| REBRODER, verbe trans. A. − 1. Broder sur ce qui est déjà brodé. Rebroder du point de Venise. Et des étoffes de fées (...) des houssines de parade pour les chevaux, en brocarts d'argent et d'or, brodés et rebrodés de fleurs en pierres précieuses (Loti, Exilée, 1893, p. 182). 2. Refaire une broderie. Rebroder le collet et les parements d'un uniforme. À Saint-Bertrand de Comminges on conserve tous les habits pontificaux de saint Bertrand, mais, comme les vers les avaient endommagés, les dévots du lieu les ont raccommodés et rebrodés en partie (Mérimée, Lettres Fr. Michel, 1851, p. 28). B. − Au fig., rare. [Corresp. à broder B] Ajouter de nouveaux détails imaginaires à une histoire, un récit. Il se borne donc, lui qui a tout lu des Grecs, à nous représenter et à nous résumer les différentes versions auxquelles se complaisait cette Grèce mensongère, brodant et rebrodant à souhait sur ces premières époques où la fable se présente comme inextricablement mêlée à quelques traces insaissables de vérité (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 10, 1865, p. 50). Prononc. et Orth.: [ʀebʀ
ɔde], (il) rebrode [ʀ
əbʀ
ɔd]. Barbeau-Rodhe 1930: je rebrode [ʒ
ə
ʀbʀ
ɔd], [ʒ
ʀ
ə-]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1658 tenture... rebrodée de blancq (Doc. ds Abbé Audren, Inv. du mobilier du château de Vitré, 14). Dér. de broder*; préf. re-*. |