| REBROUSSE-POIL (À), loc. adv. A. − Dans le sens contraire à celui dans lequel le poil est couché. Synon. à contre-poil.Caresser à rebrousse-poil. Un solennel chapeau haute forme préalablement brossé à rebrousse-poil (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 14).On applique [sur les jambes des chevaux] la pâte ainsi obtenue à rebrousse-poil, à la main et avec un gant de caoutchouc (Zitrone, Courses, 1962, p. 228). B. − Au fig. 1. Prendre une affaire à rebrousse-poil. ,,La prendre d'une manière contraire au bon sens`` (Ac.). 2. Prendre quelqu'un à rebrousse-poil. ,,Le prendre contre sa nature, de manière à le hérisser`` (Ac.). Est-ce qu'on peut prendre tout un peuple à rebrousse-poil! nier quatre-vingts ans de développement démocratique, et revenir aux chartes octroyées! (Flaub., Corresp., 1873, p. 82). REM. Sur le modèle de à rebrousse-poil et avec le même sens, loc. adv.a) À rebrousse-feuille. Je n'ai rien de plus important à faire qu'à regarder les arbres que le vent caresse à rebrousse-feuille (Mauriac, Écrits intimes, Journal d'un homme de trente ans, 1948, p. 147). b) À rebrousse-flot. J'ai, au lieu de me laisser porter, nagé à rebrousse-flot (Arnoux, Visite Mathus., 1961, p. 30). c) À rebrousse-nerfs. Tout ce que je rencontre et perçois me chatouille et me gratte à rebrousse-nerfs (Goncourt, Journal, 1859, p. 594). Prononc. et Orth.: [aʀ
əbʀuspwal], [aʀbrus-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1694 « à contre-poil » (Ac.); 1718 fig. prendre une affaire à rebrousse-poil (Ac.). Formé de rebrousse (de rebrousser*) et de poil*. Fréq. abs. littér.: 19. |