| RECÈS, subst. masc. A. − 1. HIST. Procès-verbal où étaient consignées les délibérations des diètes de l'Empire germanique. (Dict. xixeet xxes.). Recès de l'Empire. 2. DIPLOM. Procès-verbal des conventions passées entre deux puissances (Dict. xixeet xxes.). B. − Vx ou littér. Lieu préservé des atteintes extérieures où l'on se retire. Synon. refuge.Et au recès dernier du sanctuaire nu, on cache, au lieu du feu Eleusinien, un petit miroir rond de métal poli (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 114).L'injustice commise envers les siens suscite aussitôt non la révolte, pas même une lâche complaisance, mais, dans le double recès de son âme femelle, la haine de l'opprimé (Bernanos, Imposture,1927, p. 315). Prononc. et Orth.: [ʀ
əsε]. Ac. 1762-1878: recez. Littré, Lar. Lang. fr., Rob. 1985: recès ou recez. Étymol. et Hist. A. xives. recès [date ms.] « arrêt, pause » (Chrétien De Troyes, Perceval, éd. A. Hilka, 7603 var. ms. S); ca 1380 rechès (Jean D'Outremeuse, Geste de Liège, 36628, éd. S. Bormans, Ly Myreur des Histors, t. 4, p. 702) − 1611, Cotgr. B. 1551 recez « acte dans lequel la Diète d'Allemagne consignait ses délibérations » (Négoc. du Levant, II, 138 ds Fonds Barbier); 1819 « procès-verbal résumant un ensemble de conventions internationales » (Recès-Général de la Commission territoriale rassemblée à Francfort, signé le 20 juillet 1819 ds G. F. de Martens, Nouveau Recueil de traités, t. 4, p. 604, 625). C. 1907 supra B. Empr., à diverses reprises, au lat.recessus « mouvement de retrait, action de se retirer, lieu retiré, lieu secret, repli caché ». Le lat. auquel est empr. B serait dû au fait que ces actes étaient écrits au moment où les membres de la Diète allaient se retirer (v. Du Cange, s.v. recessus2). C représente prob. un réemprunt de ce sens au lat. avec reprise de la forme de A aux aut. du xvies. (v. Hug.). L'a. fr. recès « lieu de retrait, cachette » (Sone de Nansai, 12991, 13315, 13332, 13305 ds T.-L.), difficile à distinguer du cas suj. sing. et du cas régime plur. de l'a. fr. recet, receit, recept qui se rattache à recipere (v. FEW t. 10, p. 146a et T.-L.), ne semble pas y être lié. |