| * Dans l'article "RECOURBER,, verbe trans." RECOURBER, verbe trans. A. − Ployer (l'extrémité de) quelque chose en forme d'une courbe revenant sur elle-même. Anton. redresser.Recourber un fer (Ac.). 1. Qqn recourbe qqc.Ces fanons que vous voyez (...)! Lorsqu'il gèlera, je les recourberai, je les arroserai d'eau jusqu'à ce qu'ils soient entièrement enduits d'une couche de glace qui maintiendra leur courbure (Verne, Île myst.,1874, p. 309).Le chasseur (...) recourbe ou allonge son arc suivant l'envergure qu'il doit obtenir (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 201). ♦ [L'obj. désigne une partie du référent du suj.] Ne le compromettez pas, dit-elle, en recourbant son cou (Balzac, Goriot,1835, p. 94). − Au fig. Bien vite il faut en appeler au bon sens (...) pour infléchir les conséquences déduites et les recourber le long des sinuosités de la vie (Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 214).Découragé, il se replie sur son moi et recourbe sur lui toutes les finalités de l'action au fur et à mesure qu'elle les lui présente (Mounier, Traité caract.,1946, p. 542). 2. Qqc. recourbe qqn/qqc.Ce poids qui la recourbait vers la terre (Ramuz, A. Pache,1911, p. 158).Battaincourt avait (...) une mèche de cheveux couleur ficelle que la transpiration recourbait sur la tempe en une petite corne pointue (Martin du G., Thib.,Belle sais., 1923, p. 834). ♦ [Le compl. désigne une partie du référent du suj.] On dirait des vagues de matière recourbant avec précipitation leurs crêtes l'une sur l'autre (Artaud, Théâtre et son double,1938, p. 78). − Empl. pronom. Ma taille, naturellement courte, s'est, avec les ans abrégée et recourbée (A. France, Île ping.,1908, p. 142).Une grande flamme claire qui est montée à un bon mètre du foyer en se recourbant dans le bout (Ramuz, Gde peur mont.,1926, p. 137). B. − Présenter une de ses parties, de ses extrémités comme une courbe revenant sur elle-même. 1. [Le compl. désigne une partie du référent du suj.] Bouquets de chênes rangés en cercle qui allongent, qui penchent, qui recourbent leurs branches (Vigny, Mém. inéd.,1863, p. 11).Les piliers (...) s'élancent de leur gaine parfumée et recourbent dans l'azur du ciel leur arc brisé (G. Leroux, Parfum,1908, p. 38). − Recourber qqc. en + subst. désignant la forme.Un lierre qui (...) recourbant en arc sa volute rustique, Fait le seul ornement du champêtre portique (Lamart., Harm.,1830, p. 394). 2. Empl. pronom. a) Qqc. se recourbe.Il baissait ses longs cils fins qui se recourbaient (Flaub., MmeBovary,t. 2, 1857, p. 82).Une brosse à habits dont se recourbait la poignée (Giraudoux, Siegfried et Lim.,1922, p. 98). b) Qqc. se recourbe en + subst.Se recourber en crosse. Toutes ont des casques dont les panaches se recourbent en ornements sous la corniche (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 340).Le rivage découvert se recourbait en golfe (Gide, Voy. Urien,1893, p. 36). Prononc. et Orth.: [ʀ
əkuʀbe], (il) recourbe [-kuʀb]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1160 recorber (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 2569); ca 1410 recourber (L. de Premierfait, Traictié consolatif de vieillesse, B. N. 1009, f o89 v ods Gdf. Compl.). Dér. de courber*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 429. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 005, b) 720; xxes.: a) 501, b) 275. DÉR. 1. Recourbement, subst. masc.a) Action, fait de revenir sur soi-même. Au fig. [Le vouloir] est (...) le principe d'une ouverture qui résiste à la tentation du tournoiement et du recourbement (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 239).Géogr., météor. Changement de direction d'un cyclone tropical d'ouest en est (d'apr. Villen. 1974). b) Littér. Portion recourbée de quelque chose. Synon. courbe.Nous sommes nés pour vous au bord de ce plateau, Dans le recourbement de notre blonde Loire (Péguy, Tapisserie N.-D.,1913, p. 677).− [ʀ
əkuʀbəmɑ
̃]. − 1reattest. 2emoit. xives. recorbement (Légende dorée, Maz. 1729, f o11d ds Gdf. Compl.); de recourber, suff. -ment1*. 2. Recourbure, subst. fém.,rare. État d'une chose recourbée; portion recourbée de quelque chose. (Dict. xixeet xxes.). − [ʀ
əkuʀby:ʀ]. − 1resattest. 1600 recourbeure (Serres, III, 4 ds Hug.), 1654 recourbure (Pascal, De la pesanteur de la masse de l'air ds
Œuvres, éd. J. Mesnard, t. 2, p. 1074); de recourber, suff. -ure*. |