| * Dans l'article "RECONSTRUIRE,, verbe trans." RECONSTRUIRE, verbe trans. A. − Construire de nouveau un édifice, un ouvrage d'art. Synon. rebâtir, relever.Reconstruire un immeuble, une maison, un pont; reconstruire un quartier, une ville. Le moulin fut rebâti, et de nouveaux bâtiments s'élevèrent sur l'emplacement de la basse-cour. Il avait paru nécessaire de les reconstuire sur de plus grandes dimensions (Verne, Île myst., 1874, p. 542).Dès la fin du onzième siècle (...), le premier soin avait été de reconstruire les églises brûlées par les Normands. Ces églises étaient couvertes en bois, quand on les reconstruisit on voulut les voûtes de pierre... On trouva l'ogive, l'art gothique (Barrès, Cahiers, t. 9, 1911, pp. 248-249). − Empl. pronom. passif. Le château se reconstruisait, montait jusqu'aux portes du ciel (Zola, Rêve, 1888, p. 46). − [P. anal.] Notre flotte n'avait pas été reconstruite et fortifiée en vain. L'argent qu'elle avait coûté n'avait pas été inutile (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 14). B. − P. anal. 1. Soumettre une œuvre à un nouveau plan, assembler des éléments de manière différente pour refaire un ensemble. Synon. restructurer.Travaillé bien des heures à reconstruire toute la seconde partie de mon cours (psychologie) (Amiel, Journal, 1866, p. 164). 2. Remettre en état de fonctionnement, réorganiser. Les traités de 1815 furent abominables, précisément parce qu'on refusa d'entendre la voix paternelle de la légitimité, et c'est pour les faire brûler, ces traités, que j'avais voulu reconstruire notre puissance en Espagne (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 260): ... c'était un homme de sens et de bon conseil, un de ces vieux prêtres à conscience que la Révolution française avait chassés à l'étranger, et qui, rentrés dans leur patrie, s'étaient mis à reconstruire de leur mieux une vie de chanoine tout empreinte d'un tranquille bien-être pour soi-même et d'une active charité pour les autres...
Janin, Âne mort, 1829, p. 125. C. − Au fig. 1. Reconstituer par l'esprit, par l'imagination. Derrière ce mamelon, où l'imagination reconstruit sans peine une ville antique avec ses murailles, ses bastions et ses tours, les premières collines montaient graduellement de la plaine (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 307). 2. Donner une forme nouvelle à quelque chose. Synon. refaire, réinterpréter.Reconstruire le monde. Comprendre, en effet, c'est reconstruire rationnellement le réel à l'aide de concepts, c'est-à-dire systématiser (Lacroix, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 52). Prononc. et Orth.: [ʀ
əkɔ
̃stʀ
ɥi:ʀ], (il) reconstruit [-tʀ
ɥi]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1549 « construire de nouveau, rebâtir » (Est.); 2. 1791 fig. (Mirabeau, Collection, t. 3, p. 379 ds Littré). Dér. de construire*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 487. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 471, b) 483; xxes.: a) 762, b) 947. DÉR. Reconstructeur, -trice, adj. et subst.(Personne) qui reconstruit. L'essentiel est de s'atteler à la reconstruction d'une ville comme à une entreprise d'un seul tenant, sous une direction unique et sous la responsabilité personnelle du reconstructeur (L'Œuvre, 7 févr. 1941).Au fig. Bonaparte fut un grand reconstructeur, sans doute; il refit le monde social, mais il ne regarda pas assez aux éléments dont il le recomposait (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 237).La lignée des acheteurs de biens nationaux, ces reconstructeurs de la grande propriété en France (Goncourt, Journal, 1858, p. 537).− [ʀekɔ
̃stʀyktœ:ʀ], fém. [-tʀis]. − 1reattest. 1835 (Lamart., loc. cit.); dér. sav. de reconstruire, suff. -eur2*. |