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REDONDANT, -ANTE, adj.
A. −
1. Vieilli. [En parlant d'une pers.] Qui présente une forte abondance de chair. Synon. plantureux, pléthorique.De bonne chair forte, avec le duvet délicat des fortes femmes, remplies et au complet sans être redondantes ni luisantes comme celles qui ont engraissé sur le tard (Michelet, Journal,1859, p. 484).V. gâter ex. 10.
2. P. anal. Qui évoque une personne bien en chair, des rondeurs abondantes et molles, sans reliefs, ni aspérités. Nous sommes gavés de sites redondants, de natures ventrues (Huysmans, Art mod.,1883, p. 118).Les molles mélodies, grasses et redondantes, des danses de Prométhée (Rolland, Goethe et Beethoven,1930, p. 115).
B. −
1. STYL., gén. péj.
a) [En parlant d'un texte] Qui se caractérise par des développements excessifs, répétitifs, des formules ampoulées. Synon. boursouflé, délayé, diffus, grandiloquent, prolixe, ronflant; anton. bref, concis, elliptique, sobre.Expression allongée et redondante. L'inscription d'Eschmounazar, si emphatique et redondante (Flaub., Corresp.,1862, p. 56).On peut remarquer deux défauts dans les mauvais poèmes descriptifs; d'abord l'expression y est peu naturelle (...) presque toujours allongée et redondante (Alain, Beaux-arts,1920, p. 92).
Redondant de (qqc.).Qui surabonde en (quelque chose). Ce sont des phrases (...). C'est une dissertation bien écrite, redondante d'humanités (Stendhal, L. Leuwen,t. 2, 1835, p. 322).
b) [En parlant d'un élément de discours] Qui se répète, se multiplie, ajoutant une ampleur inutile. J'ai négligé çà et là des explétives redondantes qui embarrassaient la phrase sans ajouter à sa beauté, et qui n'étaient là évidemment que pour la mesure du vers (Chateaubr., Paradis perdu,1836, p. I, rem. 15).L'on a redoublé de vains mots, de descriptions oiseuses, d'épithètes redondantes (Sainte-Beuve, Portr. contemp.,t. 2, 1839, p. 460).
c) [P. méton., en parlant d'une pers.] Qui a un style chargé de redondances (v. redondance B 1 p. méton.). Saint Ambroise (....), souvent redondant et enflé dans une prose médiocre (Huysmans, Cathédr.,1898, p. 464).
Empl. subst. Floquet, qui ressemble à un pharmacien verbeux. Lui, c'est le commun et le vulgaire marchand de paroles du Palais. − Un redondant creux (Goncourt, Journal,1871, p. 786).
2. P. anal. [En parlant d'autres formes d'expr.] Qui se caractérise par un volume important, une ornementation exagérée, des ajouts superflus. Bronzes à la voix puissante, (...); à la voix retentissante, à la voix redondante (Péguy, V.-M., comte Hugo,1910, p. 831).Les meubles (...) aiment à se parer d'une sculpture mouvementée et redondante où volutes, arabesques, fleurs, coquilles écrasent les structures (Viaux, Meuble Fr.,1962, p. 165).
3. Au fig. Qui se caractérise par de l'exagération, de la pose, etc. Cet étalage de beaux sentiments, cette mode d'attitudes attendries, ce zèle pour la charité redondante (L. Daudet, A. Daudet,1898, p. 142).Chez beaucoup de poseurs l'article du décès fut ainsi le seul moment sincère de toute une vie redondante vécue pour la galerie, le seul geste sans fard et qui n'était pas un rôle à jouer (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 181).
C. − COMMUN. Qui présente de la/des redondance(s) (v. ce mot C), des répétitions d'information. Toutes les techniques mises en œuvre ajoutent des bits supplémentaires, dits redondants, à l'information utile à transmettre. Les travaux de Shannon (...) montrent qu'il est théoriquement possible de rendre arbitrairement petit le taux d'erreurs résiduelles en introduisant une quantité limitée d'information redondante (Lorrains, Réseaux téléinformatiques,1979, p. 58).
En partic., LING. La congruence interne (accord ou redondance dans l'expression). Les langues flexionnelles sont souvent redondantes (Pottierds Langage,1968, p. 309).En linguistique, la forme graphique a un caractère plus redondant que la forme phonique d'un message (...). Dans Les petits chiens jouent, la forme graphique note quatre fois le pluriel, la forme phonique n'a qu'une marque de pluriel (Lang.1973, s.v. redondance).
Rem. Redondant tend à s'employer de nos jours en d'autres domaines techn., dans le sens voisin de « qui est en surnombre, qui fait double emploi avec d'autres choses semblables »: L'éveil est tellement important pour la survie de l'espèce qu'il est fort probable que de nombreux systèmes, plus ou moins redondants, ont été acquis successivement (Le Courrier du C.N.R.S., avr.-juin 1984, n o55-56, p. 40).
Prononc. et Orth.: [ʀ ədɔ ̃dɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ac., Littré, v. redondance. Étymol. et Hist. Déb. xives. « qui surabonde » (Jean Chapuis, Trésor, 1121 ds Rose, éd. Méon, t. 3 ds Littré), attest. isolée; 1. 1559 « (dans le discours) en excès, superflu » (Du Bellay, Deffence et Illustration, éd. H. Chamard, p. 165); 2. a) av. 1745 « emphatique, qui pèche par trop d'abondance, enflé » style [...] redondant (Desfontaines ds P. A. Alletz, Dict. des richesses de la lang. fr., Paris, 1770); b) 1839 p. transpos. redondante population de chamelles (Barb. d'Aurev., Memor. 2., p. 234); 3. 1765 math. hyperbole redondante (Encyclop. t. 13); 4. 1968 ling. (Pottier, loc. cit.). Empr. au lat.redundans, -tis « débordant, superflu » part. passé adj. de redundare (v. redonder). Att. en angl. au sens 3 dep. 1710 (l'hyperb. étant ainsi qualifiée parce qu'elle présente une asymptote droite de plus que l'hyperb. conique) et au sens 4 dep. 1954 (NED et NED Suppl.2). Fréq. abs. littér.: 31.