| RECRACHER, verbe A. − Cracher à nouveau. 1. Rare, empl. trans. Il cracha de la boue, la bouche barbouillée, la face déterrée comme une bête. (...) Il recracha, mais, épuisé par l'effort qu'il avait fait, il retomba dans son bain de vase et il remit la tête dans son crachat (Barbusse,Feu,1916, p. 359). 2. Empl. intrans. Il ne fait que cracher et recracher (Ac.). B. − Empl. trans. Rejeter de la bouche ce qui vient d'y être mis. La dégoûtante boisson! À la première gorgée, il la recracha en jurant (Rolland,J.-Chr., Révolte, 1907, p. 380). − Au fig., fam. Collingwood, qui ne ménage pas ses sarcasmes à une telle conception de la « connaissance historique préfabriquée, qu'il n'y aurait qu'à ingurgiter et recracher », appelle cela « l'histoire faite avec des ciseaux et un pot de colle » (Marrou,Connaiss. hist.,1954, p. 54). Prononc. et Orth.: [ʀ
əkʀaʃe], (il) recrache [-kʀaʃ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. Ca 1460 (G. Chastellain, Sur vérité mal prise ds
Œuvres, éd. K. de Lettenhove, t. 6, p. 279). Dér. de cracher*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 39. |