| REFENDRE, verbe trans. A. − Vieilli. Fendre de nouveau. (Dict. xixeet xxes.). B. − 1. Fendre ou scier, généralement dans le sens de la longueur; p. ext., recouper. Refendre de l'ardoise, du pavé (Ac. 1835-1935). Un tuyau primitif (...) formé d'un tronc d'arbre refendu, dont chaque moitié creusée en gouttière est chevillée (Stocker,Sel, 1949, p. 32). ♦ Scie à refendre. Scie permettant de fendre dans le sens du fil. [Le layetier] se servira de la scie à refendre, ou quand les bois seront minces, il les refendra sur la colombe avec la scie à tourner (Nosban,Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 201). − TEXT. Diviser ou couper dans le sens de la longueur. Le lendemain, Angélique acheva la mitre. Elle avait brodé avec des soies refendues, plus légères que des fils de la Vierge, les petites mains et les petits pieds (Zola,Rêve, 1888, p. 99).Couper ou « refendre » le fourreau en une ou plusieurs laizes en les munissant, au moment de la coupe, de lisières artificielles (Thiébaut,Fabric. tissus, 1961, p. 165). − RELIURE. Couper dans le sens de la longueur, à l'aide du massicot. La bande imprimée de largeur double est refendue en deux (Civilis. écr., 1939, p. 8-16). 2. PEAUSS., CUIRS. Diviser en plusieurs épaisseurs. Le sciage a pour but (...) de séparer le cuir en fleur et croûte; il est effectué à l'aide d'une (...) machine à refendre les cuirs (Bérard, Gobilliard,Cuirs et peaux, 1947, p. 104). 3. SERR. ,,Couper à la lime le panneton, le museau d'une clé, pour qu'il puisse passer dans la garniture d'une serrure`` (Barb.-Cad. 1971). 4. P. anal., AGRIC. a) Région. (Ouest et Centre), vieilli. Labourer dans le même sens que précédemment, mais en faisant passer la charrue entre les sillons du premier labour. Il se mit à genoux dans le sillon qu'il allait refendre, et fit sa prière du matin (Sand,La Mare au Diable, 1846, p. 220 ds L. Vincent, Lang. et style rust. Sand, 1916). b) [P. oppos. à en adossant] Labour en refendant. ,,Labour qui commence la planche par ses bords et la termine au centre par une dérayure`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983). V. adosser ex. 7. Prononc. et Orth.: [ʀ
əfɑ
̃:dʀ
̥], (il) refend [-fɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1260 « fendre, scier (d'une pièce de bois) » (Étienne Boileau, Livre des Métiers, éd. Lespinasse et Bonnardot, XLVII, 87). Formé de re-* et de fendre*. DÉR. 1. Refendage, subst. masc.,peauss. Opération consistant à diviser un cuir en plusieurs épaisseurs et permettant d'obtenir la fleur (côté poil) et la croûte (côté chair). Constance d'épaisseur de la partie fleur présentée au-dessus du plan de refendage (Bérard, Gobilliard,Cuirs et peaux, 1947, p. 104).− [ʀ
əfɑ
̃da:ʒ]. − 1reattest. 1947 id.; de refendre, suff. -age*. 2. Refente, subst. fém.Action de refendre, de couper, de scier dans le sens de la longueur; résultat de cette action. Refente à la scie (Robinot,Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 2, 1928, p. 161).Ces petits pavés proviennent de la refente d'anciens pavés (Bourde,Trav. publ., 1929, p. 79).La refente d'un papier consiste à transformer son format en l'un de ses sous-multiples (refente en deux, en trois, en quatre) (Leygues1979).Agric. ,,Procédé de labour qui consiste à rejeter la terre vers l'extérieur de la planche`` (Fén. 1970). − [ʀ
əfɑ
̃:t]. − 1resattest. 1549 « fente (des manches d'un manteau) » (Entr. de Henry II à Rouen, f o7 r ods Gdf.), 1600 chesne de refente (Serres, VI, 20 ds Hug.), 1875 la refente des ardoises (Lar.); déverbal de refendre, d'apr. fente*. |