RELIURE, subst. fém. A. − Action ou art de relier les livres. Reliure artisanale, industrielle; reliure d'art; art de la reliure; apprendre la reliure; donner un livre à la reliure. Votre atelier de reliure arrange tout. Je craignais que vous n'ayez qu'une seule pièce (Cocteau,Parents, 1938, ii, 3, p. 239).Les principales peaux employées en reliure sont: la basane, peau de mouton pleine ou sciée (...). Le chagrin (chèvre d'Espagne, du Maroc, de Madras) (Civilis. écr., 1939, p. 12-3). ♦ BIBLIOTHÉCON. Train* de reliure. B. − P. méton. Couverture d'un livre relié; façon dont un livre est relié. Reliure en maroquin, en veau, en velin; reliure de style; reliure romantique; reliure aux armes (de qqn); reliure de luxe, d'éditeur. Sur la gauche, un peu au-dessus de ses cheveux d'un gris bleuté, je remarquai des livres sur une étagère. Les reliures étaient belles (Sartre,Nausée, 1938, p. 113): Elle avait l'intention de laisser le volume comme par distraction, sur le guéridon ovale où il avait déposé les livres qu'il venait d'acheter, avec l'argent de ses étrennes. Attiré par la joliesse de la reliure, nul doute qu'il le prendrait et essayerait de le lire.
Daniel-Rops,Mort, 1934, p. 427. ♦ P. métaph. Musette avait ce jour-là une ravissante toilette; jamais reliure plus séductrice n'avait enveloppé le poëme de sa jeunesse et de sa beauté (Murger,Scènes vie boh., 1851, p. 234). − En partic. Reliure pleine. Reliure où dos et plats sont recouverts d'un même morceau de peau. Aujourd'hui une reliure pleine en maroquin, en chagrin ou en veau est une reliure de luxe (Civilis. écr., 1939, p. 12-3).Demi-reliure. Reliure où seul le dos est recouvert de peau, de toile, etc. Vous m'obligerez beaucoup de presser cette demi-reliure et j'espère que vous ne me ferez pas trop attendre mon Voltaire (Balzac,Corresp., 1829, p. 386).Reliure à dos brisé. Reliure où la peau qui recouvre le dos ne tient pas aux cahiers. Les saillies qui peuvent apparaître au dos d'un volume ainsi cousu sont de faux nerfs, simples ornements constitués par une ficelle rapportée. Ces reliures sont dites à dos brisé parce que, à l'ouverture, le dos du livre se sépare du dos de la reliure (Civilis. écr., 1939, p. 10-16).Reliure à la Bradel. ,,Reliure dans laquelle on ne touche pas aux marges d'un volume et dont les plats et le dos sont formés de couvertures imprimées`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). Reliure à la fanfare. V. fanfare II.Reliure janséniste. V. janséniste B 2 b. − P. anal. Reliure mobile ou amovible. Couverture munie d'un système à pinces ou à anneaux permettant le classement des documents ou la conservation des brochures. Son catalogue collectif, monté en reliures amovibles, compte 312 000 fiches représentant les fonds de 32 bibliothèques (Civilis. écr., 1939, p. 46-13). − P. méton. Volume relié. Lui s'était levé, était allé à sa bibliothèque, et prenant dans un rayon une merveilleuse reliure en peau de truie, feuilletait une minute (Lorrain,Sens. et souv., 1895, p. 223). Prononc. et Orth.: [ʀ
əljy:ʀ]. Ac. 1694, 1718: relieure; 1740, 1762: reliûre; dep. 1798: reliure. Étymol. et Hist. 1. 1548 relieure « couverture d'un livre relié » (Rabelais, Quart livre, Anc. prol., éd. R. Marichal, p. 287, 21); 2. 1549 « action de relier les livres » (Est., s.v. relier). Dér. de relier* (un livre); suff. -ure*. Fréq. abs. littér.: 210. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 124, b) 301; xxes.: a) 367, b) 404. |