| REBUT, subst. masc. A. − Vieilli. Action de repousser d'une façon humiliante. Synon. rebuffade, refus.Moab essaya de se donner à Juda, mais n'essuya de ce côté que des rebuts (Renan,Hist. peuple Isr., t. 2, 1889, p. 417). B. − 1. Ce qui est bon à jeter; ce qui reste de moins bon. Synon. déchet, détritus.Pour ce qui est des mourants de faim, on leur expédiera de la morue invendable, des farines avariées, des conserves en putréfaction, tous les rebuts et déchets des entrepôts de la France ou de l'Angleterre (Bloy,Journal, 1902, p. 97). a) Locutions − Au rebut. À l'écart, parmi les choses dont on ne veut plus. Mettre au rebut. Le père Jacques se pencha sur ce cuir infect et, tout stupéfait, reconnut de vieilles chaussures à lui qu'il avait jetées il y avait déjà un certain temps au rebut (G. Leroux,Myst. ch. jaune, 1907, p. 64).P. métaph. Un vieillard n'existe que par ce qu'il possède. Dès qu'il n'a plus rien, on le jette au rebut (Mauriac,Nœud vip., 1932, p. 56). − De rebut. Sans valeur, bon à jeter. Nourrie maigrement de viandes de rebut, de légumes gâtés (Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p. 252). b) POSTES ET TÉLÉCOMM. Lettre dont on n'a pu trouver le destinataire et qui ne peut être retournée à son expéditeur faute d'indications suffisantes. Service des rebuts; détruire les rebuts. Mettre une lettre au rebut (Ac.). 2. Au fig. Ce qu'il y a de plus vil. Synon. lie.Le rebut du genre humain. L'honnête émigrant, jadis le rebut des anciennes sociétés, devenu un colon aisé, un citoyen respectable (Crèvecœur,Voyage, t. 1, 1801, p. 196).Je suis donc quelque chose de grand, moi qui me croyais le rebut? (R. Bazin,Blé, 1907, p. 328). Prononc. et Orth.: [ʀ
əby]. Barbeau-Rodhe 1930: le rebut [lə
ʀby]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xves. « action de repousser » cont. milit. (Philippe de Commynes, Chron., VIII, 8, éd. J. Calmette, t. 3, p. 166); 2. 1549 « ce qui est dédaigné, laissé de côté » chose de rebut (Est.); 1835 spéc. mettre une lettre au rebut (Ac.); 3. 1636 en parlant d'une personne (Monet, p. 733a: Rebut de tout le monde... Il est le Rebut de toute la ville). Déverbal de rebuter*. Fréq. abs. littér.: 164. |